Marie-Claire-Marguerite-Priscille de Catellan

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Marie-Claire-Marguerite-Priscille de Catellan
Marie-Claire de Catellan par Jean Jalabert (1851).
Biographie
Naissance
Décès
Activités

Marie-Claire-Marguerite-Priscille de Catellan est une poétesse et femme de lettres française née en 1662 à Narbonne et morte en 1745 à Lamasquère, connue pour être la première maîtresse ès jeux floraux de l'histoire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marie-Claire-Marguerite-Priscille de Catellan naît à Narbonne[1],[2], le [3].

Comme poétesse et femme de lettres, elle s'illustre en étant couronnée quatre fois à l'Académie des jeux floraux, en 1713, 1715 et 1717, avec respectivement l'élégie Plainte sur l'indifférence recouvrée en 1713, un prix d'élégie en 1715, et en 1717 le prix pour l'ode À Clémence Isaure, « son plus bel ouvrage », ainsi qu'un prix pour une églogue[1],[4],[5].

Connue également comme Mademoiselle de Portel[6], et surnommée en son temps « la moderne Corinne »[6],[7], elle est la première femme nommée « maîtresse ès Jeux floraux »[1],[7], en 1717[4]. À cette date, Mademoiselle de Catellan possédait en effet les trois récompenses nécessaires pour prétendre à ce titre (dont l'amarante d'or dévolue au prix pour une ode)[3].

Membre de la famille de Jean de Catellan, elle est parente du chevalier de Catellan, secrétaire perpétuel de l'Académie des Arts floraux[1],[8], et s'installe chez lui en 1697, au château de Lamasquère près de Muret[9]. Dès lors, introduite dans les milieux littéraires toulousains, elle se consacre à la poésie[9].

Maîtresse ès Jeux floraux depuis 1717, elle ne peut plus concourir. En 1723, elle écrit le traditionnel discours en l'honneur de Clémence Isaure pour la fête du 3 mai, mais ne peut, en raison de son sexe et d'après le règlement, le lire en séance (car si les femmes pouvaient à l'égal des hommes obtenir leurs lettres de maîtrise, « la pudeur de leur sexe leur interdisait [...] d'assister aux assemblées des jeux et d'y avoir rang, siège ni droit de suffrage »)[10].

En 1730, elle publie une Ode sur la naissance de Monseigneur le Dauphin[10].

Elle meurt à Lamasquère[1],[2], le [11]. Elle ne s'est jamais mariée[12].

Son tombeau, situé dans la chapelle Notre-Dame de l'église de la ville, porte comme épitaphe[11] :

« Hic Jacet
Maria Clara Priscilla
Margarita de Catellan
Domina de Portel,
Ludorum floralium
Magistra, Virginum Deus,
Amoenitate morum,
Elegantis ingenii,
laude carminis inclyta
obiit dii 19 novembris 1745
R.I.P.A. »

Hommages[modifier | modifier le code]

Un portrait de Mademoiselle de Catellan, offert à l'Académie en 1743, orne les salons de l'hôtel d'Assézat[13].

Un portrait de Mademoiselle de Catellan, réalisé par Jean Jalabert en 1851, appartenant au musée des Beaux-arts de Carcassonne est exposé à la Préfecture de l'Aude[14].

À Toulouse, la rue Marie-Claire de Catellan est nommée en son honneur.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne, t. VII, Paris, , nouvelle éd., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 204.
  2. a et b Jules Villain, La France moderne, t. III : Haute-Garonne et Ariège, Montpellier, Firmin, Montane et Sicardi, , sur gallica (lire en ligne), p. 238.
  3. a et b Lassalle-Maraval 1992, p. 506.
  4. a et b John R. Iverson, « « Toutes personnes [...] seront admises à concourir ». La participation des femmes aux concours académiques », Dix-Huitième Siècle, vol. 36, no 1,‎ , p. 313–332 (DOI 10.3406/dhs.2004.2615, lire en ligne [sur persee], consulté le ).
  5. Jeremy L. Caradonna (trad. Justine Huet & Nicolas Valazza), « Prendre part au siècle des Lumières : Le concours académique et la culture intellectuelle au XVIIIe siècle », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 64, no 3,‎ , p. 633–662 (ISSN 0395-2649, lire en ligne [sur cairn.info], consulté le ).
  6. a et b Henri Gabriel Ogilvy, Nobiliaire de Guienne et de Gascogne : revue des familles d'ancienne chevalerie ou anoblies de ces provinces, antérieures à 1789, Typographie G. Gounonilhou, , sur books.google.fr (lire en ligne).
  7. a et b Félix Lacointa, « À propos des poëtes toulousains (réponse à une lettre adressée au directeur de la revue », Revue de Toulouse et du Midi de la France,‎ , p. 375-384 (lire en ligne, consulté le ), voir p. 379.
  8. Encyclopédie méthodique. Histoire, t. II, Panckoucke, (lire en ligne), p. 3.
  9. a et b Femme en pays d'Aude, , 21 p. (lire en ligne [PDF] sur archivesdepartementales.aude.fr), p. 14.
  10. a et b Lassalle-Maraval 1992, p. 508.
  11. a et b Lassalle-Maraval 1992, p. 507.
  12. Lassalle-Maraval 1992, p. 510.
  13. Lassalle-Maraval 1992, p. 509.
  14. Archives départementales de l’Aude, « Femme en pays d'Aude » Accès libre [PDF], sur archivesdepartementales.aude.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]