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« Roque Santeiro » : différence entre les versions

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'''Roque Santeiro''' est une [[telenovela brésilienne]] réalisée par Paulo Ubiratan, Marcos Paulo, Gonzaga Blota et Jayme Monjardim. Créée et diffusée sur la chaîne [[Rede Globo]] à 20 heures, depuis le [[24 juin]] 1985 jusqu'au 22 février 1986, la version originale est composée de 209 épisodes<ref>{{Lien web|langue = Portugais|titre = Roque Santeiro|url = http://memoriaglobo.globo.com/programas/entretenimento/novelas/roque-santeiro/ficha-tecnica.htm|site = Memória Globo|date = 22 novembre 2012|consulté le = 16 décembre 2014}}</ref>. Elle rencontra le succès au [[Brésil]], au [[Portugal]], au [[Cap Vert]] et en [[Angola]].
'''Roque Santeiro''' est une [[telenovela brésilienne]] réalisée par Paulo Ubiratan, Marcos Paulo, Gonzaga Blota et Jayme Monjardim. Créée et diffusée sur la chaîne [[Rede Globo]] à 20 heures, depuis le [[24 juin]] 1985 jusqu'au 22 février 1986, la version originale est composée de 209 épisodes<ref>{{Lien web|langue = Portugais|titre = Roque Santeiro|url = http://memoriaglobo.globo.com/programas/entretenimento/novelas/roque-santeiro/ficha-tecnica.htm|site = Memória Globo|date = 22 novembre 2012|consulté le = 16 décembre 2014}}</ref>. Elle rencontra le succès au [[Brésil]], au [[Portugal]], au [[Cap Vert]] et en [[Angola]].


Créée par le dramaturge [[Alfredo Dias Gomes]] en 1963 en tant que pièce de théâtre ''O berço do Herói''. Dias Gomes venait de collaborer en tant que dialoguiste pour l'adaptation cinématographique de sa pièce [[La Parole donnée|La parole donnée]], film gagnant de la Palme d'Or au Festival de Cannes.
Créée par le dramaturge [[Alfredo Dias Gomes]] en 1963 en tant que pièce de théâtre ''O berço do Herói''. Dias Gomes venait de collaborer en tant que dialoguiste pour l'adaptation cinématographique de sa pièce<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Promesse non tenue|url = http://www.lestroiscoups.com/article-la-parole-donnee-critique-d-olivier-pradel-38108177.html|site = Les trois coups - Olivier Pradel|date = 24 octobre 2009|consulté le = 16 décembre 2014}}</ref> [[La Parole donnée|La parole donnée]]<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Films sans frontières|url = http://www.films-sans-frontieres.fr/laparoledonnee/presse/DP_PAROLE_DONNEE.pdf|site = Films sans frontières|date = 16 juin 2009|consulté le = 16 décembre 2014}}</ref>, film gagnant de la Palme d'Or au Festival de Cannes.


Dix ans après, il se chargea de son adaptation télévisée. Collaborèrent avec lui Aguinaldo Silva en tant que co-scénariste et Marcílio Moraes et Joaquim Assis en tant que dialoguistes.
Dix ans après, il se chargea de son adaptation télévisée. Collaborèrent avec lui Aguinaldo Silva en tant que co-scénariste et Marcílio Moraes et Joaquim Assis en tant que dialoguistes.

Version du 16 décembre 2014 à 19:30

Roque Santeiro
Description de l'image Roque Santeiro.jpg.
Genre Drame, comédie
Création Alfredo Dias Gomes
Production Eduardo Figueira
Acteurs principaux Regina Duarte
Lima Duarte
José Wilker
Lidia Brondi
Yoná Magalhães
Fábio Jr
Cláudio Cavalcanti
Ary Fontoura
Armando Bógus
Paulo Gracindo.
Musique Moraes Moreira
Pays d'origine Drapeau du Brésil Brésil
Chaîne d'origine Rede Globo
Nb. de saisons 1
Nb. d'épisodes 209
Diff. originale


Roque Santeiro est une telenovela brésilienne réalisée par Paulo Ubiratan, Marcos Paulo, Gonzaga Blota et Jayme Monjardim. Créée et diffusée sur la chaîne Rede Globo à 20 heures, depuis le 24 juin 1985 jusqu'au 22 février 1986, la version originale est composée de 209 épisodes[1]. Elle rencontra le succès au Brésil, au Portugal, au Cap Vert et en Angola.

