Viaduc de Fermanville
Viaduc de Fermanville | |
Géographie | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Commune | Fermanville |
Coordonnées géographiques | 49° 40′ 34,4″ N, 1° 26′ 52,4″ O |
Fonction | |
Franchit | Nô (Vallée des Moulins) |
Fonction | Viaduc ferroviaire |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont en maçonnerie |
Longueur | 242,40 m |
Largeur | 5 m |
Hauteur | 32 m |
Matériau(x) | granite rose de Fermanville |
Construction | |
Construction | 1908-1911 |
Inauguration | 8 juillet 1911 |
Fin du service | 30 septembre 1950 |
Maître d'ouvrage | Société des chemins de fer de la Manche |
Entreprise(s) | Noyon et Dandon |
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Le viaduc de Fermanville est un viaduc ferroviaire désaffecté situé à Fermanville, dans le département français de la Manche, en Normandie.
Long de 242 mètres et haut de 32 mètres, il permettait à la ligne de chemin de fer de Cherbourg à Barfleur de franchir entre 1911 et 1950 la vallée des Moulins, creusée par le petit fleuve Nô.
Situation
Le viaduc ferroviaire de Fermanville est situé à 15,5 km après le départ de la gare de Cherbourg-Barfleur et 960 m après celle de Fermanville. Il franchit la vallée du Nô, appelée la vallée des Moulins en raison des nombreux moulins à eaux qui s'y trouvent.
Histoire
La ligne de chemin de fer de Cherbourg à Barfleur est déclarée d'utilité publique par la loi du , afin de dynamiser le tourisme et d'ouvrir débouchés pour les produits de la pêche et de l'agriculture du Val de Saire[1]. La principale difficulté technique de la construction de la ligne réside dans le franchissement de la vallée du Nô à Fermanville. Le détour par le sud vers Carneville ayant été trop coûteux, il est décidé d'édifier un viaduc pour relier les deux crêtes de la vallée[2].
Le travaux, confiés aux entreprises cherbourgeoises Noyon et Daudon, débutent en 1908. Sa construction dure deux années, en raison de l'instabilité du sol[3] : certaines fondations ont jusqu'à 14 mètres de profondeur[2].
La ligne est inaugurée le et l'exploitation du « Tue-Vâques » commence dès le lendemain. En raison de retards, les gardes-fous ne sont posés qu'en [3]. Le passage du viaduc est alors un moment à la fois attendu et redouté par les passagers du train en raison de l'étroitesse — à peine 5 mètres — de l'ouvrage[4].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le viaduc est saboté par les Allemands devant l'avance de l'armée américaine. En , ils avaient fixé une charge explosive de mélinite de 250 kg sur chacune des six piles centrales de l'ouvrage[5]. Au matin du , les Allemands en déroute évacue Fermanville et font sauter les charges, détruisant quatre piles, une autre est à moitié détruite et la sixième est restée intacte, laissant 80 mètres de voie de chemin de fer pendre dans le vide entre le deux parties indemnes du viaduc[6]. Les explosions détruisent la roue du moulin Fatosme situé à proximité[5].
La reconstruction à l'identique est décidée dès 1945 et les travaux commencent en 1946. Le viaduc est rouvert au trafic le , trois ans jour pour jour après sa destruction[7].
La ligne est finalement fermée le et déclassée le . Le viaduc est cédé à la commune de Fermanville par le Conseil général de la Manche en 1977 pour un franc symbolique[8]. Depuis, le viaduc de Fermanville est devenu un lieu de promenade et de randonnée. Plusieurs séquences de travaux d'entretien ont eu lieu pour sécuriser l'ouvrage et ses abords, les derniers datant de 2003[9]. Le viaduc devrait faire l'objet d'une inspection détaillée en 2020[9].
Caractéristiques
Le viaduc mesure 242,40 mètres de long sur 5 de large et culmine à 32 mètres au-dessus de la vallée des Moulins. Il comporte 20 arches en plein cintre de 10 mètres d'ouverture[10]. Son tablier de 3,30 mètres de largeur soutient une unique voie de chemin de fer.
Sa construction a nécessité des volumes de 7 000 m3 de granite rose de Fermanville.
Notes et références
- Harouy 2004, p. 45.
- Ingouf-Knocker 1999, p. 42.
- Harouy 2004, p. 77.
- Harouy 2004, p. 177.
- Ingouf-Knocker 1999, p. 58.
- Harouy 2004, p. 159-161.
- Ingouf-Knocker 1999, p. 61.
- Harouy 2004, p. 137.
- Géraldine Lebourgeois, « Patrimoine : le viaduc de Fermanville va faire l’objet d’une inspection détaillée », La Presse de la Manche, (lire en ligne, consulté le ).
- Harouy 2004, p. 75.
Bibliographie
- Paul Ingouf-Knocker, Fermanville : Commune du Cotentin, Lassy, Paoland Connaissance, coll. « Recouvrance », , 128 p. (ISBN 2-910967-15-8)
- Claude Pithois, Le Val de Saire, Coutances, Arnaud-Bellée, , 168 p. (lire en ligne)
- Michel Harouy, Le Val de Saire au temps du Tue-Vâques, Le Coudray-Macouard, Cheminements, , 219 p. (ISBN 2-84478-266-3, lire en ligne)