Lysimachè

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Lysimachè
Fonction
Grande prêtresse d'Athéna
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
ΛυσιμάχηVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Activité
Autres informations
Distinction
Statue honorifique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Lysimachè (en grec ancien Λυσιμάχη), née au milieu du Ve siècle av. J.-C. et morte vers 365 av. J.-C. à Athènes, est une prêtresse athénienne de la Grèce classique. Elle est la première grande prêtresse d'Athéna Polias, la divinité poliade de l'Athènes antique.

Elle fut contemporaine de Myrrhinè, la première prêtresse d'Athéna Nikè.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fille de Dracontidès[1], Lysimachè appartient à l’illustre « famille » (genos) athénienne des Etéoboutades[2].

Mariée et mère de famille, elle entre au service d'Athéna, dont le temple se trouve sur l'Acropole, probablement dans le dernier quart du Ve siècle av. J.-C., et reste prêtresse d’Athéna pendant soixante-quatre ans. A ce titre, elle est chargée de présider à tous les sacrifices en l'honneur de la déesse. Elle est également en charge de tâches qui relèvent de la vie privée des Athéniens (naissance, mort, mariage) ce qui en fait une figure connue de tous les Athéniens[3].

Après la disparition du temple d'Athéna Polias, elle se trouve attachée à un nouveau lieu de culte, l'Érechthéion, achevé en 406 av. J.-C.

La comédie d'Aristophane, Lysistrata, écrite en 411 av. J.-C. dont l'héroïne serait un avatar de Lysimachè, témoigne de l'influence de la prêtresse d'Athéna au sein de la cité d'Athènes[4].

Lysimachè est célébrée après sa mort par une statue en bronze, sculptée par Démétrios vers 360 av. J.-C., sur l’Acropole[2]. Cette statue surmonte une base portant une inscription dédicatoire célébrant sa très longue activité au service d'Athéna[5]. Si la prêtresse fut honorée de la sorte, à une époque où seuls quelques grands stratèges avaient été distingués sur l'Agora, c'est parce qu'elle officia à un moment de bouleversements majeurs pour la communauté athénienne (guerre du Péloponnèse, gouvernement des Quatre-Cents de 411, tyrannie des Trente de 404)[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nadine Bernard, Femmes et société dans la Grèce classique, Armand Colin, , p. 132
  2. a b et c Paulin Ismard et Vincent Azoulay, Athènes 403. Une histoire chorale, Flammarion, , chap. 5 (« Lysimachè : la prêtresse d'Athéna et ses doubles »), p. 172-176
  3. Stella Georgoudi, « Conférence de Mme Stella Georgoudi », Annuaires de l'École pratique des hautes études, vol. 105, no 101,‎ , p. 227–231 (lire en ligne, consulté le )
  4. Paulin Ismard et Vincent Azoulay, Athènes 403. Une histoire chorale, Flammarion, , chap. 5 (« Lysimachè : la prêtresse d'Athéna et ses doubles »), p. 176-179
  5. Marie Augier, « Nommer les prêtresses en Grèce ancienne (ve-ier siècle) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 45,‎ , p. 33–59 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.13480, lire en ligne, consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Paulin Ismard et Vincent Azoulay, Athènes 403. Une histoire chorale, Flammarion, (ISBN 9782080205094), chap. 5 (« Lysimachè : la prêtresse d'Athéna et ses doubles »), p. 171-195. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Nadine Bernard, Femmes et société dans la Grèce classique, Armand Colin, , p. 132. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Stella Georgoudi, « La prêtresse d’Athéna Polias à Athènes », Annuaire de l’École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses, t. 101,‎ , p. 227-231 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Stella Georgoudi, « Lysimachê la prêtresse », dans Nicole Loraux, La Grèce au féminin, Paris, Les Belles Lettres, , p. 169-214