Aller au contenu

Élections présidentielles bosniennes de 2018

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 23 février 2022 à 18:04 et modifiée en dernier par WikipedienOcc (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Élections présidentielles bosniennes de 2018
Type d’élection Élection présidentielle
Président bosniaque élu
Šefik Džaferović
 – SDA
Voix 209 741
36,55 %
Président croate élu
Željko Komšić
 – FD
Voix 222 325
53,67 %
Président serbe élu
Milorad Dodik
 – SNSD
Voix 355 607
53,78 %
Présidents de la Bosnie-Herzégovine
Sortants Élus
Bakir Izetbegović (SDA)

Dragan Čović (HDZ)
Mladen Ivanić (RS-SDS)

Šefik Džaferović (SDA)

Željko Komšić (FD)
Milorad Dodik (SNSD)

Les élections présidentielles bosniennes de 2018 ont lieu le afin d'élire les trois membres de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine.

Organisé dans le cadre des élections générales, le scrutin est marqué par la victoire du candidat serbe Milorad Dodik, auparavant président de la République serbe de Bosnie et favorable à l'indépendance de cette dernière, ainsi que par l'élection controversée du candidat croate pro-bosniaque Željko Komšić au détriment du nationaliste croate Dragan Čović grâce aux voix de nombreux bosniaques ayant votés en dehors de leur communauté.

Système électoral

Trois présidents devant représenter respectivement les communautés Serbes, Croates et Bosniaques sont élus simultanément au scrutin uninominal majoritaire à un tour. L'un des candidats serbe est élu par les seuls électeurs de la République serbe de Bosnie tandis que les électeurs croates et bosniaques de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine votent pour l'un ou l'autre des candidats croates et bosniaques. Les habitants du district de Brčko, qui ne fait partie d'aucune des deux entités, doivent se faire enregistrer sur les listes électorale de l'une ou l'autre. Les trois présidents alternent à tour de rôle à la tête de la présidence collégiale, pour des périodes de huit mois[1].

Résultats

Résultats en Fédération de Bosnie-et-Herzégovine[2]
Candidats Partis Voix %
Président bosniaque
Šefik Džaferović Parti d'action démocratique 209 741 36,55
Denis Bećirović Parti social-démocrate 192 837 33,60
Fahrudin Radončić Union pour un meilleur futur de la Bosnie-H 74 771 13,03
Mirsad Hadžikadić Plateforme pour le progrès 57 303 9,99
Senad Šepić Bloc indépendant 29 659 5,17
Amer Jerlagić Parti pour la Bosnie-Herzégovine 9 548 1,66
Président croate
Željko Komšić Front démocratique 222 325 53,67
Dragan Čović Union démocratique croate 145 319 35,08
Diana Zelenika Union démocratique croate 1990 24 873 6,00
Boriša Falatar Notre parti 15 731 3,80
Jerko Ivanković Lijanović Parti du peuple pour le travail et l'amélioration 6 023 1,45
Votes valides 988 130 92,92
Votes blancs 35 700 3,36
Votes nuls 39 570 3,72
Total 1 063 400 100
Abstention 1 030 384 49,21
Inscrits/Participation 2 093 784 50,79
Résultats en République serbe de Bosnie[3]
Candidats Partis Voix %
Président serbe
Milorad Dodik Alliance des sociaux-démocrates indépendants 355 607 53,78
Mladen Ivanić Alliance pour la victoire[N 1] 284 183 42,98
Mirjana Popović Parti progressiste serbe 11 380 1,72
Gojko Kličković Parti démocratique des premiers serbes 10 037 1,52
Votes valides 661 207 93,89
Votes blancs 22 005 3,12
Votes nuls 21 036 2,99
Total 704 248 100
Abstention 557 397 44,18
Inscrits/Participation 1 261 645 55,82

Controverse

Population croate par municipalité
Candidat arrivé en tête par municipalité

L’élection provoque une importante controverse au sein de la communauté croate. Le candidat et président sortant Dragan Čović, qui s'était fait le porte parole des demandes de réformes de la Fédération en faveur de la création d'une entité propre aux croates, est battu par Željko Komšić, ex président considéré comme favorable aux bosniaques. Or, la publication des données électorales révèlent rapidement que si la quasi-totalité des voix en faveur de Dragan Čović proviennent des cantons à majorité croates, une part importante des voix en faveur de Komšić l'ont été dans les cantons bosniaques, lui fournissant son avance décisive. Cette stratégie de vote utile de la part d'électeurs bosniaques, bien que parfaitement légale, ravive les tensions et alimente la demande croate d'une entité propre[4],[5]. Le quotidien croate Vecernji List titre ainsi « Les Bosniaques ont encore choisi pour les Croates: la défaite de la Bosnie-Herzégovine », tandis que Dragan Covic dénonce la situation en affirmant que les Bosniaques « ne peuvent légitimement pas choisir les représentants croates. C’est un recul ». Selon ce dernier, la victoire de Komsic « risque d’entraîner une crise inédite en Bosnie »[6]. Des manifestations de Croates brandissant des panneaux « Pas mon président » et « R.I.P Démocratie » ont lieu dans les jours suivant[7],[8].

Plusieurs municipalités à majorité croate ainsi que le conseil étudiant de l'université de Mostar, declarent Komšić persona non grata[9],[10].

Notes et références

Notes

  1. SDS, PDP, NDP, SRS, PUP et SSSSB

Références