Monsieur Merci

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Monsieur Merci
Description de cette image, également commentée ci-après
Ken Uehara et Michiko Kuwano.
Titre original 有りがたうさん
Arigatō-san
Réalisation Hiroshi Shimizu
Scénario Hiroshi Shimizu
Yasunari Kawabata (nouvelle)
Musique Keizō Horuichi (ja)
Acteurs principaux
Sociétés de production Shōchiku
Pays de production Drapeau du Japon Japon
Genre comédie dramatique
Durée 75 minutes
Sortie 1936

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Monsieur Merci (有りがたうさん, Arigatō-san?) est un film japonais de Hiroshi Shimizu sorti en 1936.

Synopsis[modifier | modifier le code]

« Monsieur Merci », c'est ainsi que l'on nomme le chauffeur de l'autocar qui effectue le parcours sur les routes montagneuses de la péninsule d'Izu en partance de Shimoda. Cet employé est plus qu'un modèle, la gentillesse même. Il ne manque aucune occasion de manifester de la cordialité à tout un chacun, y compris à l'égard de ceux ou celles qui ne sont pas ses client(e)s. Arigatō-san est surtout un raccourci sur le Japon d'une époque à travers les conditions de vie et les problèmes des voyageurs d'un bus.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Ryūji Ishiyama, Ken Uehara et Michiko Kuwano.

Production[modifier | modifier le code]

À la fin de l'année 1935, Hiroshi Shimizu devrait tourner La Troupe des chanteurs joyeux de Tokyo, un film parlant avec Ken Uehara et Michiko Oikawa dans les rôles principaux, le projet est abandonné et remplacé par Monsieur Merci. Le film est entièrement réalisé en extérieur dans la péninsule d'Izu, l'équipe de tournage est logée au Ochiairo dans la station thermale de Yugashima[3].

Scène de « la femme Coréenne » avec Ken Uehara et Yoshiko Kuhara.

Ken Uehara a dû prendre des cours de conduite et l'autocar a été aménagé pour pouvoir recevoir une caméra. Des éléments imprévus dans le scénario ont été intégrés à l'histoire comme lorsque l'autocar croise par hasard un groupe de travailleurs coréens[3] se rendant dans un chantier ou encore lorsque le véhicule se rapproche dangereusement d'un ravin[4].

Hiroshi Shimizu ajoute une scène où le chauffeur, arrivant à l'arrêt en bordure de route interpelle une Coréenne qu'il connaît de vue et lui propose de la prendre gratuitement à son bord, et où elle répond qu'elle ira à pied. Toute l'attention de Shimizu est centrée non sur la performance des acteurs mais sur la prise d'instantanés simples et agréables dans lesquels n'importe qui peut faire bonne impression à condition de rester naturel et de ne pas chercher à se montrer à son avantage[4].

Accueil[modifier | modifier le code]

Monsieur Merci sort en salles le , le lendemain de la tentative de coup d'état dit « incident du 26 février ». Les critiques et les fans relèvent la démarche expérimentale de Shimizu qualifiée, selon l'expression du critique Matsuo Kishi, d'« esprit de réalisme » [3].

Retenu dans son célèbre Dictionnaire du cinéma[5], le film de Hiroshi Shimizu est considéré par Jacques Lourcelles comme un chef-d'œuvre. Il en vante la « légèreté expressive », digne d'un Raffaello Matarazzo dans Treno popolare ou d'un Paul Fejos dans Gardez le sourire. Ici, les malheurs du monde sont appréhendés dans « un élan de gaieté, de générosité et presque d'innocence, entraînant et contagieux. [...] Sur toute la ligne, le conseil d'André Fraigneau (Glissez, mortels, n'appuyez pas) est suivi à la lettre », écrit-il.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Monsieur merci », sur www.cinematheque.fr (consulté le ).
  2. a et b (ja) Monsieur Merci sur la Japanese Movie Database.
  3. a b et c Hidenori Okada, Matsuo Kishi, Yann Dedet, Clément Rauger, Wafa Ghermani et Chihiro Sato, Hiroshi Shimizu : l'enfant sauvage du cinéma, MCJP, , 108 p. (ISBN 978-2-913278-40-0), p. 70-71.
  4. a et b Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome I), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 264 p. (ISBN 2-85850-919-0), p. 178.
  5. Éditions Robert Laffont, Paris, 1992.

Liens externes[modifier | modifier le code]