Togo (design)

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Ensemble de canapés Togo.

Les fauteuils et canapés Togo sont des créations du designer français Michel Ducaroy pour Ligne Roset. Ils ont été conçus en 1973 après que ce designer a longtemps observé son tube de dentifrice.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les années 70 marquent un intérêt pour les intérieurs confortables avec des assises basses et des tables basses[1]. À cette époque, Jean Roset, a repris la rênes d'une entreprise familiale de mobilier qui a connu un fort développement dans le contexte de reconstruction de l'après-guerre, équipant notamment de nombreuses universités[2]. Ce dernier remarque les changements d'habitudes de ses contemporains et souhaite développer un mobilier adapté au mode de vie moderne qu'il vendrait cette fois-ci à des particuliers[2]. Il fait alors appel à Michel Ducaroy, designer français qui a rejoint l'entreprise depuis plus de 10 ans et qui s'est familiarisé avec les nouveaux matériaux apparus depuis les années 60 (mousse, ouate, plastique thermoformé)[3]. Michel Ducaroy propose alors à Jean Roset un canapé-coussin de trois places sans armature ni dossier, une forme novatrice pour l'époque qui lui a été inspirée par l'observation de son tube de dentifrice, un matin, pendant les années 60[3],[4]. Ducaroy présente alors sa création comme « un tube de dentifrice plié comme un tuyau de poêle et fermé aux deux bouts»[3]. Le Togo est présenté en 1973 au Salon des arts ménagers à Paris dans une relative indifférence, seuls quelques avant-gardistes remarquent la hardiesse de sa forme, parmi lesquels les membres du jury du prix René-Gabriel, qui récompensait alors un « mobilier innovant et démocratique »[5]. Quand elle ne suscitait pas l'indifférence, la création de Ducaroy suscitait le scepticisme, de nombreux visiteurs du Salon pensaient que l'absence de base de ce canapé était due à un travail bâclé, faute de temps[4]. Ce canapé-coussin lance néanmoins la marque Ligne Roset et trouve son public avec plus d'un million d'exemplaires vendus dans 58 pays en 2009[3], un chiffre qui grimpe à 1,5 millions d'exemplaires douze ans plus tard écoulés dans 72 pays[6]. Il devient même une icône des années 70 pour son confort et sa modularité et sera repris par des artistes de l'époque comme la dessinatrice Claire Brétécher qui donne à voir des personnages frustrés vautrés dans des Togo[3],[2].

Au début des années 2020, le Togo trouve un nouveau public de jeunes passionnés de design sur le réseau social Instagram et il fait régulièrement l'objet de mèmes sur internet[4]. Consciente de ce regain d'intérêt, la marque lance son programme de recyclage et d'upcycling en reprenant les anciens modèles de Togo[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Collectif, Modern furniture : 150 years of design, Königswinter, Germany : H.f.ullmann, (ISBN 978-3-8331-5049-4, 978-3-8331-5629-8 et 978-3-8331-5628-1, lire en ligne), p. 324
  2. a b et c « Histoire », sur www.ligne-roset.com (consulté le )
  3. a b c d et e « Michel Ducaroy, designer français », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c (en) Staff, « Togo Party », Architectural Digest,‎
  5. Eline Latchoumy, « Icône : Togo (1973), le canapé fripé de Michel Ducaroy n'a pas pris une ride », sur IDEAT, (consulté le )
  6. a et b « Tables basses : revival des gigognes et des modulaires », Beaux Arts Magazine,‎ , p. 47