Nectar (mythologie)

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Dans la mythologie grecque, le nectar (en grec ancien νέκταρ / néktar) est la nourriture des dieux[1].

Étymologie

Le mot grec nectar est un ancien composé poétique indo-européen de *nek- « mort » + *-tar « surmontant » de la racine indo-européenne *tere- « traverser, surmonter ». Le nectar est ainsi la boisson qui permet de dépasser, de vaincre la mort[2].

Mythologie

Traditionnellement, le nectar est considéré comme une boisson et l'ambroisie comme une nourriture solide, mais certains auteurs font l'inverse ; dans certains cas, elle sert d'onguent[3]. Le poète Anaxandridès a écrit « Je mange le nectar en le pétrissant bien, à même l'ambroisie »[4] et Alcman dit que les dieux « mangent le nectar »[5]. Dans l’Iliade, le nectar est décrit comme étant de couleur rouge[6]. Par analogie avec le vin, il est présenté comme puisé dans un cratère[7], récipient qui sert normalement à couper le vin avec de l'eau. Dès l'Antiquité, le terme prend le sens par extension de boisson particulièrement agréable.

Quelle substance ?

Selon Ariston de Céos, les habitants de la région de l'Olympe en Lydie appellent « nectar » un mélange de vin et de miel, dans lequel macèrent des fleurs[8].

Bergk, Roscher, Gruppe supposent que le nectar, comme l'ambroisie, est du miel.[9] Selon Richard B. Onians, c'est du vin. "Le nectar était du vin enrichi d'autres ingrédients, ce qui était en fait une boisson familière, le kukeôn. Ce kukeôn, dans lequel du fromage, de l'orge et du miel sont mélangés au vin, est dit être 'bu' (ekpion), et cependant il est appelé 'nourriture' (sitos) même par Homère (Odyssée, X, 234)." Le nectar se rapporte "non seulement au vin offert par les hommes aux dieux, mais aussi à celui placé avec ou versé pour les os ou la psukhê du mort. 'Pour tous les morts (Ulysse) versa abondamment d'abord un mélange de miel puis du vin doux et, la troisième fois, de l'eau et le saupoudra de gruau blanc d'orge' (Odyssée, XI, 26)."[10]

Bibliographie

Notes

  1. Lucien de Samosate 2015, p. 387, note 1.
  2. (en) Winfred P. Lehmann, Theoretical Bases of Indo-European Linguistics, London and New York: Routledge, 1996, p. 269
  3. Flacelière 1956, p. 933
  4. Anaxandridès, frag. 57 Kock = Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) II, 8a.
  5. Alcman frag. 100 B4 = Athénée II, 8a.
  6. νέκταρ ἐρυθρόν, Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] XIX, 39 ; voir aussi Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] V, 93 et Hymnes homériques [détail des éditions] [lire en ligne] (Aphrodite, 206).
  7. Iliade I, 598.
  8. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) Livre II, 8a.
  9. Theodor Bergk, Kleine Philologische Schriften, Halle, t. II : Zur grieschichen Literatur, 1886, p. 669. W. H. Roscher, Nektar und Ambrosia, 1883, et Lexikon der Mythologie. Otto Gruppe, Griechische Mythologie und Religionsgeschichte, Munich, 4° éd., 1906, p. 819.
  10. Richard Broxton Onians, Les origines de la pensée européenne (1951), trad., Seuil, 1999, p. 353, 355.