Ernst Reindel
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Ernst Reindel (né le à Magdebourg, mort le à Brest) a été un bourreau allemand pendant le Troisième Reich, notamment pour la prison Roter Ochse à Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt) et pour la prison de Bützow-Dreibergen. On lui attribue un tiers des exécutions des condamnés à mort par les nazis. Reindel est considéré comme le « bourreau et boucher de Berlin » qui aurait pendu les hommes de la résistance à Berlin-Plötzensee sur les ordres d’Hitler à des crochets à viande.[1].
Biographie
Reindel est, au sein de l'Allemagne nazie, le seul cas connu de bourreau ayant volontairement mis fin à sa fonction. Il gagnait sa vie en tant que propriétaire d'un équarrissage à Gommern[2].
Carrière
Reindel a commencé sa carrière en Prusse comme aide du bourreau Carl Gröpler (1868–1946), Magdebourg, bourreau prussien de 1906 à 1937. En , il a remplacé Gröpler[3].
Auguste Gerhards raconte que, à la date de l'exécution de Théo Gerhards, le vendredi 29 octobre 1943, c‘était Ernst Reindel qui a occupé le poste de bourreau à la prison de Halle. Reindel venait de Gommern et amenait avec lui trois garçons bouchers qui se tenaient à côté de lui comme valets d’exécution. Père et grand-père avaient déjà été bourreaux.[4].
Sur les 16 500 condamnations à mort exécutées pendant la période du national-socialisme entre 1933 et 1945, 11 881 sont l'œuvre de trois bourreaux : Johann Reichhart seul à Munich, Ernst Reindel à Magdebourg et Wilhelm Röttger à Berlin. Röttger a fait deux fois plus d'exécutions que Reindel et Reichhart ensemble[5].
Au total, Reindel a procédé à au moins 600 à 700 exécutions. Il est arrêté fin mai 1945 par l'Armée rouge à Gommern et fusilié entre le 25 juillet 1945 et le 15 janvier 1946 à Brest[6].
Notes et références
- Johann Dachs, Tod durch das Fallbeil. 2001, p. 110
- Klaus Hillenbrand, Berufswunsch Henker. 2013, p. 255
- Matthias Blazek, Scharfrichter in Preußen und im Deutschen Reich. 2010, p. 103
- Jean Bezaut, Les exécutions capitales durant le IIIe Reich. 2000, p. 30
- Tankred Koch, Geschichte der Henker – Scharfrichter-Schicksale aus acht Jahrhunderten.,
- Müller, Schaarschmidt, Schmeitzner, Weigelt, Todesurteile sowjetischer Militärtribunale gegen Deutsche (1944–1947). 2015, p. 253 suiv.
Voir aussi
Bibliographie
- 800 juges sanguinaires hitlériens, suppôts du régime militariste d’Adenauer. II. Les crimes des juges sanguinaires d’Hitler au service du militarisme. Comité pour l‘Unité Allemande, Berlin 1959, p. 147.
- (de) Stefan Amberg : Johann Reichhart, der letzte deutsche Henker. Goldmann, Munich 1984, (ISBN 3-442-06765-0).
- Césaire Bôle-Richard : Les chemins de la mémoire. Ed. des Ecrivains, Paris 1998, p. 396.
- Jean Bezaut : Les exécutions capitales durant le IIIe Reich. Association Nuit et Brouillard, « Souvenir de la Déportation NN », 2000, p. 25.
- (de) Matthias Blazek : Scharfrichter in Preußen und im Deutschen Reich 1866–1945, ibidem, Stuttgart 2010, p. 103 et suivantes. (ISBN 978-3-8382-0107-8).
- (de) Ulrich Chaussy : Beruf: Scharfrichter. Die Geschichte des letzten bayerischen Henkers, Johann Reichhart (Land und Leute). Bayerischer Rundfunk, Munich 1996.
- (de) Johann Dachs : Tod durch das Fallbeil: Der deutsche Scharfrichter Johann Reichhart (1893–1972). Ullstein, Berlin 2001, (ISBN 3-548-36243-5).
- Auguste Gerhards : Théo Gerhards 1900–1943. Un Alsacien en résistance. Strasbourg 2003, p. 91.
- Auguste Gerhards : Morts pour avoir dit NON. 14 Alsaciens et Lorrains face à la justice militaire nazie. Strasbourg 2007, p. 26.
- Auguste Gerhards : Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés. Résistants et héros inconnus – 1939–1945. Édition établie sous la direction d'Anne Pouget, Paris (Le Cherche midi) 2014.
- (de) Klaus Hillenbrand : Berufswunsch Henker – Warum Männer im Nationalsozialismus Scharfrichter werden wollten. Campus Verlag, Frankfurt/New York 2013, (ISBN 978-3-593-39723-8).
- (de) Gotthold Leistner : Sachsen und die Guillotine. Ein Beitrag zur Geschichte eines Tötungsmonstrums, dans: Sächsische Heimatblätter, 48e année. (2002), p. 130–149.
- (de) Klaus-Dieter Müller, Thomas Schaarschmidt, Mike Schmeitzner, Andreas Weigelt : Todesurteile sowjetischer Militärtribunale gegen Deutsche (1944–1947). Eine historisch-biographische Studie. Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 2015, (ISBN 978-3-525-36968-5).
- (de) Mario Todte : Die Hinrichtungen in Sachsen (1900–1981). Diss., GRIN Verlag, Leipzig 2009, (ISBN 978-3-640-35538-9).
- (de) Thomas Waltenbacher : Zentrale Hinrichtungsstätten. Der Vollzug der Todesstrafe in Deutschland von 1937–1945. Scharfrichter im Dritten Reich. Zwilling-Berlin, Berlin 2008, (ISBN 978-3-00-024265-6).