Créée par le dramaturge Alfredo Dias Gomes en 1963 en tant que pièce de théâtre O berço do Herói. Dias Gomes venait de collaborer en tant que dialoguiste pour l'adaptation cinématographique de sa pièce[2] La parole donnée[3], film gagnant de la Palme d'Or au Festival de Cannes.

Dix ans après, il se chargea de son adaptation télévisée. Collaborèrent avec lui Aguinaldo Silva en tant que co-scénariste et Marcílio Moraes et Joaquim Assis en tant que dialoguistes.

Avec José Wilker, Regina Duarte et Lima Duarte comme têtes d'affiche, la distribution est composée par les comédiens Yoná Magalhães, Ary Fontoura, Eloísa Mafalda, Armando Bógus, Lucinha Lins, Paulo Gracindo, Cláudio Cavalcanti, Lídia Brondi et Fábio Júnior.

Synopsis

L'histoire se déroule dans la région Nordeste du Brésil, à Asa Branca, une ville fictive représentant un microcosme du Brésil. Il y a 17 ans un servant d'autel, dont son sobriquet est Roque Santeiro, fut assassiné par un voyou appelé Navalhada qui avait enlevé le curé et voulait saccager l’église d'Asa Branca. Tous les habitants s'enfuirent pour sauver leurs vies sauf le jeune Roque cherchant à protéger le village d’être attaqué. Il finit fusillé et décapité par la bande criminelle et son corps fut jeté près du fleuve. Soudain un orage tomba sur le village et chassa les bandits. A partir de ce moment - là, Roque deviendra un martyr, un saint qui fera des miracles.

Asa Branca s'est transformé aussi. D'un village de 1000 habitants, il est devenu une ville grâce à l'investissement, la croissance économique, aux touristes souhaitant visiter une ville sacrée. Madame Pombinha, l'épouse du maire d' Asa Branca, Florindo Abelha, cherche à que le héros soit canonisé. La biographie de Roque a été modifiée par le peuple, presque réécrite. Les commerçants, surtout Zé das Medalhas, profitent de sa réputation pour s'enrichir en fabriquant des médailles et des bougies et en falsifiant des couteaux, des statuettes et des objets qui n'ont jamais appartenu au saint.

Mais les hommes les plus puissants d'Asa Branca ont les jours comptés. Roque Santeiro (José Wilker), le patron de la ville, n'est pas mort et il est rentré dans la ville pour dévoiler la vérité et finir avec la légende.

La classe dirigeante de la ville ne se met pas d'accord et se divise en deux franges: ceux souhaitant que la vérité soit révélée et ceux cherchant à continuer à profiter de la farce quoi qu'il en coûte.

Parmi ceux qui se sentent menacés par le retour de Roque Santeiro se trouvent le conservateur curé Hipolito (Paulo Gracindo), le maire Florindo Abelha (Ary Fontoura), le commerçant Zé das Medalhas (Armando Bógus) qui fait de l'argent avec ses médailles religieuses et Sinhozinho Malta (Lima Duarte), patron des fazendas qui est persuadé que son mariage avec la "soi - disant" veuve de Roque Santeiro, la clinquante et vicieuse Porcina da Silva (Regina Duarte), est en péril. La guerre a été déclarée.

Distribution

Comédien Rôle
Regina Duarte Veuve Porcina (Porcina da Silva)
Lima Duarte Sinhozinho Malta (Francisco Teixeira Malta)
José Wilker Roque Santeiro (José Roque Duarte)
Ary Fontoura Maire Florindo Abelha
Eloísa Mafalda Madame Pombinha (Ambrosina Abelha)
Yoná Magalhães Matilde
Armando Bógus Zé das Medalhas (José Ribamar de Aragão)
Lídia Brondi Tânia Magalhães Malta
Fábio Júnior Roberto Mathias
Paulo Gracindo Curé Hipólito
Cláudio Cavalcanti Padre Albano, le "curé rouge"
Lucinha Lins Mocinha Abelha
Máuricio do Valle Commissaire Feijó
Maurício Mattar João Ligeiro (João Duarte)
Milton Gonçalves Procureur général Dorival Prata
Rui Resende Professor Astromar Junqueira
Patrícia Pillar Linda Bastos
Ewerton de Castro Gérson do Valle
Luiz Armando Queiroz Tito Moreira França
Elisângela Marilda
Oswaldo Loureiro Navalhada (Aparício Limeira)
Nélia Paula Amparito Hernandez
Othon Bastos Ronald César
Cássia Kis Lulu (Lugolina de Aragão)
Arnaud Rodrigues Jeremias, "l'aveugle"
Walter Breda Francisco
Wanda Kosmo Madame Marcelina Magalhães
João Carlos Barroso Toninho Jiló
Nelson Dantas Bienheureux Salú
Cláudia Raia Ninon
Ilva Niño Mina
Lutero Ruiz Médecin Cazuza
Tony Tornado Rodésio


Création, production et interdiction (1963 - 1975)

En 1985 Dias Gomes adapta sa pièce de théâtre O berço do herói ( Le berceau du héro)[4] à coté du scénariste Aguinaldo Silva. Pourtant l' histoire de cette œuvre interdite par l'armée brésilienne démarra en 1963.

