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Le '''système rénine-angiotensine-aldostérone''' ('''SRAA''') est une cascade de régulation endocrinienne et enzymatique. C'est un [[hormone|système hormonal]] que l'on trouve dans le [[rein]] et qui sert à préserver l'[[homéostasie]] hydrosodée (l'équilibre entre les ions Na+ et l'eau).
Le '''système rénine-angiotensine-aldostérone''' ('''SRAA''') est une cascade de régulation endocrinienne et enzymatique. C'est un [[hormone|système hormonal]] que l'on trouve dans le [[rein]] et qui sert à préserver l'[[homéostasie]] hydrosodée (l'équilibre entre les ions Na+ et l'eau).


== Fonctionnement ==
== Métabolisme ==
L'[[angiotensinogène]], protéine inactive produite par le foie, circule dans le sang. C'est le précurseur des peptides actifs, et le seul substrat de la rénine. {{référence nécessaire|D'autres protéases (cathepsine G, kallicréine tissulaire) peuvent dégrader l'angiotensinogène et permettre la libération de peptides actifs.}}
L'[[angiotensinogène]], protéine inactive produite par le foie, circule dans le sang. C'est le précurseur des peptides actifs, et le seul substrat de la rénine. D'autres protéases (cathepsine G, kallicréine tissulaire) peuvent dégrader l'angiotensinogène et permettre la libération de peptides actifs.<ref>[Leckie B.J. ''Targeting the Renin-angiotensin System: What's new ?'' Curr Med Chem - Cardiovascular & Hematological Agents, 2005, 3, 23-32|http://www.bentham.org/cmccha/sample/cmccha3-1/003AE.pdf]</ref>


En cas de baisse de la pression dans l'[[artère rénale]], (il existe d'autres stimuli : baisse de la [[natrémie]] au niveau du tube contourné distal, ß-agonistes, PGI2 et stimulation des cellules juxta-glomérulaires par le [[système nerveux sympathique]]<ref>Rang H.P., M.M. Dale et al. ''Rang and Dale's Pharmacology'' (2007) pp. 302-303</ref>), la [[rénine]] (une [[enzyme]] parfois considérée comme une [[hormone]]) est sécrétée par le [[rein]]. L'[[angiotensinogène]], sécrété par le foie, est clivé par la rénine pour donner un décapeptide appelé ''Angiotensine I'', inactif. L'[[angiotensine]] I sera ensuite transformée en [[angiotensine]] II principalement au niveau du poumon par l'[[enzyme de conversion de l'angiotensine]] (ACE) qui est une carboxypeptidase. L'[[angiotensine]] agit en se fixant sur ses [[récepteur transmembranaire|récepteurs transmembranaires]] (dont il existe deux types AT1 et AT2 qui ont des rôles parfois antagonistes). Via le récepteur AT1, elle favorise l'élevation de la [[pression artérielle]] par différents mécanismes :
En cas de baisse de la pression dans l'[[artère rénale]], la [[rénine]] ([[enzyme]] parfois considérée comme une [[hormone]]) est sécrétée au niveau du [[rein]] par les cellules myoépithéliales lisses de l’artériole efférente de l’[[appareil juxta-glomérulaire]]. Il existe également d'autres stimuli favorisant la sécrétion de rénine : baisse de la [[natrémie]] au niveau du tube contourné distal, ß-agonistes, PGI2 et stimulation des cellules juxta-glomérulaires par le [[système nerveux sympathique]]<ref>Rang H.P., M.M. Dale et al. ''Rang and Dale's Pharmacology'' (2007) pp. 302-303</ref>)
* stimulation de la [[vasoconstriction]] des [[artériole]]s, ce qui provoque une augmentation des résistances périphériques, ainsi qu'un maintien de la filtration glomérulaire.
* stimulation de la sécrétion d'[[aldostérone]], une [[hormone]] sécrétée par les glandes [[surrénale]]s qui provoque une augmentation de la [[volémie]] par réabsorption de [[sodium]] (Na) et d'eau au niveau des [[rein]]s (dans le tubule proximal et le canal collecteur).
* stimulation de la sécrétion de [[vasopressine]] (encore appelée hormone antidiurétique) qui limite la perte d'eau dans les urines.
* stimulation de la sensation de soif, entrainant une plus grande absorption d'eau qui mécaniquement augmentera le volume sanguin et donc la pression artérielle.


