Douce France (chanson)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 août 2021 à 21:53 et modifiée en dernier par Éric Messel (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Douce France

Chanson de Charles Trenet
Sortie 1947
Enregistré Janvier 1947
Durée 3 min 11 s
Genre Chanson française
Auteur-compositeur Charles Trenet
Label Columbia

Douce France est une chanson écrite par Charles Trenet en 1943, composée avec Léo Chauliac et enregistrée en 1947.

Références littéraires

Son titre est inspiré d'un lieu commun sur la France apparu vers l'an 1080 dans la Chanson de Roland[1]. Roland mourant regarde l'Espagne, se souvient de ses conquêtes et de sa « dulce France » :

Le comte Roland s'étendit dessous un pin.
Vers l'Espagne, il a tourné son visage.
Bien des choses lui reviennent en mémoire,
Tant de terres que le baron conquit,
La douce France, les hommes de son lignage,
Charlemagne, son seigneur qui l'éleva.
Il ne peut s'empêcher de pleurer et de soupirer[2].

L'expression la plus célèbre de cette nostalgie des exilés a été déclinée en « douceur angevine », aux alentours de 1555 par Joachim du Bellay, dans son sonnet des Regrets commençant par le célèbre hémistiche « Heureux qui comme Ulysse » :

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
(...)
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
(...)
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine[3].

Cette « douceur angevine » fait d'abord référence au climat très tempéré de l'Anjou.

Histoire

Douce France est créée par Charles Trenet en 1943. Il l'interprète l'année même aux Folies Bergères où son refrain est repris par le public comme un acte de résistance.[4] À la libération, elle est malgré tout considérée comme étant d' « esprit pétainiste  »[5].

Reprises

Elle est reprise :

Notes et références

  1. Chanson de Roland,
    - VIII, 116-117 « La siet li reis ki dulce France tient.$ Blanche ad la barbe e tut fleurit le chef. »
    - LXXXV, 1054,
    - CL, 2017 « E beneist Karlun e France dulce » (Qu'il bénisse Charles et la douce France).
  2. Chanson de Roland, CLXXVI, 2375-2381.« Li quens Rollant se juz desuz un pin.
    Envers Espaigne en ad turnet sun vis.
    De plusurs choses a remembrer li prist,
    De tantes teres cum li bers cunquist,
    De dulce France, des humes de sun lign,
    De Carlemagne, son seignor kil nurrit.
    Ne poet muer n'en plurt e ne suspirt. »
  3. Ioach. du Bellay Ang., Les Regrets et Autres Œuvres Poetiques, XXXI, Federic Morel impr., Paris, 1558
  4. Nelson Monfort, Le roman de Charles Trenet, Éditions du Rocher, , 300 p.
  5. Charles Trenet, Encyclopédie Larousse
  6. (en) Peter Allen, « Carla Bruni records 'Sweet France' – in Italian », Telegraph,‎ (lire en ligne)

Liens externes