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Lozac'h

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Cette page se concentre sur l'une des familles Lozac'h, ayant évolué en Bretagne entre le XVe siècle et l'époque actuelle.

Famille Lozac'h
Image illustrative de l’article Lozac'h
Armoiries de la famille.

Blasonnement Losangé d'or et de sable
Période XVe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Finistère (Bretagne)
Fiefs tenus Baronnie de Penhoët, Saint-Thégonnec Loc-Eguiner

Seigneurie de Kerdirou, Botsorhel

Seigneurie de Belisal, Morlaix

Seigneurie de Keraël, Botsorhel

Seigneurie de Penhoat, Plourin-les-Morlaix

Seigneurie de Chef-du-Bois, Plourin-les-Morlaix

Seigneurie de Penanvern, Sainte-Sève

Preuves de noblesse
Montres 1492 à Vannes
Autres Confirmée en 1679 par conformité à la déclaration du 18 décembre 1676 du Parlement de Rennes

Origine du patronyme

Le vicomte Henri de l’Estang du Rusquec, dans son dictionnaire français-breton, détaille que le nom Lozac’h pourrait venir du breton « Ozac’h », correspondant à chef de famille, mari, selon l’apostrophe.

Le chef de famille était surtout rendu, en moyen breton, par le terme « ozech » que Jehan Lagadeux assimile à « gour », homme. Quant à Dom Le Pelletier, il note Ozac’h, Ozec’h, Oac’h et au pays de Vannes Ohec’h ou Oheh, homme marié, qui a famille… Ce terme explique le nom de L’Osac’h. Il est surtout à l’origine de nombreuses variantes patronymiques, les unes introduites par l’article résiduel breton n-, les autres par l’article résiduel français l-.

Généalogie

Si le nom Lozac’h peut être répandu, deux familles Lozac’h, à Ergué-Gabéric, et Morlaix, se distinguent dans l’Histoire de Bretagne.

Le nom Lozac'h a beaucoup changé, au fil des actes et des siècles : Lozac’h de Chef-du-Bois (1679-1764), Loséach, Losech, Lozach, mais la généalogie permet de faire le lien entre les différentes branches issues du même ancêtre.

Cet article se concentre sur les Lozac’h du secteur de Morlaix, figurant dans la montre de la noblesse de 1492.

Les Lozac’h à Morlaix

La première trace suivie des Lozac’h se trouvent dans une montre du pays de Vannes, établie le 4 septembre 1492, retranscrite par le marquis de l’Estourbeillon, qui recense "Françoys Lozéach" comme homme d’armes, avec un commentaire de l’auteur précisant qu’il est issu d’une vieille famille du pays de Morlaix portant pour armes un losangé d’or et de sable[1] (permettant de faire le lien avec l’enregistrement dans l’armorial d’Hozier[2]).

De façon suivie, Sulpice Lozac’h (?-1629) semble être l’ancêtre le plus ancien, probablement père d’Hervé et de Margillie. Il est propriétaire résidant de la métairie noble de la Villeneuve, à Botsorhel.

Hervé Lozac’h, dont nous pouvons suivre la trace avec les registres notariés, s’est marié à Marie Merer à Botsorhel, on le retrouve dans les mêmes actes en 1610 et 1631.

Il est décrit comme Sieur de Kerdirou, et Seigneur de Belisal (dont acte d’acquisition le 15 décembre 1628). Il semble être un entrepreneur dans l’âme, car il dirige les travaux de la sénéchaussée de Morlaix de 1631 à 1636, et marque également la communauté morlaisienne par la réalisation de peintures au sein de l’église Saint-Melaine de Morlaix, commandées le 10 mars 1610 (« Le porche, les douze apôtres sur les côtes et sur le tympan du fond la Salutation évangélique »[3]).

Hervé a pour enfants Guy (ou Guyon) (1614-1676), Guillaume (1620- ?) et Jan.

Guy est propriétaire du manoir de Penhoat à Plourin-lès-Morlaix, Guillaume est seigneur de Keraël, résidant au manoir, et Jan dispose de la Métairie noble de la Villeneuve, à Botsorhel.

Guy, l’aîné des enfants d’Hervé, à quatre enfants, à savoir François (1652-1676), Philippe (1651- ?), Anne (?- 1670) et Yves (?).

