Aller au contenu

Culture de Fontbouisse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 27 juillet 2022 à 10:45 et modifiée en dernier par Liberliger (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Culture de Fontbouisse

Définition
Lieu éponyme Village préhistorique de Fontbouisse
Caractéristiques
Répartition géographique Languedoc
Période Néolithique
Chronologie de 2700 à

La culture de Fontbouisse est une culture archéologique du Néolithique qui s'est développée dans le Languedoc entre 2700 et Son nom est lié au village préhistorique de Fontbouisse, découvert sur la commune de Villevieille, dans le département du Gard.

Extension géographique

[modifier | modifier le code]

L'aire de la culture de Fontbouisse s'étend de la garrigue languedocienne jusqu'au Rhône, sur la moitié est du département de l'Hérault, le Gard et le sud de l'Ardèche[1]. Elle se développe autour de hameaux ou de villages comportant de 10 à 50 habitations[2].

Habitats fontbuxiens

[modifier | modifier le code]
Village préhistorique de Fontbouisse. Aperçu du site

Les bâtiments sont généralement de forme ovalaire, sans angle vif, avec des extrémités en abside mais il existe aussi des cabanes de plan circulaire ou rectangulaire. Les maisons les plus longues atteignent 22 m de longueur comme sur le site de Cambous à Viols-en-Laval. Les surfaces habitables s'échelonnent de 5 m2 à 50 m2. Les murs sont en pierres sèches (0,60 m à 2 m de largeur). Ils soutiennent une charpente en bois. La couverture pouvait être en branchages, en lauzes, voire en pierres sèches par encorbellement en fonction de la superficie à couvrir. Sur le site de Boussargues à Argelliers, il existe un curieux enclos de forme trapézoïdale entouré de petites cabanes circulaires dont la destination est inconnue[2].

L'habitat fontbuxien ne se limite pas aux seuls villages en pierres sèches. Les cavités naturelles sont encore fréquemment utilisées, comme dans le Gard, où plusieurs grottes ont livré de belles séries de mobilier (lithique, céramique, métallurgique, osseux). Dans les plaines, la construction recourt aux matériaux périssables (bois, torchis). Sur ces sites, seules les structures creusées (silos, foyers en cuvette, fosses d'extraction de terre) attestent désormais d'une occupation ancienne. Ces groupes de cabanes demeurent de taille restreinte : sur un espace donné, il existera plusieurs petits villages plutôt qu'une unique agglomération[1].

La densité d'occupation du territoire est assez forte (20 à 25 villages pour 100 km2). Les villages sont indifféremment construits sur des hauteurs, des versants ou en plaine mais à chaque village correspond plusieurs terroirs distincts (montagne, plateau, bassin, plaine) correspondant à un type d'activités agricoles précis. Si les Fontbuxiens furent les premiers en France à pratiquer la métallurgie artisanale du cuivre, pour autant, ils étaient surtout des paysans[2]. Leur occupation intense du territoire et leurs pratiques agricoles (pâturage, culture sur brûlis) contribuent à accentuer la disparition de la forêt primitive commencée avec la culture de Ferrières, au profit de la garrigue actuelle. Les sols, antérieurement fertiles, et propices à la culture des céréales, furent probablement progressivement lessivés et jamais reconstitués[1].

Matériel archéologique

[modifier | modifier le code]
Céramiques de la culture de Fontbouisse, - 2 600 à 2 200 ans.

Comme la plupart des cultures néolithiques, la culture fontbuxienne fut définie à partir de sa céramique. La production comprend des bols, écuelles, marmites. C'est une céramique sans fonds plats. La céramique fontbuxienne est abondante. Elle est généralement décorée de motifs géométriques simples : damiers, métopes, bandes horizontales et verticales combinées, guirlandes curvilignes. Les décors ont été réalisés sur la pâte crue en sillons arrondis ou incisés. Il existe aussi quelques décors en relief, obtenus par la technique du repoussé depuis la paroi interne du récipient. Les vases les plus volumineux comportent des cordons horizontaux ayant une double fonction décorative et de consolidation[1].

Matériel lithique

[modifier | modifier le code]

L'industrie du silex se caractérise par la production d'objets de très grande qualité : armatures de flèches très élégantes, de type foliacé avec pédoncule et ailerons, grands poignards denticulés. Cette production a été facilitée par l'accès à un gisement de silex lacustre en plaquettes à Salinelles, matériau qui permet d'obtenir des objets soignés (couteaux, poignards) après quelques retouches mineures et un polissage des faces latérales[1].

Métallurgie

[modifier | modifier le code]

L'existence de filons de cuivre dans les Cévennes favorisa le développement précoce de l'industrie métallurgique. Les objets produits sont de petite taille : alènes, bipointes, perles (annulaires, bicôniques, tubulaires), poignards à soie crantée, et quelques haches plates[1].

Sépultures

[modifier | modifier le code]

La culture fontbuxienne utilise plusieurs types de sépultures : des cavités naturelles (petites grottes) ou artificielles (hypogées) et de nombreuses constructions mégalithiques (dolmens). Les sépultures sont collectives. Les défunts sont inhumés selon des rites où la parure semble tenir un rôle très prononcé. Les tombes ont livré à profusion des pièces de colliers de formes variées et élaborées dans de nombreux matériaux naturels (quartz, calcaire dur ou tendre, stéatite, schiste, lignite, dents et émail d’animaux, coquillages...)[1].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f et g Roudil et Canet 1992
  2. a b et c Jean Guilaine, La France d'avant la France, Paris, Hachette, , 349 p. (ISBN 978-2-01-011134-1), p. 161-163

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean Gasco, « Du Néolithique au Chalcolithique, la chronologie réelle de la culture de Fontbouisse et de la métallurgie du cuivre dans le midi méditerranéen », Archéologie en Languedoc, no 18,‎ , p. 69-78 (lire en ligne)
  • Jean-Louis Roudil et Henri Canet, Cambous : village préhistorique, Société Languedocienne de Préhistoire - Guide n°1, , 34 p..

Article connexe

[modifier | modifier le code]