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Castelo Real

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Castelo Real do Mogador
Image illustrative de l’article Castelo Real
Dessin du château par Adriaen Matham en 1641.
Début construction 1506
Propriétaire initial Portugal
Destination initiale Relais maritime
Destination actuelle disparu (détruit en 1775)
Coordonnées 31° 30′ 34″ nord, 9° 46′ 30″ ouest
Pays Maroc
Régions du Maroc Marrakech-Safi
Commune (Maroc) Essaouira
Géolocalisation sur la carte : Maroc
(Voir situation sur carte : Maroc)
Castelo Real do Mogador

Le Castelo Real (« château royal ») est un château portugais établi à Mogador (l'actuelle Essaouira) par les Portugais en 1506, afin de servir de relais maritime sur la route suivant la côte marocaine.

Construction (1506)

Le roi portugais Manuel Ier ordonne à Diogo de Azambuja, qui a déjà construit le Castello da Mina, de construire un château sur une petite île — d'ailleurs appelée aujourd'hui « La Petite Île » (nom officiel en français) — de la localité marocaine de Mogador (l'actuelle Essaouira)[1]. Le château était destiné à servir de relais maritime sur la route des Portugais le long de la côte marocaine, entre Safi, où les Portugais s'étaient établis depuis la fin du XVe siècle, et Agadir, qui venait d'être occupée en 1504. Ainsi, le château permettait de facilement recevoir des provisions de Madeira[1].

L'édification de la forteresse a dû faire face à une farouche opposition des Berbères et des Arabes locaux[1]. Mais le château est finalement érigé en 1506[1].

D'autres capitaines portugais ont pris le commandement du château : Francisco de Miranda et Pedro de Azevedo. Le , le chambellan Nicolau de Sousa en devient le commandant perpétuel, mais le château est repris par les Berbères Regraga, et le , le château est abandonné[2] et la garnison transférée à Safi.

Les Berbères occupent de façon sporadique le château, notamment par les Saadiens au XVIIe siècle, devant les projets occidentaux sur ce fort[2]. Il apparaît dans plusieurs documents, comme dans le compte-rendu[3] d'une expédition de 1641 d'une délégation de l'ambassade néerlandaise auprès du roi du Maroc Mohammed esh-Sheikh es-Seghir par l'artiste Adriaen Matham[4] ; ou dans une carte de 1767 de Théodore Cornut.

Destruction (1775)

Le Castelo Real a été totalement démoli au en 1775, suivant les plans de restructuration des fortifications de la ville d'Essaouira par Mohammed ben Abdellah[5].

À sa place, il y a désormais des fortifications datant de cette époque, appelées Sqala du Port. Il ne reste rien du château, mais à en juger par les anciennes cartes, sa localisation exacte semble être à la fin de la Sqala du Port[6].

Autres forteresses portugaises au Maroc

Dans leur totalité, on recense six villes marocaines prises par les Portugais ; ils y ont construit des forteresses dans chacune d'elles, sur le long de la côte atlantique, entre la rivière Loukkos au nord et la rivière Souss au sud.

Quatre d'entre eux ont eu une durée de vie éphémère : Forteresse Graciosa (en) (1489), São João da Mamora (1515), Castelo Real de Mogador (1506–10) et Souira Guedima (1520–25). Les deux autres sont devenus des localisations urbaines : Santa Cruz do Cabo de Gué (Agadir, fondée en 1505-1506) et Mazagan (El Jadida, fondée en 1514-1517). Les Portugais ont dû abandonné la plupart de leurs possessions entre 1541 et 1550, bien qu'ils ont été capables de conserver Ceuta, Tanger et Magazan, un temps[7].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Castelo Real » (voir la liste des auteurs).

  1. a b c et d Sanceau 1970, p. 89.
  2. a et b Robinet 2015, p. 15.
  3. Adriaen Matham et Ferdinand de Hellwald (dir.), Voyage dʹAdrien Matham au Maroc (1640-1641), La Haye, M. Nijhoff, (BNF 32234543, lire en ligne)
    Publié pour la première fois avec notice biographique de l'auteur, introd. et notes par Ferdinand de Hellwald.
  4. H. Z (J. W.) Hirschberg, A history of the Jews in North Africa : From the Ottoman conquests to the present time, vol. 2, Brill, , 351 p. (ISBN 978-90-04-06295-5, lire en ligne), p. 235.
  5. « Castello Real », sur Idpc.ma (consulté le ).
  6. Mana 2005, p. 22.
  7. (en) James D. Tracy, City walls: the urban enceinte in global perspective, Cambridge University Press, 2000, p. 352 (lire en ligne).

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Elaine Sanceau, The reign of the fortunate king, 1495-1521, Archon Books, , p. 89 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Abdelkader Mana, Essaouira : Perle de l'Atlantique, Casablanca, Eddif, , 215 p. (ISBN 9981-89-644-6, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-François Robinet, Tableau d'Essaouira-Mogador : Écrits sur une ville marocaine et sa région, Volume 1, Éditions L'Harmattan, , 326 p. (ISBN 978-2-336-36670-8, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article