Zoungrana

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Zoungrana (également nommé Zoungourana ou Zungrana ; présumé mort au XIIe siècle ou en 1495) est un chef Mossi, troisième fils du roi Ouédraogo et de la reine Pouiriketa, ainsi que premier ou second roi de Tenkodogo. Les sources à son sujet sont douteuses, de même que l'emplacement de son tombeau, à Komtoèga.

Histoire[modifier | modifier le code]

Zoungrana est le troisième fils du roi légendaire Ouédraogo, et de son épouse la reine Pouiriketa[1]. D'après le récit très romanesque issu de la tradition orale, il épouse Nyonyosse et a avec elle un fils, Naba Oubri[2]. Son règne a duré supposément 50 ans, étendant le pouvoir de sa famille sur toutes les régions entre Gambaga et Tenkodogo[3], soit entre 1132 et 1182 d'après certaines sources[4], soit à la fin du XVe siècle[5].

Il voyage depuis Gambaga avec sa suite, jusqu'au Yanga, traversant au passage Yaangbalga, avant d'arriver à Kindzim[6]. La tradition orale lui attribue aussi d'avoir bataillé contre une population qui vivait dans des grottes entre Gomboussougou et Komtoèga, et refusait de s'installer dans un village[7].

Les sources à son sujet sont cependant douteuses, en raison notamment de la longévité exceptionnelle attribuée aux fondateurs du royaume Mossi[2].

Statut[modifier | modifier le code]

Selon les sources des griots recueillies par Titinga Frédéric Pacéré, Zoungrana peut être considéré comme le premier roi des Mossi, car la charge de créer et d'organiser le royaume mossi lui est revenue, son père ayant plutôt un statut de conquérant[8]. Il porte le titre de « Naba »[9].

Tombeau et héritage[modifier | modifier le code]

Zoungrana est un personnage d'une grande importance pour les Mossi[10]. Ses principaux descendants sont les chefs de Tenkodoko, de Komtoèga, du pays Boussanga, de Tampoui, et de Manga[11] : la chefferie de la région de Manga revendique ainsi s'être conservée inchangée depuis la fin du XVe siècle[5]. Le Naba de Tenkodogo est réputé pour être un descendant direct de Zoungrana[12]. Zoungrana est présumé avoir été enterré à Komtoèga[13], et sa tombe supposée reçoit régulièrement des pèlerinages[14]. Cependant, l'authenticité de cette tombe fait débat, car des habitants de Komtoèga estiment qu'il s'agit de la tombe de Naba Gningniemdo[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Lawrence Rupley, Lamissa Bangali et Boureima Diamitani, Historical Dictionary of Burkina Faso, Lanham, Md., Rowman & Littlefield, , 317 p. (ISBN 978-0-8108-6770-3, lire en ligne), p. 241.
  2. a et b Alain Froment, Le peuplement humain de la boucle du Niger, Editions de l'ORSTOM, , 194 p. (ISBN 2-7099-0902-2 et 9782709909020, OCLC 21042238, lire en ligne), p. 24.
  3. Tiendrébéogo, Pageard et Savadogo 2010, p. 23.
  4. Simone Schwarz-Bart, Rose-Myriam Réjouis, Val Vinokur et Stephanie Daval, In praise of black women, The University of Wisconsin Press, 2001-2003 (ISBN 0-299-17250-3, 9780299172503 et 9780299172602, OCLC 45375143, lire en ligne), p. 114.
  5. a et b Gérard Remy, Donsin, les structures agraires d'un village mossi de la région de Nobere (Cercle de Manga), Collège de France. Laboratoire d'anthropologie sociale, , 144 p., « 15 de Recherches voltaïques », p. 675-677.
  6. Minougou et Reikat 2004, p. 36.
  7. Fauré 1996, p. 40.
  8. Titinga Frédéric Paceré, La Poésie des Griots, Silex,
  9. Armelle Fauré, Le pays Bissa avant le barrage de Bagré : anthropologie de l'espace rural, Paris/Ouagadougou, Sépia, , 311 p. (ISBN 2-907888-90-0 et 9782907888905, OCLC 37784219, lire en ligne), p. 72-73.
  10. Minougou et Reikat 2004, p. 73.
  11. Tiendrébéogo, Pageard et Savadogo 2010, p. 24.
  12. French West Africa. Comité d'études historiques et scientifiques, « F'où vient que le Tenkodogo Naba et le Morho Naba ne se saluent pas », Bulletin du Comité de'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française, E. Larose, nos 1 à 3,‎ .
  13. Tiendrébéogo et Savadogo 2010, p. 23.
  14. a et b Fauré 1996, p. 73.

Bibliographie[modifier | modifier le code]