Maria Nikolaïevna Kouznetsova

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Maria Nikolaïevna Kouznetsova
Portrait de Maria Kouznetsova-Benois. Musée d'État du théâtre et de musique de Saint-Pétersbourg.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Famille
Père
Mère
Ekaterina Metchnikoff (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Albert Benois (d)
José Lassalle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Tessiture
Maître
Joakim Tartakov (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Œuvres principales

Maria Nikolaïevna Kouznetsova ou Maria Kouznetsova-Benois (en russe : Мария Николаевна Кузнецова, en ukrainien : Марія Нiколаевна Кузнецова), née en 1880 à Odessa dans l'Empire russe et décédée le à Paris, est une célèbre chanteuse d'opéra et danseuse russe. Son nom s'écrivait en France, au début du XXe siècle, Maria Kousnezoff.

Avant la révolution russe, Kouznetsova est l'une des plus célèbres chanteuses d'opéra de la Russie impériale. Elle travaille avec Richard Strauss, Rimsky-Korsakov et Massenet. Elle chante très souvent en duo avec Chaliapine. Elle quitte la Russie en 1917, et continue à chanter pendant une trentaine d'années avant de prendre sa retraite[1].

Biographie

Maria Kouznetsova.
Maria Kouznetsova dans L'Adoration de L.Bakst (1922)

Maria Kouznetsova, née en 1880 à Odessa, est la fille du portraitiste Nikolaï Kouznetsov[1],[2]. La mère de Maria Kouznetsova descend d'une famille de scientifiques et d'intellectuels d'origine romano-russo-juive[3].

Sa grand-mère maternelle, Emilia Nevakhovitch Metchnikoff, est la fille de Lev Nevakhovitch (1776-1831), auteur russo-juif, traducteur et fondateur du mouvement Haskalah en Russie[4],[3]. Emilia épouse un officier de la Garde russe, Ilya Metchnikoff. Ils ont deux fils : le microbiologiste Élie Metchnikoff lauréat du prix Nobel et le sociologue Lev Metchnikoff[3].

Maria Kouznetsova étudie d’abord le ballet à Saint-Pétersbourg, puis elle abandonne la danse pour étudier la musique avec le baryton Joachim Tartakov[5],[6]. Maria Kouznetsova est une soprane lyrique dotée d’une belle voix claire[5]. Elle a aussi un remarquable talent d’actrice[5]. Igor Stravinsky la décrit comme très appétissante à regarder et à entendre’’[7],[8]

Elle épouse en premières noces Nikolaï Albertovitch Benois[2]. Après de décès de Nikolaï elle épouse l'industriel Alfred Massenet, petit-neveu de Jules Massenet[2].

Alfred Massenet a travaillé un temps dans l'empire russe avant la révolution. Il est alors président de la Société industrie minière de Chagali-Heliar, compagnie de mines de cuivre dont le siège est à Tiflis en Géorgie[9].

Kouznetsova finit sa vie dans la pauvreté, vivant dans une chambre d'un petit hôtel proche des Champs-Élysées, abandonnée par son fils Mikhaïl et ses anciens collègues et amis. La seule compagne de Maria Kouznetsova est sa couturière Olga. Maria survit en donnant des leçons de théâtre et de chant. Olga racontera souvent comment Chaliapine mourra dans les bras de Maria Kouznetsova. Maria Kouznetsova meurt à Paris le [10],[11].

Carrière

En 1904, elle débute au conservatoire de Saint-Pétersbourg dans le rôle de Tatiana dans l’opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski[5].

En 1905, Kouznetsova tient le rôle de Marguerite dans l’opéra Faust de Charles Gounod au théâtre Mariinsky[12],[2].

Un soir, une dispute éclate dans le vestibule du théâtre Mariinsky entre des étudiants et des officiers de l’armée pendant que Maria chante le rôle d’Elsa de Lohengrin de Richard Wagner. Avant que la panique ne s’ensuive Maria, imperturbable, calme la foule en entonnant l’hymne national russe : l’Hymne des tsars[13].

Elle est soliste du Mariinsky jusqu’en 1917, au début de la révolution russe[5],[14] Durant sa longue carrière, Kouznetsova inaugure de nombreux rôles dont les suivants :

Rôle Opéra Compositeur sources
Fevronia La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia Rimsky-Korsakov [2]
Cléopâtre Cléopâtre Jules Massenet
Woglinde L'Or du Rhin Richard Wagner
Fausta Roma Jules Massenet
Oksana Les Souliers de la reine Piotr Ilitch Tchaïkovski
Thaïs Thaïs Jules Massenet
Violetta La traviata Giuseppe Verdi
La Demoiselle des neiges La Demoiselle des neiges Rimsky-Korsakov
Mimi La Bohème Giacomo Puccini
Antonida Une vie pour le tsar Mikhaïl Glinka
Lyudmila Rouslan et Ludmila Mikhaïl Glinka
Tamara Le Démon Anton Rubinstein [5],[15]

Notes et références

  1. a et b (en) George Grove et Eric Blom, Grove's Dictionary of Music and Musicians, 879. St. Martin's Press,
  2. a b c d et e (en) Larissa Salmina-Haskell, Russian Paintings and Drawings in the Ashmolean Museum, Ashmolean Museum, , 23-24 p.
  3. a b et c (en) Maxim Shrayer, An Anthology of Jewish-Russian Literature, vol. 1, Armonk, NY, M.E. Sharpe, Inc,
  4. (en) Eli Lederhendler, The Road to Modern Jewish Politics, New York, Oxford University Press,
  5. a b c d e et f (en) John Warrack, Ewan West, 'The Concise Oxford Dictionary of Opera, p. 276, Oxford University Press,
  6. (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers, p. 261, New York, Oxford University Press,
  7. (en) John Ardoin, Valery Gergiev and the Kirov, p. 109, Hal Leonard Corporation,
  8. MARIA KOUZNETSOVA-BENOIS - Radioauditiion from M.Malkov's cycle" Masters of the Russian Opera Stage" (ru)
  9. (en) Horace J. Stevens, The Copper Handbook: A Manual of the Copper Industry of the World, Vol X, Houghton, Michigan, Published by the Author,
  10. (en) George Grove, Stanley Sadie, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Page 327, Macmillan Publishers,
  11. (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers p. 261, New York, Oxford University Press,
  12. (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers p. 261, New York, Oxford University Press,
  13. (en) Julie Buckler, The Literary Lorgnette, page 52, San Francisco, Stanford University Press,
  14. (ru) Anna Sergeyvena Kuznetsova, Maria Nikolayevna Kuznetsova, Moskva, Muzyka,
  15. (ru) Мария Николаевна Кузнецова (1880–1966)

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes