Martine Marignac
Nom de naissance | Martine Georgette Bougon |
---|---|
Naissance |
Paris 4e |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 75 ans) Paris 13e |
Profession | Productrice de cinéma |
Martine Marignac, née Martine Bougon, le à Paris et morte le [1],[2] dans la même ville, est une productrice de cinéma française .
Biographie
Adolescente, Martine Marignac découvre le cinéma avec Les 400 Coups de François Truffaut et n'hésite pas à se maquiller pour paraître assez âgée pour aller voir les films de Jean-Luc Godard encore interdits au moins de 16 ans[3].
Après des études de philosophie, un diplôme d'esthétique du cinéma et un début de thèse sur La Grève de Sergueï Eisenstein, elle se destine à l'enseignement et crée sous l'égide de Jean Rouch une section d'enseignement du cinéma à la faculté de Besançon[3],[4]. Saisissant une opportunité, elle devient attachée de presse et travaille sept ans avec Simon Mizrahi, cinéphile et découvreur de talents, notamment auprès de réalisateurs de la Nouvelle Vague[3],[5].
Elle fonde « La Cecilia » au tout début des années 1980, sa première société de production. Le nom, suggéré par Bernardo Bertolucci, fait référence à une communauté d'anarchistes italiens partis au Brésil, à la fin du XIXe siècle, en espérant vivre leur utopie[3]. La société fonctionne comme une coopérative, avec dix-sept associés, essentiellement des scénaristes ou des metteurs en scène. Elle permet à des réalisateurs comme Jacques Rivette, Jean-Louis Comolli, Jean-Luc Godard ou Chantal Akerman, de réaliser des longs métrages[3].
Martine Marignac fonde seule une nouvelle société de production, « Pierre Grise Productions » en 1987, qu'elle codirige avec Maurice Tinchant[6],[7]. Elle produit notamment les films de Jacques Rivette, d'Otar Iosseliani, de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, de Sophie Fillières et plus récemment de Jeanne Balibar, ainsi que Holy Motors de Leos Carax[7].
En 2009, elle est récompensée par le prix Raimondo Rezzonico du meilleur producteur indépendant au festival du film de Locarno[8],[9] et est nommée Chevalière de la Légion d'honneur en 2015[10].
Filmographie
- Comme productrice exécutive ou déléguée de La Cecilia[11]
- 1981 : L'Ombre rouge de Jean-Louis Comolli
- 1981 : Le Pont du Nord de Jacques Rivette
- 1982 : Passion de Jean-Luc Godard
- 1983 : Balles perdues de Jean-Louis Comolli
- 1984 : La Diagonale du fou de Richard Dembo
- 1984 : L'Amour par terre de Jacques Rivette
- 1985 : Hurlevent de Jacques Rivette
- 1986 : Golden Eighties de Chantal Akerman
- 1986 : Last Song de Dennis Berry
- 1987 : Le Moine et la Sorcière de Suzanne Schiffman
- Comme productrice exécutive ou déléguée de Pierre Grise
- 1988 : La Bande des quatre de Jacques Rivette
- 1988 : Jours de vagues d'Alain Tasma
- 1989 : Femme de papier de Suzanne Schiffman
- 1991 : La Belle Noiseuse de Jacques Rivette
- 1991 : Nuit et jour de Chantal Akerman
- 1992 : La Chasse aux papillons d'Otar Iosseliani
- 1994 : Jeanne la Pucelle, les Batailles de Jacques Rivette
- 1994 : Jeanne la Pucelle, les Prisons de Jacques Rivette
- 1994 : Le Rêve du papillon de Marco Bellocchio
- 1995 : Haut bas fragile de Jacques Rivette
- 1995 : La Comédie de Dieu de João César Monteiro
- 1996 : Brigands, chapitre VII d'Otar Iosseliani
- 1998 : Secret défense de Jacques Rivette
- 1999 : Sicilia ! de Straub et Huillet
- 1999 : Adieu, plancher des vaches ! d'Otar Iosseliani
- 2000 : Ouvriers, paysans (Operai, contadini) de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
- 2000 : Aïe de Sophie Fillières
- 2001 : Va savoir de Jacques Rivette
- 2001 : L'Homme des foules de John Lvoff
- 2001 : Lundi matin d'Otar Iosseliani
- 2003 : Histoire de Marie et Julien de Jacques Rivette
- 2004 : L'Œil de l'autre de John Lvoff
- 2005 : Gentille de Sophie Fillières
- 2006 : Jardins en automne d'Otar Iosseliani
- 2006 : Ne touchez pas la hache de Jacques Rivette
- 2008 : 36 vues du pic Saint-Loup de Jacques Rivette
- 2008 : Les Inséparables de Christine Dory
- 2009 : Un chat un chat de Sophie Fillières
- 2009 : Le Genou d'Artémide de Jean-Marie Straub
- 2009 : Itinéraire de Jean Bricard de Jean-Marie Straub
- 2010 : Chantrapas d'Otar Iosseliani
- 2012 : Holy Motors de Leos Carax
- 2013 : Par exemple, Électre de Jeanne Balibar et Pierre Léon
- 2014 : Arrête ou je continue de Sophie Fillières
- 2019 : Merveilles à Montfermeil de Jeanne Balibar
Distinctions
Décoration
- : Chevalière de la Légion d'honneur en 2015[10]
Récompense
Nomination
Notes et références
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Martine Georgette Bougon », sur MatchID
- « Martine Marignac, combattante éternelle d’un cinéma libre », sur liberation.fr, 17 juillet 2022
- Nicole Vulser, « Martine Marignac, l'enfant fidèle de la Nouvelle Vague », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Martine Marignac, en toute indépendance », sur cnc.fr, (consulté le ).
- Elisabeth Bouve, « Jacques Rivette, «Jeu de pistes» », sur rfi.fr, (consulté le )
- « Martine Marignac », sur verif.com (consulté le )
- Jean-Baptiste Morain, « Disparition de Martine Marignac (1946-2022), productrice de Rivette, Carax et Chantal Akerman », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
- Carole Wälti, « Il faut inventer la nouvelle Nouvelle Vague », sur swissinfo.ch, (consulté le )
- (en) « Premio Raimondo Rezzonico », sur locarnofestival.ch (version du sur Internet Archive).
- « Ordre national de la Légion d'honneur : Décret du 31 décembre 2014 portant promotion » [PDF], sur legiondhonneur.fr, (consulté le ).
- « 3 - Les producteurs du cinéma d'auteur, Martine Marignac, l'enfant fidèle de la Nouvelle Vague - Éléments de filmographie », sur lemonde.fr, (consulté le )
- « Martine Marignac », sur academie-cinema.org (consulté le ).
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :