Sabotage du pont international de Vanceboro

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Le sabotage du pont international de Vanceboro est un attentat perpétré le par l'allemand Werner Horn officier de réserve, consistant à détruire le pont du chemin de fer de Sainte-Croix-Vanceboro (Nouveau-Brunswick), afin d'interrompre le passage de munitions canadiennes aux États-Unis à destination de l'Angleterre[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Pont international traverse le Fleuve Sainte-Croix entre les frontières de Sainte-Croix dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick et l'État américain du Maine. Au moment du sabotage, le pont était conjointement géré par le Canadien pacifique et le chemin de fer de la Centrale du Maine.

Le sabotage a été planifié par le maître de l'espionnage Franz von Papen et exécuté par Werner Horn. La charge de dynamite n'a pas détruit le pont mais a fait assez de dommages pour le rendre inutilisable jusqu'à ce que des réparations soient réalisées. L'explosion a fait éclater les fenêtres près des bâtiments à Sainte-Croix et Vanceboro.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Franz von Papen lors du procès de Nuremberg
  • Le  : L’Allemand Von der Goltz envisage une invasion japonaise au Canada, pour entraver l'expédition de troupe et fournitures militaires, et denrées alimentaires à destination de la France.
  • Le  : Un télégramme chiffré, parti de Berlin adressé à l'ambassade d'Allemagne de Washington (référence no 357) :

« secret : Le transport des troupes japonaises à travers le Canada doit être évité à tout prix si nécessaire en faisant sauter les chemins de fer canadiens. Il est sans doute souhaitable d'employer des Irlandais[2] à cet effet dans un premier temps car il est presque impossible pour les allemands d'entrer au Canada. Vous devriez discuter de la question avec l'attaché militaire. Le secret le plus strict est indispensable »

— Jennifer Crump, Canada Under AttackVolume 3 de Canadians at War[3].

  • Le major-général Franz von Papen prend la décision de détruire le Canadien Pacifique. L'officier de réserve Werner Horn venu du Guatemala, connaissant parfaitement l'anglais et vivant à New York, se rend à Vanceboro, pour faire sauter le pont. Son amateurisme technique, et de la connaissance des explosifs, permet une arrestation rapide. Il avoue son forfait, mais, loyal à ses commanditaires, il refuse de dénoncer Von Papen. Les autorités canadiennes, sensibles à ses aveux spontanés, appliquent sans délai son extradition[4].

Sabotage[modifier | modifier le code]

Arrestation et emprisonnement[modifier | modifier le code]

Horn est arrêté le à Vanceboro. Le gouvernement canadien, via l'ambassadeur britannique à Washington, fait une demande formelle d'extradition qui n'est pas honorée. En attendant, Horn est temporairement condamné à trente jours dans une prison au Maine sur une accusation d'avoir endommagé des bâtiments à Vanceboro.

Le , il est inculpé par un grand jury fédéral à Boston pour violation des lois régissant le transport inter-États d'explosifs, transportant de la dynamite de New York à la frontière. Après une longue bataille judiciaire, il est condamné par un tribunal fédéral à Boston à une peine d'emprisonnement de dix-huit mois et à une amende de 1 000 $.

Jugé atteint de folie, il est emprisonné au pénitencier de Dorchester avant d'être renvoyé en Allemagne en 1921[5], n'ayant servi que 6 ans d'une peine d'emprisonnement de dix ans au Canada[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Berlioz-Curlet, FBI : histoire d'un empire, Bruxelles, Editions Complexes, , 414 p. (ISBN 2-8048-0055-5 et 9782804800550, lire en ligne), chap. 1, p. 40
  2. Les Allemands ont durant la Première Guerre mondiale soutenus les indépendantistes irlandais dans leur combat contre le Royaume-Uni
  3. Jennifer Crump, Canada Under AttackVolume 3 de Canadians at War, Dundurn, , 216 p. (ISBN 978-1-77070-570-8 et 1-77070-570-8, lire en ligne), chap. 3, p. 148
  4. Kristofer Allerfeldt, Crime and the Rise of Modern America : A History from 1865 1941, New York, Routledge, , 256 p. (ISBN 978-0-203-83032-1 et 0-203-83032-6), chap. 1, p. 196.
  5. (en) Anonyme, « Horn, Bridge Wrecker and Spy, Goes Mad in Canadian Prison (traduction du texte au domaine public aux USA par le téléchargeur) », New York Tribune,‎ , voir page 2 (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Anonyme, « Will deport insane spy », Evening Public Ledger,‎ , voir page 2 (lire en ligne)