O berço do herói: un début interdit

En 1963 Alfredo Dias Gomes écrivit une pièce de théâtre, O berço do herói, qui racontait l'histoire d'un soldat, le brigadier Roque qui devient un héro de la Seconde Guerre mondiale sans aucun mérite et par hasard. Sa légende a fait enrichir les hommes le plus puissants d'Asa Branca, sa ville natale

O berço do herói est paru deux ans après chez Editora Civilização au début de 1965 au milieu d'une dictature militaire qui venait de renverser le président Joao Goulart en mars 1964.

Le chef d' Etat Majeur, Humberto de Alencar Castelo Branco, fut le premier d'un groupe de militaires au Palacio de Planalto. La scène politique était peu propice pour une œuvre mettant en question le héroïsme. Et malgré cela, la première édition comptait d'une préface écrite par Paulo Francis, à cette époque - là un intellectuel des idées trotskistes, et aussi d'un rabat mordant d'Ënio Silveira, éditeur et partisan du Parti Communiste brésilien. Le Conseil de Sécurité Nationale brésilienne réagit en demandant la prison pour les deux.

Pour son début théâtrale, l'office de Censure Générale vérifia le scénario (tel que il le fera en 1975 avec le scénario de l'émission de télévision Roque Santeiro) et les fonctionnaires assistèrent à une séance privée le jour précédent. Mais la permission ne fut pas accordée à la fin. Il fallait attendre le même jour qu' elle débutait au théâtre Princesa Isabel de Rio de Janeiro pour connaitre la réponse.

A quatre heures avant que le rideau se levât (21 heures), le gobernador de Rio de Janeiro, Carlos Lacerda, mit son veto. Les raisons de la censure[5] furent les différences entre le texte original et la représentation.

L'interdiction de 1966

Dias Gomes tentera sa chance encore en 1966 en adaptant sa pièce de théâtre pour le cinéma. Mais le chef de la Policía Federal, le général Riograndino Kruel,[6] appartenant au cercle du président, Humberto de Alencar Castelo Branco, lui fit savoir "qu'il se tapait la tête contre les murs parce que pendant que les militaires contrôlaient le pays, cette pièce ne sera jamais jouée"

Cette phrase deviendra prémonitoire avec l'arrivée d' Emílio Garrastazu Médici, dont le gouvernement créa le Departamento de Censura e Diversőes Publicas.


Le scénario de 1975

Garrastazu Medici resta au pouvoir pendant cinq ans. Son remplaçant, le général de l'armée Ernesto Geisel, ne fut pas bien accueilli par la phalange dure des forces militaires qui étaient contre une ouverture politique et soutenaient le slogan "Brasil, aime - le ou quitte - le" et les années de plomb.

Durant ce climat politique Dias Gomes decida d'adapter son œuvre. Pas pour le cinéma, sinon pour la télévision. Lui qui avait écrit le premier succès international de la Rede Globo, la telenovela O bem amado (1973), se mit à l'ouvrage en janvier 1975. Le héros de O berço do herói fut renommé Roque Santeiro et ne fut plus un brigadier qui trahissait l'armée. Il est devenu servant d'autel et artisan des statuettes des saints. Cette stratégie littéraire lui permettrait d'échapper au veto du gouvernement.

Après tout, ce n'était pas la première que le Departamento de Censura e Diversões Publicas (DCDP) exigeait à Rede Globo de réécrire ses scénarios. En 1971 les dix premiers épisodes de la telenovela O homem que deve morrer[7] ( L'homme qui doit mourir) furent modifiés parce que Janete Clair, la scénariste et l'épouse de Dias Gomes, avait décidé de faire une adaptation de la naissance de Jésus avec le personnage principal de son œuvre. Ainsi le personnage principal, un médecin, était envoyé par le Saint Esprit. Rede Globo dut se plier et le personnage du comédien Tarcísio Meira changea ses origines pour devenir un être mi - humain, mi - extraterrestre.

