Utilisateur:Reneza/Effondrement

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Introduction à revoir pour l'article en partant de l'introduction de Théories des risques de l'effondrement ...[modifier | modifier le code]

Les théories sur les risques d'effondrement de la civilisation industrielle sont des théories relatives aux risques de déclin imminent du monde industriel contemporain qui incluent l'extinction de nombreuses espèces vivantes, dont éventuellement l'espèce humaine, et qui s'inscrivent dans un processus d'effondrement global envisageable. Ces conceptions décrivent un risque systémique de catastrophes planétaires provoqué directement par le mode de fonctionnement anthropique contemporain. Ces théories de l'effondrement s'appuient sur des indices mesurables et des études documentées.

À la différence des effondrements de civilisations du passé (qui ont été régionaux, îliens, ou n'ont concerné qu'une partie d'un continent), ces théories envisagent un effondrement qui pourrait être global. Les théories actuelles n'envisagent pas nécessairement la fin de l'humanité mais plutôt celle de la société industrielle. Elles s'appuient sur des faits scientifiques dont la réalité est reconnue par des rapports et expertises scientifiques et institutionnels.

Perspectives d'effondrements environnementaux et civilisationnels au XXIeme siècle[modifier | modifier le code]

Au cours des dernières années, l'effondrement du vivant (6ème extinction de masse) et des événements climatiques extrêmes en lien avec le réchaufement climatique global ont créé des situations de bouleversement radical de la société dans plusieurs régions du monde: Iles Bahamas dévastées par l'ouragan Dorian, crises alimentaires graves et répétées en Afrique australe et en Afrique de l'Est, etc. Les possibilités d'effondrements partiels des systèmes sociaux humains dans leur organisation actuelle ou même dans plusieurs parties du monde à la fois sont devenus un sujet de préoccupation majeur.


, voire d'extinction de l'humanité et du vivant

Emergence des risques de bouleversements systémiques globaux dans le débat contemporain[modifier | modifier le code]

Cette question se situe dans une longue histoire de recherche d'une compréhension de ce qui a conduit dans le passé à l'effondrement de sociétés entières. Aujourd'hui, la possibilité d'effondrements locaux ou bien systémiques et globaux est de plus en plus évoquée aussi bien dans les milieux scientifiques[1][2][3], économiques ou financiers[4], par les responsables politiques ou associatifs.

Ainsi à la conférence de Katowice sur le climat, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, constatant que les pays peinent à trouver un accord, déclare: « Gâcher cette occasion à Katowice compromettrait notre dernière chance d’enrayer l’emballement du changement climatique. Ce ne serait pas seulement immoral, ce serait suicidaire »[5]

A l'ouverture de la session de septembre du 2019 du Conseil des droits de l'homme, la Haut commissaire Michelle Bachelet déclare : "Le monde n'a jamais connu une telle menace pour les droits de l'homme. Aucun pays, aucune institution, ni aucun décideur ne peut se permettre de rester en retrait face à cette situation. Les économies de chaque pays ; les structures institutionnelles, politiques, sociales et culturelles de chaque État ; et les droits de votre peuple tout entier – et des générations futures – seront touchés."[6]

Des chercheurs indépendants ou appartenant à des institutions académiques reprennent les projections établies des 1972 par l'équipe de Donella Meadows du MIT qui avait montré l'impossibilité d'une croissance continue des activités humaines consommant des ressources non renouvelables dans le rapport "Les limites de la croissance". Ces projections ont été actualisées à plusieurs reprises, entre autres par le modèle HANDY (Human and nature dynamics).[7]

Le point commun de ces recherches est qu'elles visent à intégrer dans une analyse d'ensemble les différents indicateurs de la mise en péril de la vie sur terre : réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité et extinction des espèces, acidification des océans, érosion des sols, épuisement des ressources en métaux.

En novembre 2018, la conférence organisée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement indiquait : "Le type d'action radicale et à grande échelle dont nous avons un besoin urgent n'a pas encore été observé"[8] en relevant qu'après trois années de stabilité, les émissions de CO2 étaient reparties à la hausse;

Analyses scientifiques[modifier | modifier le code]

Les premières alertes[modifier | modifier le code]

La questions des limites des ressources de la planète, des risques engendrés par l'émission massive de gaz à effets de serre, sont présentes dans le débat scientifique et dans le débat public au moins depuis la fin du XIXème siècle.