L'[[angiotensinogène]], sécrété par le foie, est clivé par la rénine pour donner un décapeptide appelé ''Angiotensine I'', inactif. L'[[angiotensine]] I sera ensuite transformée en [[angiotensine]] II principalement au niveau du poumon par une carboxypeptidase, l'[[enzyme de conversion de l'angiotensine]] (ECA, ou ACE pour les anglo-saxons). L'[[angiotensine]] agit en se fixant sur ses [[récepteur transmembranaire|récepteurs transmembranaires]]. {{reference necessaire|Il existe deux types de récepteurs, AT1 et AT2, qui ont des rôles parfois antagonistes.}}
L'[[enzyme de conversion de l'angiotensine]] agit également sur le système kallikréine/kinine en inactivant la [[bradykinine]]. Cette enzyme stimule la vasoconstriction en générant l'[[angiotensine]] II ([[peptide]] vasoconstricteur) et en inactivant la [[bradykinine]] (peptide vasodilatateur).


== Rôles ==
Pour stopper les effets de l'angiotensine II, il faut stopper sa sécrétion. Ceci s'opère à travers deux rétrocontrôles négatifs. Premièrement, l'angiotensine II a un effet inhibiteur sur la sécrétion de rénine, c’est-à-dire que, plus la concentration en angiotensine II augmente, plus la concentration en rénine diminue. Donc il y a de moins en moins d'angiotensine II formée. Le deuxième rétrocontrôle négatif est dû à l'action de l'[[aldostérone]], notamment par la régulation de l'expression du [[canal épithélial à sodium]] ou ENaC et de la [[Pompe sodium/potassium|Na/K ATPase]] dans le tube distal du rein entraînant une retention de sodium et d'eau, donc de pression artérielle. L'augmentation de la pression artérielle au niveau de l'appareil juxtaglomérulaire du rein va fortement inhiber la sécrétion de rénine.
Via le récepteur AT1 (couplé à une [[protéine G]]), l'[[angiotensine]] II favorise l'élevation de la [[pression artérielle]] par différents mécanismes :
* stimulation de la [[vasoconstriction]] des [[artériole]]s (directe et indirecte, via le relarguage de [[Noradrenaline|noradrénaline]]), provoquant une augmentation des résistances périphériques et le maintien de la filtration glomérulaire.
* [[hyperplasie]] et [[hypertrophie]] vasculaire (initiés par les mêmes voies intracellulaires de phosphorylation de Tyrosine que ceux utilisés par les cytokines)<ref>Marrero et al. 1995. Nature 375: 247-250</ref>
* stimulation de la réabsorption tubulaire de [[sodium]] (Na+)
* sécrétion d'[[aldostérone]] par la partie glomérulée du cortex [[surrenale|surrénalien]] (action sur la [[Pompe sodium/potassium|pompe Na/K ATPase]], entraînant une réabsorption de [[sodium]] (3 Na+) et d'eau contre des ions [[potassium]] (2 K+)
* stimulation de la sécrétion de [[vasopressine]] (encore appelée hormone antidiurétique) qui limite la perte d'eau dans les urines ; l'eau est ainsi réabsorbée au niveau du tubule proximal avec le [[sodium]], et au niveau du [[tube collecteur]] grâce à l'[[hormone anti-diurétique|ADH]]<ref>Rang H.P., M.M. Dale et al. ''Rang and Dale's Pharmacology'' (2007) pp. 302-303</ref><ref>Il est à noter que la réabsorption d'eau étant supérieure à la réabsorption de sel par cette double action de l'aldostérone (pompe Na/K et ADH), on trouve ici l'explication de l'hyponatrémie de dilution lors des hyperhydratations intracellulaires !</ref>
{{reference necessaire|* stimulation de la sensation de soif, entrainant une plus grande absorption d'eau qui mécaniquement augmentera le volume sanguin et donc la pression artérielle.}}