Un cas plus exemplaire est la telenovela Escalada[8] dont la synopsis racontait la fondation de Brasilia, fondée par l'ancien président Juscelino Kubitscheck. Pourtant aucun scénariste ne pouvait inclure le nom du principal responsable de la construction de la nouvelle capitale. Rede Globo accepta l'ordre de DCDP et Kubitscheck, un exilé politique et ennemi du régime, fut supprimé dans tous les scénarios.

Roque Santeiro et Departamento de Censura e Diversões Publicas

Au début, le processus du tournage de Roque Santeiro ne s'echapa à la regle. Rede Globo presenta les scenarios des premiers 20 épisodes au Departamento de Censura e Diversőes Publicas[9] (DCDP) créé par Garrastazu Médici et que le récent président Geisel ne fit pas dissoudre.

Comme d'habitude Rede Globo livra les scénarios au quatrième étage du Banco Nacional de Desenvolvimento Econômico (BNDE) où se trouvait le siège du DCDP. Le 4 juillet 1975 la chaîne reçut une réponse positive, mais pas définitive du directeur du DCDP, Rogério Nunes (tel qu'il se passa en 1965 avec la pièce de théâtre). Pour obtenir une permission de diffusion, Rede Globo devait tourner les premier 20 épisodes pour qu'ils soient encore vérifiés.

Tournage de Roque Santeiro (1975)

Sous la réalisation de Daniel Filho, sa femme et comédienne Betty Faria, Lima Duarte y Francisco Cuoco, le tournage démarra. Bien que d'après le scénario de Dias Gomes, Asa Branca se trouvait au nordeste du Brésil, Rede Globo voulut profiter de la végétation de la région Sudeste. Ainsi elle fit bâtir les décors au quartier Barra de Guaratiba à Rio de Janeiro.

Ce ne fut pas un tournage facile pour le couple Filho - Faria qui tourna ensemble dans la telenovela "O homem que deve morrer". Roque Santeiro fut un nouveau projet; mais cela ne marcha pas. Betty Faria venait d'accoucher. D'autant plus que cela, les 500 heures de tournage firent que la comédienne déclarât[10]:

« Je tourna 30 épisodes. J'étais mariée avec Daniel Filho. Je venait d’accoucher mon fils João. Ce fut horrible!. C'était chiant! Daniel était un casse - pied! Il criait et mon bébé n'était pas avec moi »

— Betty Faria interviewée par UOL


Sachant que 36 épisodes étaient prêts à être diffusés, son début fut annoncé et programmé pour le 27 août 1975. Rede Globo comptait répéter le grand succès de la telenovela Escalada avec le début d' A Fabulosa Estória de Roque Santeiro e de Sua Fogosa Viúva, a que Era Sem Nunca Ter Sido (La fabuleuse histoire de Roque Santeiro et sa vicieuse veuve celle qui fut sans jamais l'avoir été)

Il avait une chose à capter l'audience aussi: il allait être la première émission de télévision en coulers a être difussée dans cet horaire. Pourtant le Departamento de Censura ne semblait pas complétement convaincu avec les épisodes déjà enregistrés. Il exigea que la telenovela soit difussée à 22 heures.

Liens externes

« Roque Santeiro[11]»

  1. (pt) « Roque Santeiro », sur Memória Globo, (consulté le )
  2. « Promesse non tenue », sur Les trois coups - Olivier Pradel, (consulté le )
  3. « Films sans frontières », sur Films sans frontières, (consulté le )
  4. (pt) « Dias Gomes - Roque Santeiro ou O Berço do Herói (pdf)(rev) », sur Scribd, (consulté le )
  5. (pt) Dias Gomes, Alfredo, Roque Santeiro ou O berco do herói., Tecnoprint S.A., (ISBN 85-00-62275-X), Page 185
  6. (pt) « Censurada no Brasil, 'Roque' estreou nos EUA », sur Folha do Sao Paulo, 29 de dezembro de 1996 (consulté le )
  7. (pt) « O homem que deve morrer », sur Memoria Globo, (consulté le )
  8. (pt) « Escalada », sur Memoria Globo, (consulté le )
  9. (pt) « Editorial Roque Santeiro », sur O Globo, 28 de agosto de 1975 (consulté le )
  10. (pt) « "Acho ridículo coroa em busca do Photoshop", diz Betty Faria », sur Carla Neves Do UOL, (consulté le )
  11. (dir.), « 13 juillet 2004:Information à propos du Roque Santeirol », sur le site IMDB, juillet 2004 (consulté le 16 dec 2014)