Versus de Scachis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Versus de Scachis (Vers du jeu d'Échecs) est un poème du Haut Moyen Âge rédigé en latin et portant sur le jeu d'échecs. Il a vraisemblablement été composé entre 900 et 950 en Italie du Nord. Son auteur est inconnu. Il s'agit de la plus ancienne mention du jeu d'échecs en Occident[1].

Le texte, qui comporte 98 vers, nous est parvenu par deux parchemins conservés à la bibliothèque abbatiale d'Einsiedeln[2]: Versus de scachis [3] et De alea ratione [4]. Le second n'est pas une copie du premier. Il donne les vers 65 à 98 dans une orthographe plus classique datée de 997.

Redécouverte[modifier | modifier le code]

Le Versus de Scachis est découvert collé dans un autre manuscrit dont il est extrait en 1839 par Gall Morell (1803-1872). Hermann Hagen (1844-1898) publie le texte en 1877 dans ses Carmina medii aevi. L'historien des échecs Harold James Ruthven Murray le traduit en anglais en 1913[5]. Son importance extraordinaire est relevée pour la première fois en 1954[1].

Contenu[modifier | modifier le code]

Le poème s'ouvre sur une louange du jeu d'Échecs suivie d'une description du plateau de jeu portant la première mention de son caractère bicolore, absent des précurseurs indien (Chaturanga) et perso-arabe (Chatrang) du jeu. Le texte se termine par une description détaillée du déplacement des pièces, parfois très différents des déplacements actuels (notamment pour le fou et la reine).

Des indices terminologiques laissent penser que l'auteur connaissait mal le jeu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a et b Helena M. Gamer, "The Earliest Evidence of Chess in Western Literature: The Einsiedeln Verses," Speculum 29, no. 4 (Oct., 1954): 734-750.
  2. « Versus de scachis », sur arlima.net (consulté le ).
  3. Codex Einsidlensis 365, pp. 94 et 95.
  4. Codex Einsidlensis 319, pp. 298 et 299.
  5. H. J. R. Murray, A History of Chess, Londres, 1913, P. 496-499 et 512-514.