Nectar (mythologie)
Nectar | |
![]() Ganymède versant le nectar à Jupiter changé en aigle, par Pierre Julien, vers 1778, musée du Louvre de Paris. | |
Lieu d’origine | Grèce antique |
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Date | Mythologie grecque, mythologie gréco-romaine |
Mets similaires | Ambroisie, élixir de longue vie, fontaine de Jouvence, amrita, Graal |
Accompagnement | Ambroisie |
Classification | Aliments de fiction |
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Le nectar (en grec ancien νέκταρ / néktar) est la boisson des dieux de l'Olympe de la mythologie gréco-romaine[1], qui leur assure, avec l'ambroisie, l'immortalité et la jeunesse éternelle[1].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le mot grec nectar est un ancien composé poétique indo-européen de *nek- « mort » + *-tar « surmontant » de la racine indo-européenne *tere- « traverser, surmonter ». Le nectar est ainsi la boisson qui permet de dépasser et de vaincre la mort[2].
Dès l'Antiquité, le terme prend le sens par extension de boisson particulièrement agréable.
Mythologie
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Selon la mythologie gréco-romaine, Amalthée, déesse-nourrice du dieu des dieux Zeus (ou Jupiter), a nourrit l'enfant du nectar et de l'ambroisie de la corne d'abondance (la « corne d'Amalthie ») arrachée à une chèvre.
La déesse de la jeunesse Hébé, puis Ganymède, en devienne plus tard les échansons des banquets des dieux de l'Olympe.
Le nectar est traditionnellement considéré comme une boisson et l'ambroisie comme une nourriture solide, mais ils peuvent parfois être indifférenciés, ou inversés par certains auteurs. Le poète Anaxandridès a écrit « Je mange le nectar en le pétrissant bien, à même l'ambroisie »[3] et Alcman dit que les dieux « mangent le nectar »[4]. Dans l’Iliade d'Homère, du VIIIe siècle av. J.-C, le nectar est décrit comme étant de couleur rouge[5]. Par analogie avec le vin, il est présenté comme puisé dans un cratère[6], récipient qui sert traditionnellement à couper le vin avec de l'eau.
Le nectar et l'ambroisie sont non seulement la nourriture des dieux, interdite aux mortels, mais elles peuvent également servir d'onguent[7] pour guérir des blessures graves des héros et des dieux, ou pour protèger également par magie la dépouille d'un mortel de la corruption, avec par exemple Vénus pleurant Adonis, de Nicolas Poussin, ou encore l’Iliade qui narre comment « sur Patrocle, elle a versé de l'ambroisie et du nectar rouge par ses narines, afin que sa chair dure. »[8]
Quelle substance ?
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Selon le philosophe grec Ariston de Céos, les habitants de la région de l'Olympe en Lydie appellent « nectar » un mélange de vin et de miel, dans lequel macèrent des fleurs[9].
Bergk, Roscher, Gruppe supposent que le nectar, comme l'ambroisie, est du miel[10]. Selon Richard B. Onians, c'est du vin « Le nectar était du vin enrichi d'autres ingrédients, ce qui était en fait une boisson familière, le kukeôn ». Ce kukeôn, dans lequel du fromage, de l'orge et du miel sont mélangés au vin, est dit être 'bu' (ekpion), et cependant il est appelé 'nourriture' (sitos) même par Homère (Odyssée, X, 234). Le nectar se rapporte « non seulement au vin offert par les hommes aux dieux, mais aussi à celui placé avec ou versé pour les os ou la psukhê du mort. 'Pour tous les morts (Ulysse) versa abondamment d'abord un mélange de miel puis du vin doux et, la troisième fois, de l'eau et le saupoudra de gruau blanc d'orge' (Odyssée, XI, 26). »[11].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Iliade (trad. Robert Flacelière), Éditions Gallimard, (1re éd. 1956) (ISBN 2-07-010261-0).
- Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), « La Double Accusation ».
- Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne)
- Richard Broxton Onians, Les origines de la pensée européenne (1951), trad., Seuil, 1999, p. 349-357.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lucien de Samosate 2015, p. 387, note 1.
- ↑ (en) Winfred P. Lehmann, Theoretical Bases of Indo-European Linguistics, London and New York: Routledge, 1996, p. 269
- ↑ Anaxandridès, frag. 57 Kock = Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) II, 8a.
- ↑ Alcman frag. 100 B4 = Athénée II, 8a.
- ↑ νέκταρ ἐρυθρόν, Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] XIX, 39 ; voir aussi Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] V, 93 et Hymnes homériques [détail des éditions] [lire en ligne] (Aphrodite, 206).
- ↑ Iliade I, 598.
- ↑ Flacelière 1956, p. 933
- ↑ (en) Calvert Watkins, How to Kill a Dragon, Oxford University Press, 1995, p.391 et suiv.
- ↑ Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) Livre II, 8a.
- ↑ Theodor Bergk, Kleine Philologische Schriften, Halle, t. II : Zur grieschichen Literatur, 1886, p. 669. W. H. Roscher, Nektar und Ambrosia, 1883, et Lexikon der Mythologie. Otto Gruppe, Griechische Mythologie und Religionsgeschichte, Munich, 4° éd., 1906, p. 819.
- ↑ Richard Broxton Onians, Les origines de la pensée européenne (1951), trad., Seuil, 1999, p. 353, 355.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Graal
- Immortalité
- Jeunesse éternelle
- Élixir de longue vie
- Corne d'abondance
- Boisson des dieux
- Ambroisie (mythologie)
- Ichor (sang des dieux)
- Liste d'aliments, de boissons et de substances de fiction
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :