Cladoptose

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Cicatrice d'abscission sur le tronc de Castilla.

En botanique, la cladoptose ou cladoptosis (du grec clados, « rameau » et ptôsis, « chute ») est le processus physiologique chez certaines espèces d'arbres (chênes, saules, hêtres …) qui présentent des mécanismes actifs d'abscission au niveau de leurs rameaux ou de leurs branches qui portent encore leurs feuilles.

La décurtation (du latin decurtatio, « action d'écourter ») est un cas particulier de cladoptose, caractérisée par la chute naturelle des rameaux courts de l'année[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Le botaniste britannique Miles Joseph Berkeley qui étudiait la désarticulation des rameaux chez le Saule argenté et le Chêne, invente le terme de cladoptosis en 1855 dans une courte communication[2].

Processus[modifier | modifier le code]

Ce processus implique l'existence, à la base des branches, d'une zone d'abscission constituée essentiellement d'un parenchyme peu vascularisé et sans fibres lignifiées. Cette zone est par la suite recouverte ou non par un tissu ligneux qui consolide la branche (phénomène de compartimentation) ; si ce recouvrement ne se produit pas, l'action du vent ou d'autres contraintes externes font chuter les branches possédant cette zone, avant qu'elles aient séché et alors qu'elles portent encore des feuilles[3]. Ce processus de termine par la formation d'un bourrelet de cicatrisation[4].

Fonctions[modifier | modifier le code]

Ce phénomène est provoqué par des facteurs environnementaux défavorables (sécheresse, manque de lumière, tempête, vent, foudre), ce qui le distingue de l'extinction qui désigne la mortalité physiologique de rameaux jeunes, non liée à l’environnement. En période de sécheresse, certaines xérophytes perdent leurs branches et résistent ainsi en diminuant leurs besoins. Il peut également avoir diverses origines, parasitaires, physiologiques (sénescence), entraînant l'autoélagage des branches à l'ombre ou malades qui chutent avant d’avoir séché[5] et qui portent encore des feuilles, créant ainsi une blessure naturelle plus ou moins importante[6].

Ainsi, lors de la mauvaise saison, Taxodium distichum, les Larixet les Metasequoia voient leurs aiguilles brunies chuter, de même que les rameaux courts qui les supportent[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Romaric Forêt, Dictionnaire des sciences de la vie, De Boeck Superieur, , p. 361
  2. Mémoires de la Classe des sciences, Palais des Académies, , p. 1078
  3. Christian Grosclaude, « Pathologie des blessures mettant à nu le bois chez les végétaux ligneux », Agronomie, vol. 13, no 6,‎ , p. 445 (DOI 10.1051/agro:19930601)
  4. Ce bourrelet de recouvrement, appelé aussi bourrelet « cicatriciel » peut s'étaler insuffisamment à la surface du bois pourri attaqué par des champignons lignivores, gardant une ouverture (appelée œil de bœuf, nœud-gouttière ou abreuvoir) qui découvre le bois altéré, lequel se désagrège de plus en plus profondément. Cf « Les blessures des arbres », Annales des sciences forestières, vol. 8,‎ , p. 91
  5. La cladoptose exlcut ainsi l'autoélagage de branches mortes.
  6. (en) T.T. Kozlowski, Shedding of Plants Parts, Elsevier, , p. 170-175
  7. (en) Fredrick T. Addicott, Abscission, University of California Press, , p. 54

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]