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Les essentiels

Denys l'Aréopagite

La théologie mystique du moine syrien du VIe siècle qui avait choisi le pseudonyme de Denys en référence au philosophe athénien convertit par Paul dans les Actes des apôtres, fut au centre de tous les développements de « théologies mystiques » dans le monde médiéval latin. De ces développements est naît ce que l'on appelle aujourd'hui la mystique, et c'est au traité du pseudo-Denys qu'elle doit ce nom. En français, les principaux spécialistes de Denys l'Aréopagite sont Maurice de Gandillac et Ysabel de Andia.

Michel de Certeau

Michel de Certeau est l'auteur de l'article « Mystique » dans l’Encycopedia Universalis et d'une étude en deux tomes intitulée : La fable Mystique. Son travail porte principalement sur les mystiques français du XVIe au XVIIIe siècle. C'est notamment à lui que l'on doit d'avoir mis à jour « le statut moderne de la mystique ». En s'appuyant sur l'ouvrage Corpus mysticum de Henri de Lubac, il a situé la naissance de la mystique au XVIIe siècle, sur la base de la distinction entre l'usage du terme mystique comme adjectif, puis comme substantif.

  • La Fable mystique : XVIe et XVIIe siècle, tome I, Gallimard, 1982; rééd. 1995. (ISBN 978-2-07-070903-8)
  • La Fable mystique (XVIe-XVIIe siècle), tome II, Édition de Luce Giard, Collection Bibliothèque des Histoires, Gallimard, Paris, 2013. (ISBN 978-2-07-014139-5)
  • « Mystique », Encyclopedia Universalis, 1971.

Henri Bremond

Jésuite et académicien, Henri Bremond (1865-1933) a laissé une Histoire littéraire du sentiment religieux qui a renouvelée la vision de la spiritualité des XVIIe et XVIIIe siècle. Cette œuvre en 5 volumes témoigne aussi de l'émergence de la psychologie religieuse et de l'apparition de la mystique dans le champs des objets étudiés par des universitaires en France.

Henri Bergson

Dans Les Deux sources de la morale et de la religion, Henri Bergson a voulu intégrer la mystique à la philosophie car il tenait l'expérience mystique pour le moyen d'une connaissance sur l'homme, la religion et Dieu. Si Bergson n'a pas été suivi quant au statut qu'il voulait donner à la perception mystique, il reste que l'œuvre dans laquelle il soutient cette thèse a exercé une grande influence sur la phénoménologie au XXe siècle. Aujourd'hui, la réflexion philosophique sur le statut de la mystique passe généralement par une lecture des Deux sources.

Dictionnaire de spiritualité

Commencée en 1932, la publication du Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique s'est poursuivie jusqu'en 1995. Environs 1500 auteurs y ont contribué. Si durant cette période, les perspectives des rédacteurs ont beaucoup évoluées, l'ouvrage est aujourd'hui, avec ses 15100 pages réparties en 17 tomes, une source sans équivalent d'informations sur les auteurs spirituels et les notions de la mystique.

Mystique comparée

Depuis le XIXe siècle, s'est imposée une mystique comparée. Elle suppose que « la mystique » relève d'une diversité de « mystiques » que sont par exemple, la mystique chrétienne, le soufisme, la kabbale, les mystiques de l'Inde ou de la Chine. Cette relativisation de la notion de mystique a donné lieu à l'étude comme d'autant de mystiques de traditions religieuses du monde et de l'histoire, notamment de la part de Louis Gardet, Mircea Eliade ou Olivier Lacombe. Leurs travaux portent sur les mystiques d'un lieu ou d'un moment particuliers, mais, dans leur sillages, quelques ouvrages qui proposent une approche générale ont été publiés :

  • Marie-Madeleine Davy (dir.), Encyclopédie de mystiques, 1ère éd. Paris, Robert Laffont, 1972 ; réed., Payot & Rivages, 1996. (ISBN 978-2228889872)
  • Peter Dinzelbacher (éd.), Dictionnaire de la mystique, Turnhout (Belgique), Brepols, coll. Petits dictionnaires bleu, 1993, 806 p. (ISBN 978-2-503-50317-2)
  • Hilda Greaf, Histoire de la mystique, éditions du Seuil, 1972. (ISBN 978-2020005630)