'Aré'aré

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'Aré'aré

Populations importantes par région
Malaita
(Drapeau des Îles Salomon Îles Salomon)
18 000 (1999)[1]
Autres
Langues 'are'are
Religions Culte des ancêtres, christianisme
Ethnies liées Polynésiens

Les ꞌAréꞌaré sont un groupe ethnique polynésien autochtone originaire du sud de l'île de Malaita, qui fait partie des îles Salomon. Leur langue est la langue 'are'are, qui fait partie de la famille des langues austronésiennes. En 1999, il y avait environ 18 000 locuteurs[1], contre environ 8 à 9 000 dans les années 1970[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la colonisation et l'indépendance qui a suivi, les ꞌAréꞌaré occupaient une zone géographique beaucoup plus vaste englobant des parties de Guadalcanal et Makira, ainsi que Malaita. Cela comprenait la partie nord de Makira connue sous le nom d'Arosi et la partie orientale de Guadalcanal connue aujourd'hui sous le nom de Bras de mer Marau (en). Dans le passé, ils vivaient dans des hameaux de l'arrière-pays montagneux, ou sur les rives des lagons du sud-ouest ou du détroit de Mara Masika (séparant les îles de Malaita et de Petite-Malaita), mais au cours de la colonisation, de nombreux villages côtiers ont été établis.

Politique et économie[modifier | modifier le code]

Les zones sud et nord diffèrent par leur organisation politique : le sud est dirigé par des chefs héréditaires, tandis que le nord suit la structure du big man, courante en Mélanésie. Les chefs héréditaires et non héréditaires sont appelés aaraha[2].

Traditionnellement, ils pratiquaient une agriculture vivrière à base de taro, d'ignames et de patates douces, ainsi que l'élevage de porcs et la pêche. Pendant la colonisation, ils ont été encouragés à exporter du coprah et à élever du bétail à petite échelle[2].

Religion[modifier | modifier le code]

La religion traditionnelle était le culte des ancêtres, mais pendant la colonisation, le christianisme s'est beaucoup implanté et, au milieu des années 1970, au moins la moitié de la population était convertie[3]. Des portions de la Bible ont été traduites pour la première fois en 1957[1].

Environ la moitié des Chrétiens appartiennent à l'Église évangélique des mers du Sud (en) et l'autre moitié à l'Église catholique ou à l'Église anglicane de Mélanésie (en). Les premiers n'autorisent pas la musique traditionnelle considérée comme liée aux esprits ancestraux, appelés « diables »[3].

Musique[modifier | modifier le code]

Charles Maimarosia, chanteur et joueur de flûte de pan au sein du groupe Small Island Big Song, qui regroupe plusieurs musiciens polynésiens.

Les ꞌAréꞌaré sont connus pour leur musique de flûte de pan complexe, étudiée par l'ethnomusicologue Hugo Zemp[4],[5],[6],[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « ’Are’are », sur ethnologue.com, Ethnologue, Languages of the World (consulté le ).
  2. a b et c Coppet et Zemp 1978, p. 58.
  3. a et b Coppet et Zemp 1978, p. 59.
  4. Coppet et Zemp 1978.
  5. « Musicales (traditions) : Musiques de l'Océanie », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  6. Patrick Kersalé, « ’Are ’are - Ensembles de flûtes de pan », sur flute-de-pan.fr (consulté le ).
  7. VVAA, Écoute le bambou qui pleure : récits de quatre musiciens mélanésiens ('aré'aré, Îles Salomon), Gallimard, , 228 p. (ISBN 9782070741717, présentation en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel de Coppet et Hugo Zemp, Aré'aré : un peuple mélanésien et sa musique : avec des textes 'aré'aré et un disque, Paris, Éditions du Seuil, , 126 p., 28 cm + 1 audio disc (analog, stereo, mono, 33 1/3 rpm ; 7 in. ; notice Discogs) (ISBN 9782020049177, OCLC 7178282).
  • Jean-Christophe Tamisier et Maurice Godelier, Dictionnaire des peuples sociétés d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie, Paris, Larousse, (ISBN 9782037202404, OCLC 708354906).

Liens externes[modifier | modifier le code]