Gabriel Cramer (éditeur)
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Philibert Cramer (d) |
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Gabriel Cramer (cousin) |
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Philibert Cramer (d) |
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Gabriel Cramer est un éditeur genevois[1], né à Genève le , mort dans la même ville le . Il est surtout connu comme éditeur de Voltaire.
Biographie
Famille
Gabriel Cramer, éditeur, objet de cet article, est le cousin d'un autre Gabriel Cramer, beaucoup plus célèbre que lui aujourd'hui, car il est le mathématicien qui a donné son nom à la règle de Cramer)[2].
La mère, Jeanne-Louise de Tournes (1703–1778) est d'une famille d'imprimeurs[3],[4].
Le père, Guillaume-Philibert Cramer, imprimeur-libraire, meurt en 1737. Claude et Antoine Philibert, marchands-libraires, prennent la direction de l'affaire et se chargent de la formation des deux fils[5]. Dès 1738, Gabriel (quinze ans) et Philibert (onze ans), héritiers du fonds Pérachon, Cramer et Cie[5], sont donc plongés dans le monde de l'édition[6].
Philibert Cramer quitte l'association avec son frère en 1763, préférant s'occuper de politique.
Édition des œuvres de Voltaire et relations entre les deux hommes
La base pour l'édition par Cramer des Œuvres complètes de Voltaire est l'édition de Georg Conrad Walther, sept volumes in-12, Dresde, 1752 ; on voit plusieurs fois Voltaire pester contre la ponctuation adoptée par cette édition[7].
- Voltaire, qui a une trentaine d'années de plus, l'appelle Caro ( = Mon cher, en italien) à partir de 1759. Il le dit « l'homme le plus agréable et le plus solide, le plus frivole et le plus sage que Voltaire eût connu[8],[9],[10] ».
- Voltaire anticipait ainsi que Cramer aurait une longue vie : « [pour la vie] d'un homme aussi dodu et aussi gai que Monsieur Cramer elle sera celle de Mathusalem[11] ».
- « Cramer est homme de bonne compagnie et point du tout libraire[12]. »
- « Ce Cramer a gagné plus de quatre cents mille francs à imprimer mes ouvrages depuis vingt ans. II finit par une édition dans laquelle il glisse des ouvrages beaucoup plus dangereux que ceux de Spinosa et de Vanini, des ouvrages qu'il sait n'être pas de moi[13],[14]. »
Cramer fait partie d'une troupe créée par Voltaire et qui joue ses œuvres théâtrales ; grâce à ce passe-temps, Cramer recolle quelques pots cassés avec son exigeant auteur[8].
Œuvres
- (sous le nom de Jean Gabriel Cramer) L'Heureux Retour : comédie en deux actes & en prose[8],[15]
Bibliographie
Générale
- Raoul Bravard, Ces Savoyards, Michel Lévy frères, 1862, 240 p.
- Paul Chaix, « Cramer, Gabriel » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- « Hubert de Phalèse[16] », « Cramer, Gabriel (1723 – 1793) et Philibert (1727 – 1779) », dans Dictionnaire de l'édition, université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
Voltaire
- Bernard Gagnebin (dir.), Voltaire — Lettres inédites à son imprimeur Gabriel Cramer, 1952 — Larges extraits en ligne, Google livres.
Annexes
Notes et références
- Genève est à cette époque un État indépendant, la République de Genève, qui se joindra à la Suisse en 1815.
- Les noms, de personnes (patronymes et prénoms) et de sociétés commerciales, offrent ici des risques particuliers de confusion. Gabriel Cramer, l'éditeur, est dit « l'Aîné », mais ce n'est pas par rapport à un fils mais à son frère Philibert.
- Arbre généalogique de Jeanne-Louise de Tournes (1703–1778), épouse de Guillaume-Philibert Cramer.
- Notamment, Jean de Tournes (Père), Jean de Tournes (fils) (dit Jean II), qui s'installe à Genève.
- Dictionnaire de l'édition d'Hubert de Phalèse.
- DHS.
- Gagnebin 1952, p. 17, note 1.
- Bravard, p. 59.
- Jean-Aimé Gaudy-Le Fort, Promenades historiques dans le canton de Genève, 2e éd., Cherbuliez, 1849, p. 204.
- Jean-Pierre-Louis de Luchet, Histoire littéraire de monsieur de Voltaire, vol. 2, p. 32.
- Voltaire, dans Gagnebin, Lettre 230, 1769, p. 230.
- Lettre 247 à M. Gaillard, 23 janvier, dans Œuvres complètes de Voltaire : Correspondance générale.
- Œuvres complètes de Voltaire, t. 63, vol. 23, 1785, p. 198 (lettre 108 à d'Argental, 6 de mars).
- « Voltaire ne disait pas la vérité ou n'en disait qu'une partie ; un seul des ouvrages compris dans ces trois volumes ne lui appartenait pas ; c'est le Catéchumène, qui était de Bordes. » Voir : Charles Nisard, « Portefeuille d'un académicien du XVIIIe siècle », dans Revue contemporaine, vol. 25, 1856, p. 445.
- Jean-Aimé Gaudy-Le Fort, Promenades historiques dans le canton de Genève, 2e éd., Cherbuliez, 1849, p. 205.
- Nom collectif.