Érosion par subduction
L'érosion tectonique ou érosion par subduction est la perte de croûte d'une plaque tectonique dominante en raison de la subduction[1]. Il en existe deux types : l'érosion frontale à la marge externe d'une plaque et l'érosion basale sous sa face interne de la croûte[1]. L'érosion basale amincit la plaque dominante[2].
Quand un bloc crustal est usé au niveau de la marge externe par l’érosion tectonique frontale, il peut se produire un effet domino sur la tectonique de la croûte supérieure, provoquant la faille et l’inclinaison des blocs restants pour « combler le vide » laissé par le bloc consommé[2]. On pense que l'érosion par subduction est renforcée par des taux de convergence élevés et un faible apport de sédiments dans la fosse océanique[1]. Avant le Néoprotérozoïque, il est supposé que les taux d'érosion par subduction étaient plus élevés en raison de taux de convergence accrus. Cette hypothèse semble étayée par la rareté du schiste bleu à cette époque[1]. Cependant, il se pourrait que la raison en soit toute autre : la composition différente de la croûte océanique ancienne, plus riche en magnésium, aurait favorisé la formation de schistes verts plutôt que de schistes bleus[3].
Les caractéristiques et processus suivants associés à l'érosion par subduction sont :
- Tectonique extensionnelle : l'érosion tectonique est considérée comme un phénomène répandu dans le nord du Chili, les failles normales autour de la Péninsule de Mejillones étant attribuées à un effet domino extensionnel provoqué par la consommation d'un bloc lithosphérique[2].
- Subsidence et transgression régionales : il a été suggéré que la transgression du Miocène du sud du Chili aurait été causée par l'érosion tectonique basale[4]. L'érosion par subduction n'explique pas la transgression du Miocène plus à l'intérieur des terres de la Patagonie[5].
- Migration de la ceinture magmatique : parallèlement à l' orogenèse andine, on pense que la migration vers l'est des ceintures magmatiques du Chili à partir du Crétacé supérieur est causée par l'érosion par subduction[6].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Subduction erosion » (voir la liste des auteurs).
- (en) Charles R. Stern, « Subduction erosion: Rates, mechanisms, and its role in arc magmatism and the evolution of the continental crust and mantle », Gondwana Research, vol. 20, nos 2–3, , p. 284–308 (DOI 10.1016/j.gr.2011.03.006, Bibcode 2011GondR..20..284S)
- (es) Hans Niemeyer, Gabriel González et Edmundo Martínez-De Los Ríos, « Evolución tectónica cenozoica del margen continental activo de Antofagasta, norte de Chile », Revista Geológica de Chile, vol. 23, no 2, , p. 165–186
- (en) Richard M. Palin et Richard W. White, « Emergence of blueschists on Earth linked to secular changes in oceanic crust composition », Nature Geoscience, vol. 9, no 1, , p. 60–64 (DOI 10.1038/ngeo2605, Bibcode 2016NatGe...9...60P, S2CID 130847333, lire en ligne)
- (en) Alfonso Encinas, Kenneth L. Finger, Luis A. Buatois et Dawn E. Peterson, « Major forearc subsidence and deep-marine Miocene sedimentation in the present Coastal Cordillera and Longitudinal Depression of south-central Chile (38°30'S – 41°45'S) », Geological Society of America Bulletin, vol. 124, nos 7–8, , p. 1262–1277 (DOI 10.1130/b30567.1, hdl 10533/135235)
- (en) Alfonso Encinas, Felipe Pérez, Sven N. Nielsen et Kenneth L. Finger, « Geochronologic and paleontologic evidence for a Pacific–Atlantic connection during the late Oligocene–early Miocene in the Patagonian Andes (43–44°S) », Journal of South American Earth Sciences, vol. 55, , p. 1–18 (DOI 10.1016/j.jsames.2014.06.008, Bibcode 2014JSAES..55....1E, hdl 10533/130517)
- (en) Reynaldo Charrier, Luisa Pinto et María Pía Rodríguez, « 3. Tectonostratigraphic evolution of the Andean Orogen in Chile », dans Geology of Chile, Geological Society of London, , 21, 45–46 (ISBN 9781862392199)