{{reference necessaire|L'[[enzyme de conversion de l'angiotensine]] agit également sur le système kallikréine/kinine en inactivant la [[bradykinine]]. Au total, cette enzyme stimule la vasoconstriction en générant l'[[angiotensine]] II ([[peptide]] vasoconstricteur) et en inactivant la [[bradykinine]] (peptide vasodilatateur).}}

== Régulation du système rénine-angiotensine ==
=== Régulation physiologique ===
{{reference necessaire|Pour stopper les effets de l'angiotensine II, il faut stopper sa sécrétion. Ceci s'opère à travers deux rétrocontrôles négatifs. Premièrement, l'angiotensine II a un effet inhibiteur sur la sécrétion de rénine, c’est-à-dire que, plus la concentration en angiotensine II augmente, plus la concentration en rénine diminue. Donc il y a de moins en moins d'angiotensine II formée. Le deuxième rétrocontrôle négatif est dû à l'action de l'[[aldostérone]], notamment par la régulation de l'expression du [[canal épithélial à sodium]] ou ENaC et de la [[Pompe sodium/potassium|Na/K ATPase]] dans le tube distal du rein entraînant une retention de sodium et d'eau, donc de pression artérielle. L'augmentation de la pression artérielle au niveau de l'appareil juxtaglomérulaire du rein va fortement inhiber la sécrétion de rénine.}}


=== Médicaments régulateurs ===
De nombreux [[médicament]]s [[antihypertenseur]]s bloquent cette cascade de réactions à différents niveaux pour faire baisser la [[pression artérielle]] :
De nombreux [[médicament]]s [[antihypertenseur]]s bloquent cette cascade de réactions à différents niveaux pour faire baisser la [[pression artérielle]] :
* Inhibiteurs de l'[[enzyme de conversion de l'angiotensine]] (captopril, enalapril, ramipril)
* IEC : Inhibiteurs de l'[[enzyme de conversion de l'angiotensine]] (captopril, enalapril, ramipril...)
* Bloqueurs du récepteur AT1 (valsartan, losartan, telmisartan, candesartan)
* ARA2 : Antagonistes du Récepteur de l'Angiotensine II, ou bloqueurs du récepteur AT1 (valsartan, losartan, telmisartan, candesartan...)
* Diurétiques
* Diurétiques
* Inhibiteur de la rénine (depuis mars 2007) : aliskiren


Un inhibiteur de la renine, l'aliskiren, a été mis sur le marché en mars 2007.


Le SRAA contribue également à l'homéostasie du potassium ([[kaliémie]]) via l'action de l'aldostérone sur la [[Pompe sodium/potassium|pompe Na/K ATPase]]..





Version du 2 novembre 2009 à 16:49

Le système RAA dans sa forme simplifiée régulant la sécrétion d'aldostérone, hormone qui agit sur le rein en contrôlant la réabsorption de sodium

Le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) est une cascade de régulation endocrinienne et enzymatique. C'est un système hormonal que l'on trouve dans le rein et qui sert à préserver l'homéostasie hydrosodée (l'équilibre entre les ions Na+ et l'eau).

Métabolisme

L'angiotensinogène, protéine inactive produite par le foie, circule dans le sang. C'est le précurseur des peptides actifs, et le seul substrat de la rénine. D'autres protéases (cathepsine G, kallicréine tissulaire) peuvent dégrader l'angiotensinogène et permettre la libération de peptides actifs.[1]

En cas de baisse de la pression dans l'artère rénale, la rénine (enzyme parfois considérée comme une hormone) est sécrétée au niveau du rein par les cellules myoépithéliales lisses de l’artériole efférente de l’appareil juxta-glomérulaire. Il existe également d'autres stimuli favorisant la sécrétion de rénine : baisse de la natrémie au niveau du tube contourné distal, ß-agonistes, PGI2 et stimulation des cellules juxta-glomérulaires par le système nerveux sympathique[2])

L'angiotensinogène, sécrété par le foie, est clivé par la rénine pour donner un décapeptide appelé Angiotensine I, inactif. L'angiotensine I sera ensuite transformée en angiotensine II principalement au niveau du poumon par une carboxypeptidase, l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA, ou ACE pour les anglo-saxons). L'angiotensine agit en se fixant sur ses récepteurs transmembranaires. Il existe deux types de récepteurs, AT1 et AT2, qui ont des rôles parfois antagonistes.[réf. nécessaire]

Rôles

Via le récepteur AT1 (couplé à une protéine G), l'angiotensine II favorise l'élevation de la pression artérielle par différents mécanismes :

  • stimulation de la vasoconstriction des artérioles (directe et indirecte, via le relarguage de noradrénaline), provoquant une augmentation des résistances périphériques et le maintien de la filtration glomérulaire.
  • hyperplasie et hypertrophie vasculaire (initiés par les mêmes voies intracellulaires de phosphorylation de Tyrosine que ceux utilisés par les cytokines)[3]
  • stimulation de la réabsorption tubulaire de sodium (Na+)
  • sécrétion d'aldostérone par la partie glomérulée du cortex surrénalien (action sur la pompe Na/K ATPase, entraînant une réabsorption de sodium (3 Na+) et d'eau contre des ions potassium (2 K+)
  • stimulation de la sécrétion de vasopressine (encore appelée hormone antidiurétique) qui limite la perte d'eau dans les urines ; l'eau est ainsi réabsorbée au niveau du tubule proximal avec le sodium, et au niveau du tube collecteur grâce à l'ADH[4][5]

* stimulation de la sensation de soif, entrainant une plus grande absorption d'eau qui mécaniquement augmentera le volume sanguin et donc la pression artérielle.[réf. nécessaire]


L'enzyme de conversion de l'angiotensine agit également sur le système kallikréine/kinine en inactivant la bradykinine. Au total, cette enzyme stimule la vasoconstriction en générant l'angiotensine II (peptide vasoconstricteur) et en inactivant la bradykinine (peptide vasodilatateur).[réf. nécessaire]

Régulation du système rénine-angiotensine

Régulation physiologique

Pour stopper les effets de l'angiotensine II, il faut stopper sa sécrétion. Ceci s'opère à travers deux rétrocontrôles négatifs. Premièrement, l'angiotensine II a un effet inhibiteur sur la sécrétion de rénine, c’est-à-dire que, plus la concentration en angiotensine II augmente, plus la concentration en rénine diminue. Donc il y a de moins en moins d'angiotensine II formée. Le deuxième rétrocontrôle négatif est dû à l'action de l'aldostérone, notamment par la régulation de l'expression du canal épithélial à sodium ou ENaC et de la Na/K ATPase dans le tube distal du rein entraînant une retention de sodium et d'eau, donc de pression artérielle. L'augmentation de la pression artérielle au niveau de l'appareil juxtaglomérulaire du rein va fortement inhiber la sécrétion de rénine.[réf. nécessaire]


Médicaments régulateurs

De nombreux médicaments antihypertenseurs bloquent cette cascade de réactions à différents niveaux pour faire baisser la pression artérielle :

  • IEC : Inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (captopril, enalapril, ramipril...)
  • ARA2 : Antagonistes du Récepteur de l'Angiotensine II, ou bloqueurs du récepteur AT1 (valsartan, losartan, telmisartan, candesartan...)
  • Diurétiques
  • Inhibiteur de la rénine (depuis mars 2007) : aliskiren



Le système RAA dans sa compléxité
Le système RAA dans sa compléxité

Notes et références

  1. [Leckie B.J. Targeting the Renin-angiotensin System: What's new ? Curr Med Chem - Cardiovascular & Hematological Agents, 2005, 3, 23-32|http://www.bentham.org/cmccha/sample/cmccha3-1/003AE.pdf]
  2. Rang H.P., M.M. Dale et al. Rang and Dale's Pharmacology (2007) pp. 302-303
  3. Marrero et al. 1995. Nature 375: 247-250
  4. Rang H.P., M.M. Dale et al. Rang and Dale's Pharmacology (2007) pp. 302-303
  5. Il est à noter que la réabsorption d'eau étant supérieure à la réabsorption de sel par cette double action de l'aldostérone (pompe Na/K et ADH), on trouve ici l'explication de l'hyponatrémie de dilution lors des hyperhydratations intracellulaires !