De 1668 à 1671 a eu lieu, dans la province de Bretagne, une vérification de la noblesse par la Chambre de la Réformation. Cependant, la destruction des preuves et d’une grande partie des arrêts de maintenue de noblesse en 1792 permet d’avoir davantage d’informations sur l’état de la famille à cette période. On peut toutefois noter que la famille Lozac’h disposait desdits qualificatifs, notamment entre 1651 (naissance de Philippe) et 1679 (naissance du Pierre, fils de Philippe) sans qu’ils n’aient eu à craindre pour leur statut : si les minutes de maintenues en l’état noble ont disparu, celles des familles déboutées pour usurpations existent encore, et la famille Lozac’h n’en fait pas partie.

L’aîné, François, aura deux filles de son union avec Jeanne Crassin : Anne (1677-1742) et sa jumelle Marie (1677-1677), le nom ne perdurera pas dans cette branche.

Philippe, dont est issue l’actuelle postérité, se marie avec Gilette de Gars et aura dix enfants de cette union. Il reprend la propriété du manoir familial de Penhoat, se distingue en acquérant une charge d’avocat en la Cour, est occasionnellement décrit comme « officier », pouvant découler de son rôle d’avocat et, lors d’un arrêt rendu le 8 février 1690 par le Parlement de Rennes, apparait comme « Mre Filippe Losaech, advocat à la Cour, bar. de Penhoet» [Maître Philippe Lozac’h, avocat à la Cour, baron de Penhoat].

Il est à savoir qu’au Parlement de Bretagne, depuis la déclaration du 18 décembre 1676 du président aux enquêtes Foucquet, détaillée par les travaux du 8 et 9 janvier 1677, délibérée le 9 janvier 1677 officialisée par patente royale enregistrée en 1707, et renouvelée par arrêt du 2 janvier 1732, les charges au Parlement ne sont accessibles qu’aux personnes étant de « naissance avantageuse ».

Dès 1679, il attachera à son patronyme, ainsi qu’à celui de ses enfants, le nom de terre « de Chef-du-Bois », une francisation du nom de terre de Penhoat. Il est à noter que ce nom ne sera plus évoqué après 1764.

Armoiries Lozac'h telles que figurant dans l'Armorial Général de France (1696)

En 1696, il fera enregistrer les armories Lozac’h dans l’armorial d’Hozier, au descriptif suivant « Losangé d’or et de sable » et celles-ci seront reprises et confirmées au fil du temps et des générations.

Comme précisé plus haut, les armes de la famille permettent de faire le lien avec François Lozac’h, présent à Vannes en 1492.

Dans le manuel héraldique, ou Clef de l’art du blason, publié en 1816, Foulques-Delanos émet l’hypothèse que « des losanges ou des pièces losangées d’or et de sable symboliseraient des combats et batailles disputées longtemps ».

Philippe aura, parmi ses enfants, Pierre (1679 –1689), Prigent (1682 – 1692), Jeanne (1685 – 1719), François Joseph (1686 –1764), Nicolle (1689 –1735), Anne (1690 –1726), Josèphe Jeanne (1693 - ?), Jacquette Jeanne (1696 – 1759), Guillaume Claude (1698 – 1701), et Joachim (1699 – 1715). Mais sa postérité ne sera pas si nombreuse.

Jeanne se mariera avec Maître Guillaume Aubry, seigneur de la Bédardière, lieutenant général des garde-côtes et Anne avec son frère, Matthieu Aubry, seigneur de Restredern, notaire, procureur en la Cour royale et greffier de la communauté de police de Morlaix. François se mariera avec Magdeleine le Coënt et Nicolle se mariera avec Pierre Gourbrein de Kerguisiau.

Jeanne, après son mariage, partira à Hénansal. Anne partira à Huelgoat, accompagnée par son frère François qui s’installera au manoir de Bronolo, à Motreff (dépendant de la seigneurie appartenant a la famille du Bot) et Nicolle restera à Morlaix.

Par la suite, la famille Lozac’h se développera entre Motreff, Plevin, Saint-Hernin, Carhaix, Plouguer, Poullaouen et Gourin avant de se disperser à partir du XXe siècle.

La famille Lozac’h a conclu des alliances avec la bourgeoisie et la noblesse bretonne, essentiellement liée aux charges parlementaire (notaire, avocat, greffier) mais aussi quelques maires après la révolution française.

Les Lozac’h évoqués par le vicomte Frotier de la Messelière

Henri Frotier de la Messelière évoque une famille Lozac’h « qui se croit issue des Lozac’h de Chef-du-Bois », mais il indique que les sources privées ou publiques ne lui permettent pas d’établir cette filiation, même si celle-ci a conclu diverses alliances avec la noblesse bretonne.

