Béatrice Lascaris de Tende

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Béatrice de Tende
Béatrice Lascaris de Tende
Titres de noblesse
Duchesse (Milan)
Comtesse (Biandrate)
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
Beatrice di TendaVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Ruggero Cane (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Facino Cane (de à )
Philippe Marie Visconti (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata

Béatrice Lascaris de Tende ou Béatrice de Tende ou Beatrix de Tende (1372-1418), est une aristocrate, fille de Pietro Balbo II de Vintimille, née en 1372 dans le château de ses ancêtres à Tende.

Biographie

Premier mariage

Elle se marie le avec Facino Cane de Montferrat, fameux et habile condottiere, qui se montra aimant et respectueux envers son épouse qui le lui rendit bien ; l’accompagnant dans ses combats sans craindre le danger ou la fatigue.

Malheureusement, Facino Cane mourut le à Pavie tué le jour du massacre de Jean Marie Visconti par les nobles de Milan.

Second mariage

Philippe Marie Visconti, frère du duc assassiné, prend le duché de Milan. Philippe-Marie désira épouser Béatrice, veuve depuis peu mais dont la dot pouvait faire oublier ses 25 années de plus. En effet, elle apportait, en plus de sa fortune personnelle, celle de son défunt mari et toutes ses possessions territoriales (les villes de Novare, d’Alexandrie, de Verceil, de Tortona, le comté de Biandrate et le lac Majeur).

Poussée par l’archevêque Capra de Milan, Béatrice accepta ce mariage avec Philippe-Marie, mais aussitôt que celui-ci fut assis sur le trône ducal de Milan, son attitude envers son épouse changea radicalement. La vie de débauche et les liaisons avec ses jeunes maîtresses le poussèrent à envisager de se débarrasser de l’épouse gênante.

La mise en scène

Ne pouvant accuser publiquement son épouse en quoi que ce soit, Philippe Marie Visconti imagina un stratagème ignoble (mais courant parmi la noblesse de l’époque), celui de l’amant. Il l’accusa d’avoir des pensées amoureuses envers un de ses familiers ; Michel Orombello, jeune troubadour qui essayait de distraire la châtelaine par ses chants.

Philippe-Marie Visconti fit enfermer le jeune troubadour et deux demoiselles de compagnie de la duchesse au château de Binasco, et sous la torture les obligèrent à accuser leur maîtresse d’adultère.

Clamant leur innocence, Béatrice et le troubadour furent accusés et la sentence de mort fut prononcée. Béatrice fut transférée de sa prison de Milan à celle de Binasco le 23 août 1418 et, après des jours de souffrance et de torture, elle fut décapitée[1] dans la cour du château le 13 septembre 1418, en compagnie de ses deux demoiselles d’honneur et du jeune Michel.

Béatrice Lascaris de Tende fait partie des trois épouses de seigneurs avec Parisina Malatesta, Agnès Visconti qui sont décapitées pour cause d'adultère sur la demande de leur mari. L'adultère n'était pas puni d'un tel châtiment, en Italie et les sentences sont rendues publiques par les maris. Elles sont mises à mort pour avoir transgressé le statut traditionnel de l’épouse du seigneur. Leur châtiment a valeur d'exemple pour les sujets tentés d'échapper au pouvoir et à la soumission du prince[2].

La légende

D’après de nombreux témoignages, Béatrice apparaît comme une femme intelligente et au courant des affaires de l’État. Son honnêteté et sa modestie en fit une martyre qui inspira beaucoup d’écrivains dont Vincenzo Bellini (né à Catane) qui écrivit pour la reine de Suède Béatrice di Tenda, opéra en deux actes, qui fut joué la première fois le 16 mars 1833 à la Fenice de Venise.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « Qu’on lui coupe la tête ! », Actuel Moyen Âge,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Yannick Ripa, « A la Renaissance italienne, des femmes de tête décapitées », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )