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« Le Tribunal des flagrants délires » : différence entre les versions

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==Un tribunal satirique==
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Produite par Monique Desbarbat, l'émission avait pour cadre un tribunal imaginaire présidé par [[Claude Villers]] (le « Massif central »). L'émission connut un succès incontestable, et les personnalités invitées à passer en jugement furent nombreuses : [[Frédéric Mitterrand]], [[Daniel Cohn-Bendit]], [[Jacques Séguéla]], [[Yannick Noah]] [http://www.ina.fr/audio/PHD86002403/yannick-noah.fr.html], [[Pierre Perret]], [[Léon Zitrone]], [[Jean-Marie Le Pen]]…
Produite par Monique Desbarbat, l'émission avait pour cadre un tribunal imaginaire présidé par [[Claude Villers]] (le « Massif central »). L'émission connut un succès incontestable, et les personnalités invitées à passer en jugement furent nombreuses : [[Frédéric Mitterrand]], [[Daniel Cohn-Bendit]], [[Jacques Séguéla]], [[Guy Bedos]] [http://www.ina.fr/audio/PHD99270527/guy-bedos.fr.html], [[Yannick Noah]] [http://www.ina.fr/audio/PHD86002403/yannick-noah.fr.html], [[Coluche]] [http://www.ina.fr/audio/PHD99273778/coluche.fr.html], [[Pierre Perret]], [[Léon Zitrone]], [[Jean-Marie Le Pen]]…


Le procès commençait par une présentation de l'invité, présenté comme « prévenu », et interrogé par C. Villers. Cette introduction était parfois hilarante, comme par exemple celle de [[Coluche]]. Dans ce cas, les accusations de C. Villers étaient : « Coluche, vous êtes inculpé d’escroquerie, publicité mensongère, usurpation de fonction, outrage à la fonction présidentielle, abus de confiance, désertion, abandon de poste, et opportuniste ». Car Coluche avait été candidat à l’élection présidentielle de 1981 (mais s'était retiré avant le premier tour), et n'hésitait pas à dire : « Parce que moi, je veux bien être candidat ! Si demain il y a miss France, je me présente ! »
Le procès commençait par une présentation de l'invité, présenté comme « prévenu », et interrogé par C. Villers. Cette introduction était parfois hilarante, comme par exemple celle de [[Coluche]]. Dans ce cas, les accusations de C. Villers étaient : « Coluche, vous êtes inculpé d’escroquerie, publicité mensongère, usurpation de fonction, outrage à la fonction présidentielle, abus de confiance, désertion, abandon de poste, et opportuniste ». Car Coluche avait été candidat à l’élection présidentielle de 1981 (mais s'était retiré avant le premier tour), et n'hésitait pas à dire : « Parce que moi, je veux bien être candidat ! Si demain il y a miss France, je me présente ! »

Version du 22 décembre 2009 à 15:38

Modèle:Infobox émission de radio Le Tribunal des flagrants délires est une émission de radio satirique diffusée entre 11 h 30 et 12 h 45 sur France Inter, de à , puis de à .

Un tribunal satirique

Produite par Monique Desbarbat, l'émission avait pour cadre un tribunal imaginaire présidé par Claude Villers (le « Massif central »). L'émission connut un succès incontestable, et les personnalités invitées à passer en jugement furent nombreuses : Frédéric Mitterrand, Daniel Cohn-Bendit, Jacques Séguéla, Guy Bedos [1], Yannick Noah [2], Coluche [3], Pierre Perret, Léon Zitrone, Jean-Marie Le Pen

Le procès commençait par une présentation de l'invité, présenté comme « prévenu », et interrogé par C. Villers. Cette introduction était parfois hilarante, comme par exemple celle de Coluche. Dans ce cas, les accusations de C. Villers étaient : « Coluche, vous êtes inculpé d’escroquerie, publicité mensongère, usurpation de fonction, outrage à la fonction présidentielle, abus de confiance, désertion, abandon de poste, et opportuniste ». Car Coluche avait été candidat à l’élection présidentielle de 1981 (mais s'était retiré avant le premier tour), et n'hésitait pas à dire : « Parce que moi, je veux bien être candidat ! Si demain il y a miss France, je me présente ! »

Le prévenu était par la suite attaqué par le Ministère public, représenté par le procureur « de la République Desproges française », Pierre Desproges. Le début de ses réquisitoires est resté célèbre : « Françaises, Français; Belges, Belges; mon Président-mon chien (parfois remplacé par monsieur le Massif central au sommet dégarni); monsieur l'Avocat le plus bas d'Inter (parfois remplacé par "Consternante raclure du barreau de mes deux chaises" ou encore par "Monsieur le ténor du fado"); mesdames et messieurs les Jurés; public chéri, mon amour ! », parfois complété de « Bonjour, ma colère ! Salut, ma hargne ! Et mon courroux, coucou ! », ce dernier mot étant repris en chœur par le public.

Ces réquisitoires furent souvent féroces : certains invités (Alain Ayache, entre autres) furent hachés menu. Avec le temps, P. Desproges alla jusqu'à ignorer totalement les invités, pour partir dans de longs exposés sur le cassoulet toulousain, la recette du cheval-melba, le cancer ou sa dernière quittance de gaz. Le tout était invariablement conclu par la formule rituelle « Donc l'accusé est coupable. Mais son Avocat vous en convaincra mieux que moi ».

Les « prévenus » étaient par la suite défendus par Luis Rego, l'Avocat « le plus bas d'Inter », en référence à Me Robert Badinter, devenu Garde des sceaux durant cette période, et à France Inter qui diffusait cette émission. Luis Rego alternait les digressions et les thématiques loufoques, les parodies de jeux radiophoniques (dont le « Jeu des mille francs », qui était diffusé juste après le Tribunal), les fiches bricolages improbables… Il n'hésita pas à caricaturer une « Journée d'un fasciste » lors de la venue de J.M. le Pen : « On a quand même le droit d’être fasciste même si on est pas d’extrême droite ! […] Les gens, dès que vous dites « je suis fasciste », vous regardent d’un mauvais œil. Alors qu’il suffit de ne pas le dire et personne s’en aperçoit ! ».

Des « témoins » pouvaient être entendus, comme par exemple Guy Bedos lors du procès de Coluche.

L’émission se terminait par la dernière parole donnée, pour sa défense, au « prévenu ». Là encore, certaines furent magnifiques, comme par exemple celle de Jacques Higelin s’accompagnant au piano pour interpréter quelques chansons traditionnelles françaises (« Plaisir d’amour », « À la Bastille », etc.), poursuivant sur un discours complètement improvisé, et se terminant sur un de ses succès du moment (« Tête en l’air »), dont le refrain était repris en chœur par le public (et par « l’Huissier de justice »).

Un accompagnement musical, pour la chanson qui entamait chaque émission et des improvisations ponctuant les propos des uns et des autres, était joué au piano par Georges Rabol. G. Rabol qui, comme le disait P. Desproges au cours du procès de J.M. le Pen : « Je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste ».

Liste des invités

Liens à consulter

Bibliographie

  • Textes des réquisitoires au format poche (éditions « Points ») : (ISBN 2-02-068536-1) et (ISBN 2-02-068537-X)
  • Le tribunal des flagrants délires : 30e anniversaire (Claude Villers, Denoël - France Inter, 29 octobre 2009) : (ISBN 9782207261286)

Discographie

  • Les réquisitoires de Pierre Desproges (P. Desproges, INA/PHD Production, 1993).
  • Le tribunal des flagrants délires (L. Régo, LMLR, 2005).

DVD

  • Le Tribunal des Flagrants Délires (Double DVD, Studio Canal - France Inter, 24 novembre 2009)