Ceux-ci sont descendants d’Henri-Albert Lozac’h, originaire de Quimper, et installés à Plourin-lès-Morlaix au manoir de Penlan durant le XVIIIe siècle. La ressemblance est marquante avec les Lozac’h (de Chef-du-Bois) installés au manoir de Penhoat à Plourin-lès-Morlaix durant le XVIIe siècle, d’autant plus que les deux lieux existent à des endroits distincts, mais que les significations des lieux sont similaires (l’orée du bois).

Cependant, il serait intéressant de vérifier les fouages de Bretagne de 1426 pour s’assurer qu’il n’y a bien qu’une seule souche noble Lozac’h capable d’avoir fourni un membre lors de la montre de 1492, et ainsi prouver une filiation entre les Lozac’h de Morlaix et les Lozac’h d’Ergué-Gabéric, et ainsi compléter les propos du vicomte Frotier de la Messelière.

Armoiries

Armes Blasonnement
Blason de la famille Lozac'h (Bretagne) Losangé d’or et de sable

Montre de 1492 à Vannes, puis enregistré dans Armorial Général d'Hozier (1696)

  • Timbre : Couronne de baron

Époque contemporaine

Notamment portent ce nom, en filiation suivie :

Homonymie

Portent ce nom, sans filiation prouvée ou apparente :

Notes et références

  1. Régis de (1858-1946) Auteur du texte L'Estourbeillon, Une montre à Vannes en 1492 / par le Mis de L'Estourbeillon,..., (lire en ligne)
  2. Charles-René d' (1640-1732) Auteur du texte Hozier, VOLUMES RELIES du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, parCharles D'HOZIER. (1697-1709). IX Bretagne, II., 1701-1800 (lire en ligne)
  3. Société française d'archéologie Auteur du texte, « Congrès archéologique de France : séances générales tenues ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques », sur Gallica, (consulté le )

Bibliographie

  • RUSQUEC (Henri du) - Dictionnaire Français-breton – Morlaix, 1886
  • LAGADEUC (Jehan) - Catholicon – 1464
  • LAIGUE (Henri de) - La noblesse bretonne aux XVe et XVIe siècles – Rennes, 1902 – Tome I
  • AUTRET (Guy) - Annotations sur lettres patentes du Roy, portant commission de convoquer le ban et arrière-ban de Bretagne où il est sommairement traitté des privilèges des nobles de Bretagne, touchant l'arrière-ban, et de la nécessité de la guerre contre l'Espagne – Nantes, 1637
  • ESTOURBEILLON (Regis de l’) - Une montre à Vannes en 1492 – Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1894
  • LANGLE (Hubert de) – Etat des déboutés lors des reformations de la noblesse de Bretagne, 1668-1671 – Rennes, 2002
  • RENESSE (Théodore de) - Dictionnaire des figures héraldiques – Bruxelles, 1895 – Tome II
  • HOZIER (Charles René d’) – Armorial Général de France – d’Hozier – 1696 – Bretagne, seconde partie
  • RIETSTAP (Johannes Baptista) – Armorial général, deuxième édition – Gouda, 1861 – Tome II
  • POTIER de COURCY (Pol) – Nobiliaire et armorial de Bretagne, Deuxième édition – Paris, 1862 – Tome II
  • JOUGLA de MORENAS (Henri) – Grand armorial de France –Paris, 1949 – Tome IV
  • FOULQUES-DELANOS (Louis) – Manuel héraldique, ou Clef de l’art du blason – Limoges, 1816
  • FROTIER de la MESSELIERE (Henri) - Filiations bretonnes – Mayenne, 1965 – Tome III
  • Table des édits, déclarations, lettres patentes du Roi, registrées au Parlement de Rennes, et des arrêts de règlement, depuis 1690 jusqu'à présent
  • Société française d’archéologie – Congrès archéologique de France, séances tenues pour la conservation des monuments historiques – Paris, 1919
  • Archives départementales d’Ille-et-Vilaine – Archives du Parlement de Rennes – Extraits du 8 et 9 janvier 1677
  • Archives départementales d’Ille-et-Vilaine – Registres secrets du Parlement
  • Archives départementales d’Ille-et-Vilaine – Registre des enregistrements – Fol. 240v°
  • Registres paroissiaux du Finistère, du Morbihan et des Cotes d’Armor
  • Registres d’état-civil du Finistère, du Morbihan et des Cotes d’Armor
  • Archives notariales du Finistère
  • Archives familiales privées