Élections législatives turkmènes de 2018

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Élections législatives turkmènes de 2018
Corps électoral et résultats
Inscrits 3 291 312
Votants 3 017 801
91,69 % en augmentation 0,4
Parti démocratique
Sièges obtenus 55 en augmentation 7

Les Élections législatives turkmènes de 2018 ont lieu le afin de pourvoir les 125 sièges de l'Assemblée nationale du Turkménistan.

Le pays n'a jamais connu d'élections libres, et seuls les candidats de trois partis dont le Parti démocratique au pouvoir et deux partis fantoches se présentent.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Turkménistan n'est généralement pas considéré comme une démocratie, et demeure de facto un État à parti unique. Freedom House rapporte en 2017 que l'État « continue de violer les droits de l'homme fondamentaux, d'emprisonner les militants d'opposition » et de pratiquer une politique de népotisme ; l'organisation lui attribue un score de 6,96, sur une échelle allant de 1 (démocratie) à 7 (dictature)[1]. Freedom House classe le pays sixième dans l'ordre des pires violateurs des droits civils et politiques (derrière la Syrie, l'Érythrée, la Corée du Nord, l'Ouzbékistan et le Soudan du Sud)[2].

Reporters sans frontières classe le Turkménistan 178e sur 180 pour le respect de la liberté de la presse en 2017, devant seulement l'Érythrée et la Corée du Nord[3]. L'organisation note que « l’ensemble des médias est contrôlé par l’État et les rares internautes n’ont accès qu’à une version ultra-censurée du Web. [...] [L]a répression contre les quelques journalistes indépendants travaillant clandestinement pour des médias basés à l’étranger ne cesse de s’intensifier. [...] [Certains] ont été arrêtés, torturés ou agressés. [...] [L]es autorités poursuivent leur campagne d’éradication des antennes paraboliques, privant la population de l’un des derniers accès à une information non contrôlée »[4].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Le Turkménistan est doté d'un parlement monocaméral dont l'unique chambre, l'Assemblée nationale (ou Mejlis) est composée de 125 députés élus pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans 125 circonscriptions électorales uninominales[5],[6],[7]. Une participation d'au moins 50 % des inscrits est requise pour que les élections soient reconnues valides.

Forces en présences[modifier | modifier le code]

En l'absence d'une véritable opposition autorisée à se présenter contre le gouvernement du président Gurbanguly Berdimuhamedow, seuls trois partis participent aux élections. Le Parti démocratique du Turkménistan, au pouvoir, avec 117 candidats, ainsi que deux partis fantoches affiliés au pouvoir, le Parti agraire et le Parti des industriels et des entrepreneurs, avec respectivement 28 et 23 candidats, auxquels s'ajoutent 116 indépendants, totalisant 284 candidats[8],[9],[10].

Ces élections sont considérées comme un tremplin pour le fils du président, Serdar Berdymoukhamedov, 36 ans, vers une position devant lui assurer de succéder un jour à son père. Candidat du parti démocratique dans une circonscription en périphérie de la capitale, son élection est attendue comme devant précéder son investiture au poste de président du parlement. Soit, selon la constitution, celui amené à remplacer le président de la république en cas d'incapacité de ce dernier, augurant une future succession dynastique[8].

Résultats[modifier | modifier le code]

La participation s'éleve à 91,69 %. Serdar Berdymoukhamedov l'emporte dans sa circonscription avec 99,4 % des voix[11]. Les résultats ont été rendus publics au journal officiel[9].

Résultats des législatives turkmènes de 2018[10],[5]
Partis Voix % Sièges +/-
Parti démocratique 55 en augmentation 8
Parti des industriels et des entrepreneurs 11 en diminution 3
Parti agraire 11 Nv.
Indépendants 48 en augmentation 41
Votes valides
Votes blancs et invalides
Total 3 017 801 100 125 en stagnation
Abstention 273 511 8,31
Inscrits / participation 3 291 312 91,69

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Turkmenistan », sur freedomhouse.org (consulté le ).
  2. (en) « Freedom in the World 2017 », sur freedomhouse.org (consulté le ).
  3. « Classement mondial de la liberté de la presse 2017 », sur rsf.org (consulté le ).
  4. « Turkménistan : Un « trou noir de l’information » toujours plus profond », sur rsf.org (consulté le ).
  5. a et b « IPU PARLINE database: TURKMENISTAN (Mejlis), Dernières élections », sur ipu.org (consulté le ).
  6. (en) « Turkmenistan preparing for election to parliament, local governing bodies », Trend.Az,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « IPU PARLINE database: TURKMENISTAN (Mejlis), Système électoral », sur www.ipu.org (consulté le ).
  8. a et b « Turkménistan: le fils du président devrait devenir président du Parlement », sur RFI, (consulté le ).
  9. a et b « Turkménistan: législatives centrées sur le fils du puissant président », sur www.romandie.com, (consulté le ).
  10. a et b (en) « SPEECH BY CHAIRMAN OF THE CENTRAL ELECTION COMMISSION OF TURKMENISTAN G. MURADOV AT A BRIEFING, March 26, 2018 », sur saylav.gov.tm (consulté le ).
  11. (en) « Huge parliamentary win sets up Turkmen leader's son for bigger role », sur Journal du Cameroun, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]