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BioViva

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BioViva
Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Île de BainbridgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité BiotechnologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web bioviva-science.comVoir et modifier les données sur Wikidata

BioViva est une société de biotechnologie, dirigée par Elizabeth Parrish, basée sur l'île de Bainbridge dans l'État de Washington aux États-Unis, qui recherche des traitements contre le processus de vieillissement chez l'homme.

Histoire

BioViva a été fondée en 2015[1]. La PDG, Elizabeth Parrish, est apparue à l'événement de WIRED Health 2017 à Londres pour présenter des tests de BioViva sur les thérapies géniques ciblant les caractéristiques du processus de vieillissement. Elle a déclaré : « La société a été bâtie essentiellement pour prouver que ces thérapies fonctionnent ou pas. N'oubliez pas que BioViva n'est pas une organisation de recherche. Nous prenons des choses comme les thérapies géniques et les utilisons comme une technologie[2]

Réactions à l'auto-expérimentation de Parrish

La décision de Parrish d'être « patient zéro » et de tester la technologie de l'entreprise sur elle-même dans une étude personnalisée[3] N=1 a été à la fois critiquée et louée. Le Dr Lawrence Altman, auteur de Who Goes First? L'histoire de l'auto-expérimentation en médecine a lancé : « Les N 1 ont eu leur valeur à travers l'histoire, et la volonté. Mais vous n'allez pas autoriser un médicament sur la base d'un N 1[4]. » Son traitement[Note 1], qualifié d'auto-expérimentation, étant très controversé et comme les critères pour passer aux essais humains n'étaient pas satisfaits, la Food and Drug Administration n'a pas autorisé les expériences de Parrish. Elle s'est rendue donc en Colombie pour l'administration de son traitement[5],[6].

Certains ont critiqué la publication par BioViva de données revendiquant une extension des télomères leucocytaires de Parrish après sa thérapie, déclarant que l'extension susmentionnée se situe dans le marge d'erreur des mesures des télomères. Le Dr Bradley Johnson, professeur agrégé de pathologie et de médecine de laboratoire à l'université de Pennsylvanie, a déclaré : « Les mesures de la longueur des télomères ont généralement une faible précision, avec une variation des mesures d'environ 10 %, ce qui est dans la plage de l'allongement des télomères signalé apparemment connu par Elizabeth Parrish[7]. »

La modification de la constitution génétique des humains, ou thérapie génique, en allongeant le nombre des télomères a été décrite comme dangereuse, car le processus de vieillissement est mal compris. La fonction des télomères est de limiter le nombre de fois qu'une cellule peut se diviser (et se multiplier) pour supprimer le cancer. Duncan Baird, professeur en cancérologie et en génétique à l'École de médecine de l'Université de Cardiff, déclare : « se mêler d'un mécanisme suppresseur de tumeur fondamentalement important qui a évolué chez des espèces à longue durée de vie comme la nôtre ne me semble pas une idée particulièrement bonne »[6].

Timothy Caulfield, professeur à la Faculté de droit et à l'École de santé publique de l'Université de l'Alberta, a qualifié le travail de BioViva de « pseudoscience » manquant de rigueur scientifique[5]. George M. Martin, professeur de pathologie à l'université de Washington avait accepté d'être un conseiller de la compagnie mais a démissionné après avoir entendu parler des auto-expériences de Parrish[6].

Antonio Regalado, journaliste au MIT Technology Review, déclare : « L'expérience semble susceptible de rester dans les mémoires soit comme un nouveau creux dans le charlatanisme médical ou, peut-être, le début improbable d'une ère dans laquelle les personnes naïves reçoivent des modifications génétiques non seulement pour traiter la maladie., mais pour inverser le vieillissement »[8].

Recherche

Les intérêts de recherche de BioViva sont basés sur la recherche préclinique de l'enzyme télomérase et de l'inhibition de la myostatine[9].

