Abrucena
Abrucena | ||||
![]() Héraldique |
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![]() Vue générale | ||||
Administration | ||||
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Pays | ![]() |
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Communauté autonome | ![]() |
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Province | Almería | |||
Comarque | Filabres-Tabernas | |||
Code postal | 04520, 04510 et 04533 | |||
Démographie | ||||
Population | 1 235 hab. () | |||
Densité | 15 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 37° 08′ 00″ nord, 2° 47′ 00″ ouest | |||
Altitude | 978 m |
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Superficie | 8 300 ha = 83 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
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Abrucena est une commune de la province d'Almería, Andalousie, en Espagne.
Géographie
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Localisation
[modifier | modifier le code]La commune d'Abrucena se trouve dans le sud-est de l'Espagne, vers l'ouest de la province d'Almería et dans l'extrémité ouest de la comarque Filabres-Tabernas[1].
Tabernas est à 49 km est-sud-est ; Almería à 65 km sud-est ; Madrid à 480 km nord ; Gibraltar à 349 km ouest-sud-ouest (distances par route)[2].
Communes voisines
[modifier | modifier le code]Généralités
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Une large part du sud de la commune est incluse dans le parc naturel et parc national de la Sierra Nevada[1].
Le ruisseau de los Santos (rambla de los Santos) prend source sur la commune et s'écoule (quand il est en eau, donc rarement en été) vers l'est pour confluer sur Abla avec le Nacimiento (es), affluent de l'Andarax. Il passe à moins de 2 km au nord du bourg – comme l'autoroute A-92 de Séville à Grenade et Almería qui le longe plus ou moins[1].
De nombreuses éoliennes ont été installées sur la commune (voir la section « Économie » ci-dessous).
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Vue vers le nord : Abrucena à gauche, Abla au centre-droite, et des éoliennes derrière dans le pasillo de Fiñana
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Mai 2016, la neige sur les bourgeons
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Abrucena, printemps 2022, vue vers le N-E
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Hommage à l'olive : deux presses, deux époques, au rond-point de la A-92
Histoire
[modifier | modifier le code]- Villa romaine du Pago de Escuchagranos
Les vestiges de la villa romaine du Pago de Escuchagranos, découverts en 1987, se trouvent à la limite entre les deux communes de Fiñana et Abrucena, en partie sur le tracé de la A-92 et en partie sur le côté nord de celle-ci, éparpillés sur environ 500 m jusqu'à la A-1176[3].
Cet endroit est aussi dans le couloir de Fiñana, resserré entre la Sierra Nevada au sud et la sierra de Baza au nord[1]. C'est le passage naturel entre la plaine de Guadix[3]
et Grenade d'une part, et la région côtière d'Almería d'autre part[4] ; de plus, dans la plaine de Baza se trouve Acci (es)[n 1], une colonie romaine proche de grandes routes commerciales : la via Augusta en direction de Cadix et la voie reliant la côte à la ville de Cástulo (près de Linares).
La ville d'Abla, à 4 km à l'est d'Abrucena, est citée dans les anciens itinéraires comme l'une des étapes de la via Augusta, sous le nom d'Alba. Le couloir de Fiñana est donc un endroit stratégique important. Et le Nacimiento (es), pratiquement à portée de main immédiatement au nord, permet d'irriguer des terres fertiles[3].
La pente vers la rivière était vraisemblablement moins forte dans l'Antiquité. La villa semble cependant avoir été construite selon un système de terrasses, car une partie de ses murs sont à une hauteur plus élevée que ceux situés vers ses extrémités. Les structures d'habitation étaient ainsi dans une zone légèrement surélevée par rapport aux champs cultivés, ce qui là aussi en facilitait le contrôle[3] – d'autant qu'en cet endroit le passage entre les montagnes est à son plus large[6].
La nature géologique de cette zone est d'origine quaternaire antique ; des blocs de micaschistes et quartzite dont englobés dans une matrice sablonneuse aux couleurs noirâtres et grises vers la base, prenant une coloration rougeâtre dans les strates supérieures (plus récentes), et montrant une grande abondance de matériaux argileux[3]. Les strates supérieures contiennent une grande quantité de matériaux archéologiques, ne dépassant jamais le mètre et demi de profondeur ; par chance pour les recherches historiques, le terrain ne permet guère le labourage avec tracteurs et sauf exception les travaux de culture sont réalisés avec des charrues à traction animale, ce qui a peu altéré les horizons archéologiques[7].
Les méthodes de construction de la villa sont les mêmes que celles des structures rurales similaires connues. Noter l'usage mixte probable pour les toitures, certaines en tegulae et d'autres en pierres plates. Noter aussi la présence d'un aqueduc en pierre, très remanié à une époque plus récente : trois arches sont préservées et on devine la continuation vers l'ouest de l'une des arches, semi-enterrée[7],[n 2].
