Sculpture dédiée à Gou

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Sculpture dédiée à Gou
Artiste
Ekplékendo Akati
Date
Vers 1858
Civilisation
Technique
Fer martelé
Dimensions (H × L × l)
178,5 × 53 × 60 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Format
178,5 × 53 × 60 cm
No d’inventaire
71.1894.32.1
Localisation

La Sculpture dédiée à Gou est une statue de fer martelé réalisée vers 1858 par Ekplékendo Akati à Abomey, au royaume de Dahomey. Emportée par les troupes coloniales françaises, elle a appartenu au Musée d'Ethnographie du Trocadéro, puis au musée de l'Homme, puis au musée du quai Branly. La statue est aujourd'hui conservée au Pavillon des Sessions, antenne du musée du quai Branly située au sein des locaux du Louvre depuis 2000[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Réalisée par un sculpteur d’un pays voisin du royaume d’Abomey fait prisonnier puis abandonnée, l’œuvre est ramenée par un navigateur français[2]. Elle est remise au musée de l'Homme par Eugène Fonssagrives (1858-1937[3]), colonel d'infanterie coloniale et amateur d'archéologie, et enregistré à l'inventaire en 1894[4].

En 2000, il fait partie des œuvres sélectionnées par Jacques Kerchache pour être exposées au pavillon des Sessions du musée du Louvre, en fonction de leur exemplarité[5].

En 2016, Aurélien Agbénonci, ministre béninois des Affaires étrangères et de la Coopération, demande sa remise au Bénin[6].

En avril 2021, un documentaire intitulé « Dieu Gou, le retour d’une statue », le documentaire de Laurent Védrine, programmé au Festival Vues d’Afriques au Canada, se concentre sur une pièce unique, la sculpture du dieu Gou, chef-d’œuvre de l’art africain, côté symbolique « comparable à l’armure de Jeanne d’Arc », et qui ne fait pas partie des 26 pièces que la France va restituer au Bénin.

Description[modifier | modifier le code]

Tête coiffée d'un couvre-chef à bords relevés.

La statue est entièrement réalisée à partir de ferrailles d'origine européenne[4]. Martelé, cloué, riveté, le fer est employé en plaques ou en barres[7].

Sa hauteur est de 178 cm, son poids est estimé entre 100 et 150 kg[4].

À la fin du XIXe siècle, c'était l'une des rares statues de fer de taille humaine en provenance d'Afrique[7].

Sculpture en fer d'Akati Ekplékendo.

Usage[modifier | modifier le code]

La sculpture est dédiée à Gou, le dieu vodun de la guerre, de la forge et du fer, connu sous le nom de Ogun chez les Yoruba. Elle a été commandée à l'artiste pour célébrer la mémoire du roi Glélé[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « «Dieu Gou, le retour d’une statue» ou comment sortir d’un débat de spécialistes? », sur RFI, (consulté le )
  2. L’ex-patron du Quai Branly dénonce un rapport prônant des restitutions massives d’œuvres à l’Afrique, Le Monde du 20 février 2020.
  3. Notice BnF [1]
  4. a b et c Sculpture dédiée à Gou (catalogue du musée du Quai Branly)
  5. Collections, départements et domaine. Le Pavillon des Sessions [2]
  6. « A.Agbénonci (Bénin) : “Nos biens culturels ont une valeur spirituelle importante” », RFI, 4 avril 2017 [3],
  7. a b et c Maureen Murphy, « Du champ de bataille au musée : les tribulations d’une sculpture fon », dans Histoire de l'art et anthropologie, Paris, coédition INHA / musée du quai Branly (« Les actes »), 2009, [lire en ligne]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gaëlle Beaujean-Baltzer, « Du trophée à l’œuvre : parcours de cinq artefacts du royaume d’Abomey », in Gradhiva, no 6, 2007, p. 70-85, [lire en ligne]
  • Gaëlle Beaujean, « La statue de fer dédiée à Gou. Sculpture d'Ekplékendo Akati », dans Didier Houénoudé et Maureen Murphy (dir.), Création contemporaine et patrimoine royal au Bénin : autour de la figure du dieu Gou, actes du colloque organisé à Porto-Novo en 2016, site de l'HiCSA, 2018, p. 12-21, [lire en ligne]
  • Marlène Biton, « Sculpture dédiée à Gou, divinité du fer travaillé et de la guerre», dans Jacques Kerchache assisté de Vincent Bouloré (dir.), Sculptures. Afrique, Asie, Océanie, Amériques, Réunion des musées nationaux et musée du quai Branly, 2000, p. 110-112.
  • Maurice Delafosse, « Une statue dahoméenne en fonte », in La Nature, no 1105, , p. 145-147
  • Maureen Murphy, « Du champ de bataille au musée : les tribulations d’une sculpture fon », dans Histoire de l'art et anthropologie, Paris, coédition INHA / musée du quai Branly (« Les actes »), 2009, [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]