Au début des années 1970, le rapport de Dennis Meadows "Les limites à la croissance" examine de façon globale la question des ressources de la planète, leur rythme de consommation, et les différents scénarios liés aux évolutions possibles de la population mondiale et de son mode de vie.

Depuis 2000[modifier | modifier le code]

En 2009, l'équipe du Stockholm Resilience Center dont fait partie le professeur Rockstrôm réalise une étude sur les limites planétaires et conclut que trois des neufs limites identifiées sont dépassées et font sortir du "champ d'action planétaire" dans lequel l'espèce humaine peut agir.[9]

Un article publié dans la revue Nature du 7 juin 2012, signé de 22 scientifiques, et intitulé "Approaching a state shift in Earth's biosphere", met en évidence le risque, à échéance de quelques décennies, d'un basculement brutal de l'écosystème mondial de son état actuel vers un état complètement différent, qui pourrait entrainer une extinction massive des espèces et des conséquences dramatiques pour l'espèce humaine. Il explique que les perturbations considérables apportées par les activités humaines aux écosystèmes et à leurs processus de régulation approchent des seuils au-delà desquels des changements brutaux et irréversibles pourraient se produire. Les actions préconisées pour se prémunir contre ces risques sont, outre l'amélioration de la prospective biologique par la détection des signes précoces de transitions critiques et des boucles de rétroaction qui les renforcent, la réduction du taux de croissance de la population et de la consommation par tête, l'augmentation rapide de la part des énergies autres que fossiles dans les bilans énergétiques, l'amélioration des rendements agricoles au lieu de la mise en culture de nouvelles terres, la préservation des réservoirs de biodiversité.[10][11]

En 2014, le chercheur australien Graham Turner de l'Université de Melbourne publie une étude qui compare les prédictions du modèle LTG (Limits to Growth) de 1972 avec les données actuelles en matière de population, de pollution, etc. Son analyse fait apparaître que les évolutions historiques constatées suivent de manière remarquable les prédictions du scénario "business as usual" du modèle LTG.[12][13]

En 2015, le Stockholm Resilience Center reprend son étude de 2009.

Etat des prévisions en 2019[modifier | modifier le code]

Les analyses et projections parlant d'effondrement ne suscitent que peu de critiques des milieux académiques. Ainsi l'économiste suisse Sophie Swaton, de l'Université de Lausanne[14] indique : "C’est bien sûr commode de croire à un complot de bobos-écolos-communistes-socialistes. Mais les faits sont têtus. Regardez les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les rapports sur la biodiversité, le réchauffement des océans, l’évolution du nombre de poissons, la déforestation… Quand on se penche sur ces graphiques, il est impossible de nier que la planète en arrive à un point de saturation, de rupture. Les «collapsologues» parlent «d’effondrement», mais l’idée est la même. Pour éviter cela, l’heure est aux décisions radicales."[15]

Les études prospectives combinant de manière globale et articulée les différentes dimensions de la crise systémique du vivant et de la planète restent rares, même si plusieurs centres de recherches en Europe ont initié des programmes de recherche et de vulgarisation sur la prospective de la planète, notamment l'équipe STEEP de l'INRIA[16]. Les ouvrages publiés couvrant de manière assez large les différents domaines concernés ont été le fruit de recherches indépendantes comme celles menées par Pablo Servigne et son équipe.


