Ékanite

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Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Ékanite
Cristal d'ékanite taillé
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ca2ThSi8O20
Identification
Couleur vert dans diverses nuances, jaune paille, rouge foncé, incolore
Système cristallin tétragonal
Classe cristalline et groupe d'espace 4 2 2 - trapézoédrique

I4 2 2

Clivage distinct/bon. Distinct sur {101}, indistinct sur {001}
Cassure irrégulière/inégale
Échelle de Mohs 4,5
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω = 1,580, nε = 1,568
Biréfringence δ = 0,012 - uniaxiale (-)
Transparence translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,95–3,28 g/cm3 (mesurée), 3,36 g/cm3 (calculée)
Propriétés physiques
Radioactivité oui, radioactive (norme 49 CFR 173.403). Plus de 70 Bq / gramme. L'ékanite est très souvent métamicte.

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'ékanite est un minéral de silicate rare de formule chimique Ca2ThSi8O20[2] ou (Ca,Fe,Pb)2(Th,U)Si8O20[3]. C'est un membre du groupe de la steacyite. Elle fait partie des rares pierres précieuses naturellement radioactives. La plus grande partie de l'ékanite est extraite au Sri Lanka, bien que des gisements existent également en Russie et en Amérique du Nord. Les pierres claires et bien colorées sont rares car la radioactivité a tendance à dégrader la matrice cristalline au fil du temps dans un processus connu sous le nom de métamictisation[4].

La localité type est Eheliyagoda, district de Ratnapura, province de Sabaragamuwa, au Sri Lanka, où elle a été décrite pour la première fois en 1955 par F. L. D. Ekanayake (1898 - 1971), scientifique sri-lankais[5],[6] et porte son nom[5]. Celui-ci trouve en 1953 deux cabochons vitreux, au marché de gemmes local, qui proviennent du lit de rivière d'un gisement de gemmes connu près d'Ellawala. Il conclut vite qu'il s'agit d'une nouvelle espèce minérale alors que d'autres minéralogistes les considèrent comme du verre dénaturé ou ancien. Grâce à ses recherches, la description du minéral est publiée par Anderson et al. en 1961[6],[7]. L'IMA lui attribue le symbole Ek[4].

Au Sri Lanka, les spécimens se présentent sous forme de galets détritiques. Dans les montagnes Tombstone du Yukon, au Canada, le minéral se trouve dans un rocher erratique glaciaire syénitique. Dans les monts Albains en Italie, on le trouve dans les éjectas volcaniques. On trouve en tout de l'ékanite dans 19 gisements dans le monde, principalement en Europe et en Amérique du Nord[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Ekanite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  3. (en) « Ekanite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. a b et c (en) « Ekanite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. a et b (en) Michael Fleischer, « New mineral names », The Americon Mineralogist, vol. 46,‎ , p. 1516 (lire en ligne [PDF])
  6. a et b (en) B. W. Andeson, G. F. Claringbull, R. J. Davis et D. K. Hill, « Ekanite, a new metamict mineral from Ceylon », Nature, vol. 190, no 4780,‎ , p. 997 (DOI 10.1038/190997a0, Bibcode 1961Natur.190..997A, S2CID 4152735)
  7. (en) Lutz Nasdala, K. A. Geeth Sameera, G. W. A. Rohan Fernando, Manfred Wildner, Chutimun Chanmuang N., Gerlinde Haller, Annalena Erlacher et Radek Škoda (Feature Articles), « The shape of ekanite », Gems & Gemology, vol. 58, no 2,‎ , p. 156-167 (lire en ligne [PDF])