Eugène Demarçay
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Eugène Anatole Demarçay |
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Eugène Demarçay ( – ) est un chimiste français, né et mort à Paris, découvreur de l'europium et collaborateur de Pierre et Marie Curie[1]. Il est principalement connu pour ses travaux de spectroscopie.
Biographie
Petit-fils du général-baron Marc Jean Demarçay, Eugène Demarçay étudie au lycée Condorcet. Il passe ensuite un an de liberté en Angleterre, d'où il revient mûri. « L'esprit droit, la franchise indépendante tempérée de bonne humeur et d'une parfaite éducation [attirent] bientôt l'amitié des maîtres de son temps [:] Cahours, Wurtz, Deville, Dumas, Friedel, Cornu, Schutzemberger, Lecoq de Boisbaudran[É 1]. » Parmi les plus jeunes, il se lie avec « Moissan, Gautier, Becquerel, Leauté, Olivier, Curie[É 1] ».
Promu à l'École polytechnique en 1870[2], il y devient préparateur puis répétiteur[3] du cours d'Auguste Cahours, qu'il a lui-même suivi. « Après quelque temps[É 2] », il démissionne pour se consacrer à la recherche ; mais, ouvert à toutes les sciences (en fait à tout le savoir : histoire naturelle, linguistique…), il voyage d'abord : Algérie, Égypte et Inde[É 2].
Il s'oriente d'abord vers la chimie organique[É 2]. Peu après la publication de ses premiers travaux, il perd un œil dans l'explosion d'un appareil en fonte[É 3].
Demarçay devient ensuite « l'homme des terres rares et des spectres[É 3] » et un expert reconnu de la cristallisation fractionnée. Il soupçonne en 1896 que des échantillons de l'élément récemment découvert, le samarium, contiennent des traces d'un élément inconnu ; il isolera l'europium en 1901 et proposera[4] son nom.
En 1898, il apporte la confirmation de l'existence du radium.
Il fait l'analyse spectrophotométrique des terres rares.
En 1903 Demarçay est sur le point d'isoler l'erbium[É 4], mais il meurt, à 51 ans. Il « s'est lentement vu mourir, aimant la vie qui l'abandonnait » ; son exposition répétée au radium peut expliquer sa mort prématurée. Il lègue son spectrographe à Pierre Curie[5]. Il était le petit-fils de Marc Jean Demarçay, baron d'Empire et député.
Publications
Ouvrages
- Sur les acides tétrique[6] et oxytétrique et leurs homologues, Paris, Gauthier-Villars, 1880[7],[8],[9] (OCLC 25644291)
- Notice sur les travaux scientifiques de M. Eugène Demarçay, Paris, Gauthier-Villars, 1883, 19 p.Liste chronologique des mémoires, reproduction de mémoires.
- Spectres électriques, Paris, Gauthier-Villars, 1895, 91 p.[10] (OCLC 54317437)
Articles
Eugène Demarçay est un collaborateur du Dictionnaire de chimie pure et appliquée de Charles Adolphe Wurtz, en particulier pour ce qui a trait au cycle aromatique.
CRAS désigne les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences
- (avec Auguste Cahours) « Sur les hydrocarbures qui prennent naissance dans la distillation des acides gras bruts en présence de la vapeur d'eau surchauffée », dans CRAS, 80:1568–1572, 1875.
- (avec Auguste Cahours) « Sur les stannpropyles et les isostannpropyles », dans CRAS, 88:1112–1117, 1879
- « Sur la production d'étincelles d'induction de températures élevées et son application à la spectroscopie », dans CRAS, 100:1293–1295, 1885.
- « Sur un nouvel élément contenu dans les terres rares voisines du samarium », dans CRAS, 122:728-730, 1896.
- « Sur le spectre d'une substance radio-active », dans CRAS, 127:1218, 1898.
- « Sur le spectre du radium », dans CRAS, 129:716-717, 1899.
- « Sur la présence dans les végétaux du vanadium, du molybdène et du chrome », 130:91, 1900.
- « Sur un nouveau mode de fractionnement de quelques terres rares », dans CRAS, 130:1019-1022, 1900.
- « Sur le spectre du radium », dans CRAS, 131:258-259, 1900.
- « Sur les spectres du samarium et du gadolinium », 131:995, 1900.
- « Sur un nouvel élément, l'europium », dans CRAS, 132:1484-1486, 1901.
Bibliographie
- Alexandre Étard, « Notice sur la vie et les travaux d'Eugène Demarçay », dans Bulletin de la Société chimique de Paris, 1904, 6 p.
- Georges Urbain, Recherches sur la séparation des terres rares, Paris, 1899, passim — Thèse
Notes et références
Notes et références générales
- Consulter par exemple J.-P. Adloff, « The laboratory notebooks of Pierre and Marie Curie and the discovery of polonium and radium ».
- Fiche sur le site de l'École.
- Il devient répétiteur « entre 1874 et 1880 » : http://mariecurie.leden.org/site/cn/dico/perso.php?id=28.
- « Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences / publiés... par MM. les secrétaires perpétuels » , sur Gallica, (consulté le ).
- Il lui sera remis par son frère [Charles] Jean (fiche geneanet), qui était également polytechnicien : fiche sur le site de l'École.
- Sur l'acide tétrique, voir par exemple Henry Watts, A dictionary of chemistry and the allied branches of other sciences, partie 2, p. 1918. Watts cite Demarçay.
- (BNF 30321261).
- Publié dans le Bulletin de la Société chimique de Paris, 1880, no 1 : première partie ; seconde partie.
- L'intérêt de Demarçay pour ces acides sera partagé par François Stanislas Cloëz et son fils Charles.
- « Spectres électriques. Un vol. in-4 avec atlas grand in-4 cartonné de 10 planches, contenant 20 photographies de spectres » : mention dans L'électricien, , p. XV.
- On trouve ailleurs 381,47, mais il ne s'agit pas d'une coquille, d'autres écrits de Demarçay (exemple 1, exemple 2) présentant la même convention de notation.
- L'article de Demarçay (une page) suit immédiatement celui des Curie et de Gustave Bémont.
Références à Étard
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :