Érec et Énide

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Érec et Énide
Auteur Chrétien de Troyes
Pays France
Genre Roman courtois
Date de parution XIIe siècle
Chronologie

Érec et Énide (Erec et Enide dans la graphie originale) est le premier roman arthurien de Chrétien de Troyes, écrit vers 1160-1164[1] (Philippe Walter opte lui pour une datation entre 1165 et 1170[2] et Pierre F. Dembowski pour l'année 1170[3]). Il s'agit d'une œuvre de 7 000 vers en ancien français[4] qui nous est connue par sept manuscrits différents et quelques fragments[2]. L'auteur puise en partie son inspiration dans la matière de Bretagne, à savoir les œuvres relatives au roi Arthur (comme l'Historia Regum Britanniae), et sans doute aussi dans l'épopée de Ghereint. Erec et Enide est l'un des premiers romans courtois.

Cette œuvre s'est d'abord intitulée Le Conte d'Erec au début du roman[5], mais Le Roman d'Erec et Enide à la fin de l'œuvre[6], et Chrétien précise dans Cligès, son livre suivant, qu'il est l'auteur d'Erec et Enide[7].

Érec et Énide est aussi le titre du dernier roman de Manuel Vázquez Montalbán, paru en 2004 aux Éditions du Seuil. Le récit de Chrétien de Troyes est au cœur de l'intrigue de ce livre[8].

Résumé/Intrigue

Le conte s'ouvre sur Erec escortant la reine Guenièvre au cours de la chasse au cerf blanc, organisée par le roi Arthur. Sur son chemin, il rencontre un chevalier qui le malmène. Il le suit alors pour lui demander justice, arrive dans une ville où il rencontre Enide, en tombe amoureux, et l'épouse après avoir vaincu son rival.

Erec reste ensuite un an auprès de sa femme, temps durant lequel il cesse de guerroyer, ce qui provoque des murmures sur son compte venant des autres chevaliers ; à cause de cela, Enide en vient à lui faire reproche de demeurer auprès d’elle. Ces plaintes décidèrent Erec à partir seul avec son épouse en aventure, mais en interdisant à celle-ci de lui parler. Enide violera à plusieurs reprises cet ordre pour sauver son mari, d’abord de chevaliers bandits, ensuite d’un comte malhonnête qui la désirait pour lui ; Erec affrontera également deux géants. À la suite d’une autre péripétie, durant laquelle Enide repoussera les avances d’un autre comte pendant que le héros passera pour mort, le couple se réconcilie définitivement.

Dans une ultime épreuve, «  La Joie de la cour », Erec vainc un chevalier condamné à combattre tous les visiteurs d’un jardin merveilleux à cause d’une promesse faite à sa femme. Le conte se clôt avec le couronnement en grande pompe des deux époux par le Roi Arthur lui-même, à la suite de la mort du père d’Erec.

Remarque

Les vers 1672 à 1706 contiennent une énumération des meilleurs chevaliers de la Table Ronde, dont les dix premiers sont classés par ordre de mérite :

Devant toz les boens chevaliers / doit estre Gauvains li premiers, / li seconz Erec, li filz Lac, / et li tierz Lancelot del Lac / Gonemanz de Goort li quarz / Et li quinz fu li Biau Coarz

« Devant tous les bons chevaliers, Gauvain doit être nommé le premier. Érec le second, fils de Lac, le troisième Lancelot du Lac. Gonemant de Gort quatrième. Le cinquième était le Beau Couard... »[1]

Traductions

Ce poème a été traduit en plusieurs langues, et notamment en allemand par Hartmann von Aue, auteur d'un Erec vers 1180.

Il convient de ne pas confondre avec le poème gallois, usuellement édité avec les Mabinogion, Gereint ac Enid.

Liens externes

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  • (fr) Dictionnaire Électronique de Chrétien de Troyes Le DÉCT est un outil interactif permettant d'interroger les textes (transcriptions du manuscrit P BnF fr. 794), permettant de comprendre le sens des mots grâce au lexique qui l'accompagne. LFA Université d'Ottawa / ATILF CNRS & Nancy Université

Notes et références

  1. a et b Jean-Pierre Foucher, préface et traduction d'Erec et Enide dans Romans de la Table Ronde, Gallimard, 1974.
  2. a et b Philippe Walter, Chrétien de Troyes, Presses universitaires de France, collection Que sais-je ?, Paris, 1997, p.58
  3. Chrétien de Troyes, Œuvres complètes, sous la direction de Daniel Poirion, Paris, Gallimard, « coll. Bibliothèque de la Pléiade », 1994, p.1053
  4. Françoise Gasparri/Geneviève Hasenohr/Christine Ruby, «De l'écriture à la lecture : réflexion sur les manuscrits d'Erec et Enide», dans : Keith Busby, Les manuscrits de Chrétien de Troyes, Rodopi, 1993, p.137.
  5. vers 19 du manuscrit de Guiot : D'Erec, le fil Lac, est li contes, « C'est le conte d'Érec, fils de Lac »
  6. vers 6950 : explycyt li romans d'Erec et d'Enyde, « Ici s'achève le roman d'Érec et Énide »
  7. vers 1 : Cil qui fist d'Erec et d'Enide, « Celui qui fit Érec et Énide »
  8. Vincent Ferré, « Erec et Enide : de Montalbán à Chrétien de Troyes », Modernités médiévales, (2005)