La thérapie génique avec la télomérase utilisant un virus adéno-associé au Centre national espagnol de recherche sur le cancer (CNIO) a démontré plusieurs effets bénéfiques et une augmentation de la durée de vie médiane allant jusqu'à 24 % chez la souris[10],[11],[12],[13]. Discutant des recherches de son équipe, la biologiste María Blasco a déclaré lors d'une discussion avec The Scientist : « Nous avons démontré que la thérapie génique AAV9-Tert était suffisante pour retarder les pathologies liées à l'âge et prolonger la longévité médiane et maximale chez la souris. De nombreuses pathologies ont été retardées, dont le cancer. La traduction de ces résultats à des maladies humaines (syndromes télomériques ou certaines maladies liées à l'âge sans traitements efficaces) peut présenter un intérêt dans le cadre d'essais cliniques approuvés par les agences réglementaires correspondantes[9]. » Cependant, certains experts attirent l'attention sur le fait que les résultats des études chez la souris ne peuvent pas toujours être directement appliqués à l'homme[14].

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) « Company Overview of BioViva USA Inc. » [archive du ], Bloomberg (consulté le ).
  2. (en-GB) João Medeiros, « Ageing is a disease. Gene therapy could be the 'cure' », Wired UK,‎ (ISSN 1357-0978, lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Yasmin Tayag, « Gene Therapy Makes BioViva CEO Elizabeth Parrish Younger, Blunter, and Resolute », sur Inverse (consulté le ).
  4. (en) « Biotech executives using themselves as human guinea pigs », sur STAT Newws, (consulté le )
  5. a et b Clément Boutin, « Qui est Elizabeth Parrish, la femme qui veut tuer le vieillissement ? - Les Inrocks », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c (en) Dara Mohammadi et Nicola Davis, « Can this woman cure ageing with gene therapy? », the Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « Liz Parrish Is Patient Zero in Her Own Anti-Aging Experiment » Accès limité, sur Discover Magazine (consulté le ).
  8. (en) Antonio Regalado, « A Tale of Do-It-Yourself Gene Therapy » Accès limité, sur MIT Technology Review, (consulté le ).
  9. a et b (en) Kerry Grens, « First Data from Anti-Aging Gene Therapy » Accès limité, sur The Scientist Magazine, (consulté le ).
  10. Bernardes de Jesus, Vera, Schneeberger et Tejera, « Telomerase gene therapy in adult and old mice delays aging and increases longevity without increasing cancer », EMBO Molecular Medicine, vol. 4, no 8,‎ , p. 691–704 (PMID 22585399, PMCID 3494070, DOI 10.1002/emmm.201200245, lire en ligne).
  11. (en) « Telomeres and Telomerase Group » [archive du ], Spanish National Cancer Research Centre, (consulté le ).
  12. (en) Miguel A. Muñoz-Lorente, Alba C. Cano-Martin et Maria A. Blasco, « Mice with hyper-long telomeres show less metabolic aging and longer lifespans », Nature Communications, vol. 10, no 1,‎ , p. 4723 (DOI 10.1038/s41467-019-12664-x, lire en ligne).
  13. (en-US) Sophia Ktori, « Hyper-Long Telomeres Give Non-Genetically Modified Mice Longer, Healthier Lives », sur GEN - Genetic Engineering and Biotechnology News, (consulté le ).
  14. « Telomere Dynamics with Age are Very Different Between Mammalian Species », sur Fight Aging!,

    « It is well known that mouse telomere dynamics and telomerase expression are quite different from that of humans. This might make us suspect that positive results from telomerase gene therapies in mice, where life span is extended and health improved, without raising the risk of cancer, may not hold up in humans. There is no particular reason why increased cancer risk through putting damaged cells back to work will be balanced in the same way by improved tissue function and improved immune function, from species to species. The research and development community will find out in the years ahead by trying telomerase gene therapies in primates and then humans. »

Liens externes