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Souheil Ben Barka

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Souheil Ben Barka est un réalisateur marocain, également scénariste et producteur, né le à Tombouctou (Mali), d'une famille originaire de Goulimine[1]. Il est ancien élève du Centro Sperimentale di Cinematografia italien.

Biographie

Souheil Benbarka est né le 25 décembre à Tombouctou, au Mali – quittée à l’âge de 16 ans – dans une famille de commerçants originaire du Sud marocain . D'un père musulman ayant toujours vécu au Mali et d’une mère chrétienne d’origine libanaise, il passe quelques années au Maroc où il obtient un baccalauréat en mathématiques avant d’aller finir ses études supérieures à Rome ; il souhaitait devenir pilote mais il obte pour le journalisme . Un beau jour de 1962, il assiste par hasard, dans la rue, à un tournage. Et pas n’importe lequel : Fellini en train de réaliser Huit et demi ! C’est une révélation pour lui, dès lors, il décide de se consacrer au septième art. Il fait des études de sociologie et intègre le célèbre Centre Expérimental de Cinématographie de Rome. Il a comme camarade de promotion un certain Bernardo Bertolucci. Assistant de Pasolini pour L'Evangile selon St Matthieu et Odipe Roi .

En Italie, il eut l’occasion de travailler pour le compte de l’agence de presse "L’ACIGRAF" à Milano entre 1966 et 1969, en tant que journaliste et signe des documentaires pour la RAI. De retour au Maroc en 1972, il entame une carrière de réalisateur , scénariste et producteur où il exprime ses convictions politiques sur le Maroc et sur tout le continent africain. Tout de suite en haut de l'affiche avec son premier long métrage "Les Mille et une Mains" oppose les ouvriers teinturiers et les commerçants prospères de tapis glissant d'une approche presque documentaire à un manifeste didactique pour susciter l'indignation et la prise de conscience. Un film couvert de récompenses dans divers festivals, notamment lors du deuxième Fespaco, où il remporte l’étalon de Yennenga, en 1973. Benbarka est alors considéré comme un cinéaste très engagé, réputation qu’il conservera avec ses films suivants : La guerre du pétrole n’aura pas lieu, victime d’une interdiction à la suite de pressions de l’Arabie saoudite et de l’Iran. Par son inspiration et son traitement, La guerre du pétrole n’aura pas lieu rappelle 'Affaire Mattei de Rosi et les films politiques de Petri. Noces de Sang est une transposition réussie du drame de Garcia Lorca dans le sud marocain. Amok traite de l'apartheid en Afrique du Sud. Les Cavaliers de la Gloire relate les aventures du prince Abdelmalek, chassé de son pays par ses propres frères, qui doit subir les agressions des inquisiteurs espagnols, des despotes tunisiens et du roi du Portugal. L'Ombre des Pharaons est un constat critique du pouvoir Égyptien. Et enfin le magnifique De Sable et de feu, l’histoire passionnante de Domingo Badia, cet agent secret espagnol qui se fit passer pour un prince abbasside et voulut devenir sultan du Maroc au début du XIXe siècle. Une histoire qui se veut une ode à la tolérance.

Producteur, scénariste, réalisateur et distributeur de ses propres films, il fait appel à des acteurs étrangers de renom (Mimsy Farmer, Harvey Keitel, Florinda Bolkan, Claudia Cardinale, Marie Christine Barrault, Helmut Berger, Fernando Rey, Philippe Léotard, Claude Giraud, Sacha Pitoëff, Irène Papas, Laurent Terzieff ... ) pour obtenir une audience internationale. Il a pu également, grâce à la recherche systématique de coproducteurs étrangers, se donner les moyens de son ambition et cela se voit à l'écran.

Souheil Benbarka n'a réalisé que huit longs-métrages au total ‐ si l’on oublie de nombreux documentaires et films publicitaires ‐, cela peut sembler peu pour un demi-siècle de carrière. Cela ne s’explique pas uniquement par le temps long que prend toujours Benbarka pour écrire ses scénarios et monter des projets d’ampleur internationale. L’homme n’est en effet pas seulement actif derrière la camera.

En juillet 1986, il est convoqué un matin par le ministre de l’Intérieur et de l'information « homme à tout faire » de feu Hassan II , Driss Basri , qui l’emmène, sans lui dire tout de suite où ils vont, jusqu’au palais royal, où il se retrouve pour la première fois face au Roi. Le souverain lui propose de prendre pour deux ans la direction du Centre du cinéma marocain pour le dynamiser. Benbarka restera en fait dix-huit ans et neuf mois à la tête du CCM, réussissant, avec l’appui constant du Palais, à développer la production nationale et à donner une nouvelle ampleur au « marché » des tournages étrangers au Maroc .

À l’époque, il s’était déjà lancé dans un projet de construction de salles de cinéma dans les principales villes du Maroc: les Dawliz. Projet qui sera abandonné des années plus tard, quand la piraterie et les chaînes satellitaires auront eu raison de la rentabilité des écrans… mais qui aura permis à leur propriétaire de se retrouver à la tête d’un petit empire immobilier et hôtelier prospère. Il faut également porter au crédit de Benbarka la création de deux grands studios de cinéma à Ouarzazate, où seront tournées d’immenses productions internationales.

Longtemps homme-­orchestre du cinéma marocain, un cumul de casquettes qu’on lui a parfois reproché, Souheil Benbarka, aujourd’hui âgé de 78 ans, a fait un retour remarqué avec De sable et de feu et 17 ans après Les Amants de Mogador, il a fait la démonstration qu’il a toujours été, d’abord et avant tout, un cinéaste qui , souhaitons le, tournera encore. Quand on le lui demande, il ne dit pas non . Je sais qu'il avait un projet qui lui tenait à cœur , un film sur le grand géographe du XVIe siècle, Léon l’Africain, a qui il donnait comme titre: " Le chrétien de la Mecque " Je suis sûr qu'il ne l'a pas abandonné

Filmographie

Prix et reconnaissances

En , il reçoit le prix d’Excellence en réalisation cinématographique de l’ARPA international film festival, pour De Sable et de Feu (le rêve impossible !)”[3]

Notes et références

  1. bladi.net
  2. Olivier Barlet, « De sable et de feu (le rêve impossible !), de Souheil Ben Barka », sur Africultures, (consulté le )
  3. « Le film marocain "De Sable et de Feu (le rêve impossible !)" remporte un prix à Los Angeles », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le )

Liens externes