Le professeur Jem Bendell de l'Université de Cumbria, estime sur la base des études scientifiques publiées, qu'il est très probable que la société thermo-industrielle telle que nous la connaissons ne se maintiendra pas au-delà de neuf années.[17]

Impacts des faits scientifiques sur les gouvernements et sur la société[modifier | modifier le code]

Prise en compte par les gouvernants[modifier | modifier le code]

Mobilisations des citoyens[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Anthropocène

Les Limites à la croissance

Collapsologie

Collapsus écologique

Limites planétaires et effondrement des sociétés

Limites planétaires

Grande accélération

Effondrement écologique

Théories sur les risques d'effondrement de la civilisation industrielle

Risque de catastrophe planétaire

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • "Collapsologie : doit-on croire à la théorie de l'effondrement ?" Conférence organisée par Sciences Po Alumni le 30 septembre 2019 avec François Gemenne, Agnès Sinaï, Luc Semal, Dominique Bourg, animé par Daniel Boy, Directeur de recherche au CEVIPOF Vidéo 1h33
  • Atlas de l'anthropocène, François Gemenne, Aleksandar Rankovic, Atelier de cartographie de Sciences Po, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2019, 158 p., préface de Jan Zalasiewicz, postface de Bruno Latour, ISBN : 978-2-7246-2415-1. Présentation sur journals.openedition.org







Portail|Origine et évolution du vivant|Economie}}

DEFAULTSORT:Extinction Holocène}} Extinction massive|Holocene|Réchauffement climatique]]

Catégorie:Réchauffement climatique]]

  1. (en) Paul R. Ehrlich et Anne H. Ehrlich, « Can a collapse of global civilization be avoided? », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 280, no 1754,‎ , p. 20122845 (ISSN 0962-8452 et 1471-2954, PMID 23303549, PMCID PMC3574335, DOI 10.1098/rspb.2012.2845, lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) « Pierre-Yves Longaretti, chercheur au CNRS : « Face à l’effondrement, anticiper et se réorganiser au niveau local » », sur All Turtles (consulté le )
  3. jmaget, « L'Agriculture d'après l'effondrement », sur www.ensat.fr, (consulté le )
  4. (en) « Averting Systemic Collapse - New Approaches for Economic Challenges », sur www.oecd.org (consulté le )
  5. « COP24 : l’absence d’accord sur le climat serait non seulement immorale mais aussi suicidaire – Guterres », sur ONU Info, (consulté le )
  6. « HCDH | Quarante-deuxième session du Conseil des droits de l’homme », sur www.ohchr.org (consulté le )
  7. Safa Motesharrei, Jorge Rivas et Eugenia Kalnay, « Human and nature dynamics (HANDY): Modeling inequality and use of resources in the collapse or sustainability of societies », Ecological Economics, vol. 101,‎ , p. 90–102 (ISSN 0921-8009, DOI 10.1016/j.ecolecon.2014.02.014, lire en ligne, consulté le )
  8. « Les émissions de CO2 ont recommencé à augmenter l’an dernier, prévient l’ONU », sur ONU Info, (consulté le )
  9. Johan Rockström, Will Steffen, Kevin Noone, Aasa Persson, Stuart III Chapin, Eric Lambin, Timothy M. Lenton, Marten Scheffer, Carl Folke, Hans Joachim Schellnhuber, « Planetary boundaries: Exploring the safe operating space for humanit », Ecology & society, 2009, vol. 14, no 2, p. 33.
  10. (en) Adam B. Smith, Eloy Revilla, David P. Mindell et Nicholas Matzke, « Approaching a state shift in Earth’s biosphere », Nature, vol. 486, no 7401,‎ , p. 52–58 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/nature11018, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Approaching .... pdf »
  12. (en-GB) Graham Turner et Cathy Alexander, « Limits to Growth was right. New research shows we're nearing collapse | Cathy Alexander and Graham Turner », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Turner, Graham, « Is Global Collapse Imminent? An Updated Comparison of The Limits to Growth with Historical Data. », MSSI Research Paper No. 4, Melbourne Sustainable Society Institute, The University of Melbourne.,‎ (lire en ligne)
  14. (en) « Sophie Swaton », sur The Conversation (consulté le )
  15. Valère Gogniat, « Sophie Swaton: «La planète arrive à un point de rupture» », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  16. « Cycle conférences – débats « Comprendre et agir » », sur STEEP INRIA Grenoble, (consulté le )
  17. Bendell, Jem, « Deep adaptation: a map for navigating climate tragedy » [« L’Adaptation radicale : un guide pour naviguer dans la tragédie climatique »], (consulté le )