Les vestiges de céramique, fort divers[9], donnent une occupation du site commençant à un moment indéterminé entre les premières années et la seconde moitié du IIe siècle ; perdurant au IIIe siècle avec des hauts et des bas ; atteignant son développement maximum au IVe siècle ; continuant pendant tout le Ve siècle ; et disparaissant à un moment imprécis du VIe siècle[10]. Aucun vestige de villa seigneuriale n’a été trouvé, mais la zone est loin d'avoir été totalement explorée et il reste possible d'y en découvrir une ultérieurement car parmi les vestiges recouvrés se trouvent quelques petites plaques de marbre ou de calcaires marbriers, ainsi que quelques tesselles. Il est cependant probable qu'elle n'aurait pas des dimensions spectaculaires. L'installation de la villa vient dans la mouvance de la romanisation de la région qui prend place dans la seconde partie du Ier siècle. Et sa fin correspond aux troubles des guerres entre Byzantins et Visigoths, contre lesquels la villa n'avait pratiquement pas de défenses naturelles ni même l'avantage d'une vue panoramique au-delà de ses propres champs – à côté de Fiñana mieux équipée de ce point de vue[6].
Comme beaucoup d'autres établissements du même genre dans le sud de l'Espagne, une nécropole y est associée ; elle se trouve à l'ouest du site, et il semble qu'elle n'a pas été associée à d'autres établissements que celui-ci[6].
Administration
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Économie
[modifier | modifier le code]Saeta, filiale des énergies renouvelables du groupe ACS présidé par l'entrepreneur Florentino Pérez, est le principal exploitant de parcs éoliens d'Almería. En 2016, l'entreprise compte deux installations sur Serón, une sur Tíjola, une sur Abrucena, une sur Abla et une sixième sur Turrillas[11]. Le parc éolien de Colmenar II est sur Abrucena et Fiñana. C'est l'un des projets développés par TCI pour la société EYRA, filiale d’ACS Servicios, qui a commencé sa construction en 2008[12],[13]
Dans la photo ci-contre montrant une vue sur la sierra des Filabres, les six éoliennes à gauche sont sur Abrucena et celles de droite sont sur Abla[1]. De nombreuses autres éoliennes parsèment ce pasillo de Fiñana, couloir entre la sierra des Filabres au nord et la sierra Nevada au sud[14].
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Acci est l'actuelle Guadix[5].
- ↑ La technique de construction utilisée pour l'aqueduc est une sorte d'opus incertum à base de plaques d'ardoise comme les murs de soutènement modernes, mais liées entre elles avec un mortier très similaire à celui employé dans les murs de la villa – alors que ces murs sont toujours secs[7].
La disposition des pierres est réalisée avec soin et par rangées d'épaisseur similaire ; les arches sont réalisées par échafaudage fixé par les piliers eux-mêmes : il reste les saillies pour le soutenir ; et des plaques d'ardoise de plus grande taille sont disposées radialement comme des pivots. Les lignes supérieures de l'aqueduc sont reliées par du béton et leur disposition est clairement différenciable des lignes originales. Aucun reste du specus, ou canal de conduite d'eau, n'est conservé et il n'y a pas d'indices pour établir son type d'appareil[8].
Références
[modifier | modifier le code]- « Abrucena », carte avec les limites de la commune, sur openstreetmap.org.
- ↑ « Abrucena », carte marquant les limites de la ville, sur google.fr/maps. Les distances se calculent avec l'outil "Directions".
- [Adroher et Pociña 1996] (es) Andrés María Adroher Auroux et César Augusto Pociña López, « Pago de Escuchagranos : un yacimiento tardorromano en la provincia de Almería », Pyrenae (revista de prehistòria i antiguitat de la Mediterrània Occidental), no 27, , p. 227-250 (voir p. 228 et planche 8 p. 248) (lire en ligne [PDF] sur researchgate.net, consulté en ).
- ↑ [Gimenez et al. 2023] (es) Alfonso Gimenez Sánchez, Alberto Dorado Alejos, Liliana Spanedda, Andrés María Adroher Auroux, Francisco Miguel Alcaraz Hernández et F. Molina González, « El Bronce Final y el Hierro Antiguo (1300/1250-550 cal AC) en los pasillos de Tabernas y Fiñana a partir de las prospecciones arqueológicas desarrolladas en el marco del Proyecto Millares », SAGVNTVM (Papeles del Laboratorio de Arqueología de Valencia), no 55, , p. 117-144 (DOI 10.7203/SAGVNTVM.55.26496, lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
- ↑ [Álvarez 2013] (es) Eloy Álvarez Martín, « Las vías de comunicación entre Guadix y Almería a través del Pasillo de Fiñana en época ibérica », Arqueología y Territorio, no 10, (DOI 10.5281/3775105, lire en ligne [sur ugr.es], consulté en ).
- Adroher et Pociña 1996, p. 240.
- Adroher et Pociña 1996, p. 229.
- ↑ Adroher et Pociña 1996, p. 230.
- ↑ Adroher et Pociña 1996, p. 230-238.
- ↑ Adroher et Pociña 1996, p. 239.
- ↑ (es) Manuel León, « Florentino Pérez gestiona ya seis parque eólicos en la provincia », sur lavozdealmeria.com, (consulté en ).
- ↑ (es) « Parque Eólico El Colmenar II », sur tci-gecomp.com (consulté en ). El Colmenar est à environ 3 km nord-est de Fiñana (carte).
- ↑ (es) « El Colmenar II (España) », fiche descriptive d'installations d'éoliennes vers le lieu-dit de El Colmenar, sur thewindpower.net (consulté en ).
- ↑ « Vue en caméra de rue sur Abrucena, la plaine au-delà et ses nombreuses éoliennes », sur google.fr/maps.
Annexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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