Il s'agit de la première élection nationale de Félix Faure. Il se présente comme candidat du Centre gauche sans le soutien du Comité républicain qui se divise sur les candidatures de Jules Le Cesne, proche de l'Union républicaine, et de Constantin Bazan, proche de la Gauche républicaine. Les différences programmatiques sont faibles mais les personnalités et la différence de génération, Bazan ayant participé à la Seconde République localement. Faure à l'inverse refuse de parler de laïcité et ne veut pas de la séparation des Églises et de l'État. Il est aussi pour limiter la gratuité de l'école aux moins aisés. Malgré son isolement, il obtient un score conséquent grâce à l'appui d'un des deux grands journaux locaux dont il a acheter plusieurs milliers de numéros pendant la campagne en tissant un important réseau. Pierre Escarraguel est choisi par les intransigeants. Il est l'ancien dirigeant de la Solidarité républicaine à Bordeaux avec une importante fortune. La victoire de Lecesne s'explique par sa proximité avec Gambetta, par son passé d'opposant sous l'Empire ainsi que par sa personnalité[6].
↑Soutenu par l'Union républicaine, par les milieux ouvriers et la gauche du Comité central républicain, prônant le mandat impératif limité et l'amnistie des Communards.
↑Présenté comme conservateur républicain, ou constitutionnel, mais soutenu par le Comité national conservateur et député de l'Appel au peuple.
↑Pierre Ardaillou, « Chapitre 3. L’affermissement de la République et la conquête des campagnes », dans Les Républicains du Havre au xixe siècle (1815-1889), Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Hors collection », (ISBN979-10-240-1100-4, lire en ligne), p. 193–240