Olibet

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Panneau à Suresnes, au croisement du quai Galleni de la rue du Bac, avec une publicité rappelant l'ancienne usine Olibet qui se trouvait dans le quartier.

Olibet est une entreprise française de production de biscuits aujourd'hui disparue.

Histoire

En 1860-1861, Jean-Honoré Olibet, boulanger bordelais, part à Londres étudier la fabrication industrielle des biscuits. Fort de cette expérience, il transforme en 1872 son atelier en usine[1]. La marque poursuit son expansion en s'installant en banlieue parisienne en 1879 puis à Lyon en 1883[1].

Dans les années 1960, l'entreprise tente de lutter contre l'évolution à la baisse des prix poussée par la grande distribution en choisissant elle-même ses distributeurs. Cette volonté aura pour conséquence une action en justice contre le consortium des grandes marques, en vertu de la circulaire du [2] interdisant le refus de vente[3].

Une de ses usines se situait à Suresnes (Seine), alors banlieue industrielle de la capitale, comme de nombreuses communes alentour. Fondée en 1880, elle est édifiée le long du quai Galleni, près de la Seine, entre la rue du Port-au-Vin et la rue du Bac. Elle emploie 400 salariés (80 % de femmes ouvrières[4]), fabriquant 30 tonnes de gâteaux par jour. Les enfants de Suresnes vinrent un certain temps s'y fournir auprès du concierge, qui leur donnait les biscuits cassés impropres à la vente. Les biscuits en bon état sont vendus au magasin parisien de la rue de Rivoli. Rare entreprise à l'avoir expérimenté à l'époque, Olibert installe une pouponnière dans ses bâtiments, afin de permettre à ses ouvrières mères de conserver leur emploi. Réputé pour son esprit social, M. Olibet est d'ailleurs élu maire-adjoint de Suresnes en 1884, dans l'équipe du maire Jules Arthur Guillaumet, également industriel. À l'instar d'autres industries de la ville, les chevaux de l'usine Olibet sont réquisitionnés au début de la Première Guerre mondiale pour l'effort de guerre[5]. L'usine est démolie en 1940 pour laisser place à une autre, liée à l'industrie métallurgique[6],[7]. Le site accueille de nos jours des bureaux.

L'entreprise est citée par Pierre-Maurice Masson dans ses Lettres de guerre, page 43, comme support d'écriture (« la boîte d'Olibet »).

Notes et références

  1. a et b Pierre Saunier, « Olivier Londeix, Le biscuit et son marché. Olibet, LU et les autres marques depuis 1850, Rennes/Tours, Presses universitaires de Rennes/ Presses universitaires François-Rabelais de Tours, 2012, 341 p., (ISBN 978-2-7535-2082-0) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. n° 61-4/4 bis,‎ , p. 184-187 (ISSN 0048-8003, lire en ligne, consulté le )
  2. « Fac-similé JO du 02/04/1960, texte 3048 | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  3. Olivier Londeix, « L’évolution de la médiation publicitaire des firmes alimentaires françaises au xxe siècle », Le Temps des médias, vol. n° 24,‎ , p. 81-96 (ISSN 1764-2507, DOI 10.3917/tdm.024.0081, lire en ligne, consulté le )
  4. Florence Rajon, Céline Gazagne et Thierry Wagner, « Suresnes, la tradition de l'innovation », Suresnes Mag n°311,‎ , p. 30-33 (lire en ligne).
  5. Cf. Histoire de Suresnes.
  6. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 473 et 493-495.
  7. Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, 1995, p. 134 et 141.

Bibliographie