SEALDs

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SEALDs
Histoire
Fondation
Dissolution
Prédécesseur
Students Against Secret Protection Law (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Type
Pays
Coordonnées
Organisation
Fondateur
Aki Okuda (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte
Manifestation près de la Diète nationale, mars 2016.

SEALDs, abréviation de Students Emergency Action for Liberal Democracy (自由と民主主義のための学生緊急行動, Jiyū to minshu shugi no tame no gakusei kinkyū kōdō?), est une organisation étudiante militante au Japon qui organise des manifestations contre la coalition au pouvoir dirigée par le premier ministre Shinzō Abe en 2015 et 2016. Elle s'est concentrée sur les projets de loi sur les Forces japonaises d'autodéfense promulgués en 2015 qui permettent aux forces japonaises d'autodéfense d'être déployées à l'étranger.

Origines[modifier | modifier le code]

La plupart des membres importants des SEALD étaient impliqués dans un mouvement antérieur, "Students Against Secret Protection Law" (SASPL), qui a protesté contre la loi spéciale sur la confidentialité de Shinzo Abe de février à décembre 2014[1].

Si le mouvement a émergé à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 et aux tentatives de révision du caractère pacifiste de la Constitution japonaise, il est plus globalement une réponse aux transformations sociales générées par la politique néolibérale appliquée début le début des années 1990. Les membres du mouvement sont issus de la première génération d’une société confrontée à la montée des inégalités, à la précarisation du travail et à la dépréciation des diplômes universitaires qui ne garantissent plus un emploi stable[2].

Création[modifier | modifier le code]

Après l'adoption de la loi sur la confidentialité, ces membres forment SEALDs le 3 mai 2015, Journée commémorative de la Constitution au Japon, pour souligner ce qu'ils pensent être le mépris flagrant de Shinzo Abe pour la Constitution. Ils craignent en particulier que le cabinet Abe, qui jouit d'une majorité dans les deux chambres du Parlement japonais, ne fasse adopter sa législation pour réinterpréter l'article 9 de la constitution japonaise, permettant au Japon d'exercer le droit d'autodéfense collective et potentiellement de déployer des troupes sur sol étranger[1]. ( Cette loi est adoptée le 19 septembre 2015.)

Le 30 août 2015, les SEALDs font partie des manifestants qui encerclent le bâtiment de la Diète nationale à Tokyo. Les estimations de la taille de la foule varient de 30 000 à 120 000 manifestants[3]. Un mouvement étudiant aussi important n'avait pas émergé au Japon depuis les manifestations anti-guerre des années 1960, qui avaient forcé le grand-père de Shinzo Abe, Nobusuke Kishi, à démissionner de son poste de Premier ministre[3]. Cependant, contrairement aux Zengakuren, dont le radicalisme a fini par aliéner le public dans les années 1960, les SEALDs tentent d'être modérés et non partisans[1].

Les lois sur la sécurité sont promulguées le 29 mars 2016. Les SEALDs organisent une manifestation devant le bâtiment du Parlement la veille[4].

Antennes régionales[modifier | modifier le code]

Des branches de SEALD voient le jour dans divers endroits du Japon. SEALDs KANSAI est créé en mai 2015, SEALDs TOHOKU le 20 juillet, SEALDs RYUKYU à Okinawa le 15 août et SEALDs TOKAI à Nagoya le 7 septembre[5].

Activités[modifier | modifier le code]

Les activités des SEALD vont de l'organisation de manifestations, de rassemblements et de marches de protestation, d'organisation de groupes d'étude et d'événements de discussion, à la création de livrets, de brochures et de vidéos, en utilisant les médias sociaux. Ils se déplacent à travers le pays pour soutenir divers mouvements et candidats, comme les manifestations à Okinawa contre la base militaire américaine et les élections partielles d'Hokkaido en avril 2016[6].

Dissolution[modifier | modifier le code]

Les SEALDs se dissolvent le 15 août 2016, un mois après que le Parti libéral-démocrate au pouvoir a remporté la majorité qualifiée aux élections à la Chambre haute. Cependant, le cofondateur Aki Okuda (奥田愛基) déclare que la campagne n'est pas terminée et exhorte toutes les personnalités politiques japonaises à continuer de protéger la Constitution[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Kingston, « SEALDs: Students Slam Abe’s Assault on Japan’s Constitution », The Asia-Pacific Journal, vol. 13, no 36, No. 1,‎ (lire en ligne)
  2. « « Occupy Tôkyô, SEALDs, le mouvement oublié », ou le Japon de la contestation », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Julian Ryall, « A Look at Japan's Anti-Government Protests », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en-US) « Student Group Holds Protest Against Security Laws Ahead of March 29 Enforcement - The Mainichi », The Mainichi (consulté le )
  5. SEALDs, SEALDs: This is What Democracy Looks Like, Tokyo, Ootsukishoten, , 78–85 p. (ISBN 978-4-272-33086-7)
  6. (ja) « 衆院選:北海道5区補選 SNS駆使し若者にアピール 「18歳以上」見据え両陣営掘り起こし - 毎日新聞 », 毎日新聞 (consulté le )
  7. (en-US) « SEALDs Disbands, Founder Says Political Activism Just Beginning », Japan Times Online,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • A. Gonon, C. Galan, Occupy Tôkyô.SEALDs, le mouvement oublié (Lormont, 2021) (ISBN 9782356877932)