Maison de Fenis

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La maison de Fenis est une dynastie de comtes dans le nord-ouest de la Suisse (actuellement territoire du canton de Neuchâtel) au XIe siècle qui aurait donné naissance à la Maison de Neuchâtel[1].

Origine[modifier | modifier le code]

Les membres de cette famille occupaient un fief comtal à Fenis, dépendant du comté de Bargen, dont la résidence est le château de Hasenburg[2] (aujourd'hui disparu ce château se situait entre Anet et Vinelz[3]). En 1117, à la suite d'un tremblement de terre[2] qui détruisit le château de Hasenburg, les comtes de Fenis déplacent leur résidence à Cerlier, ou Erlach tout proche, dont l'évêque Bourcard de Fenis, fils du comte Ulrich Ier de Fenis, venait d'achever la construction[4].

Dans le même temps, le deuxième fils d'Ulrich Ier, l'évêque Cono de Fenis, édifie l'abbaye Saint-Jean-Baptiste de Cerlier sur une île de la Thielle[5]. Cette réalisation va permettre aux seigneurs de Neuchâtel, en se désignant comme « descendants des fondateurs de l'abbaye », de se revendiquer en tant qu'héritiers des comtes de Fenis[6].

Vers 1143 Mangold II de Fenis et son frère Rodolphe Ier entreprennent la construction de l'abbaye de Fontaine-André qui se terminera vers 1147. À cette fin ils donnent, en plus des terres de Fontaine-André celles de Champreveyres, de Chatcères et de Savagnier à quoi ils ajoutent des droits de seigneuries qui auparavant n'y existaient pas : « merum, mixtum imperium », le « merum imperium » étant le droit de glaive et le « mixtum imperium » le droit de glaive auquel s'ajoute la juridiction, l'union des deux traduit le droit seigneurial le plus élevé comprenant la haute justice criminelle et la supériorité territoriale, ainsi les abbés de Fontaines-André se voient-ils confier la justice haute, moyenne et basse sur leur terre et se feront-ils appeler baron dans quelques actes. Le 24 ou l'évêque de Lausanne Guy de Maligny confirme la remise des terres à l'abbé Richard de l'abbaye du lac de Joux, ce dernier ne pouvant détacher le nombre nécessaire de moines pour s'installer à Fontaine-André en confiait la tâche à Wachelm abbé de celle de Corneux[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le lien de filiation entre Mangold Ier de Fenis et Rodolphe Ier de Neuchâtel n'est pas établi avec certitude, il est supposé dans le fait qu'Ulrich Ier de Fenis n'a pas pu n'avoir que deux enfants mâles tous deux évêques sans un troisième qui aurait continué la lignée. De plus, le partage des terres n'est pas complet dans les textes retrouvés, en effet alors que Bourcard reçoit celles de Cerlier, où il fait élever un château, et que Conon reçoit celles de l'abbaye Saint-Jean-Baptiste, que sont devenues celles de Fenis ? Un troisième fils a donc dû exister et continuer la lignée sur le domaine originel. Ce troisième enfant d'Ulrich Ier de Fenis semble porter le nom de Mangold car dans la ratification des dons reçu par l'abbaye de Saint-Jean, datée de 1185, il est fait mention de « Manengoldi junior » par opposition donc à un Mangold senior, qui ne peut être que son père. Les premiers seigneurs de Neuchâtel formellement connus sont Rodolphe Ier et son frère Mangold, donc le « Manengoldi Junior » cité précédemment, qui ensemble fondent l'abbaye de Fontaine-André vers 1143, et qui sont cités tous deux dans l'acte de donation « domini Manegaldi de Novocastro et fratris sui Rodulphi... »
  2. a et b Anne-Marie Duble, « Fenis (Hasenburg) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Felix Müller, « Anet » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. Hans-Rudolf Egli, « Cerlier (seigneurie, district) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. Kathrin Utz Tremp, « Cerlier (couvent) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. a et b Notes sur les premiers seigneurs de Neuchâtel, 1979, pages 109 à 122

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Vuille, Notes sur les premiers seigneurs de Neuchâtel, Musée neuchâtelois, (lire en ligne), p. 109 à 122

Articles connexes[modifier | modifier le code]