Les Îles (essai)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 décembre 2021 à 21:43 et modifiée en dernier par Vlaam (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Les Îles est un essai de Jean Grenier, paru pour la première fois en 1933 et réédité dans une version augmentée de plusieurs chapitres (Post scripta) en 1959.

Jean Grenier raconte sa relation à son chat Mouloud de l'adoption à la mort de ce dernier, puis entame un vagabondage évoquant diverses étapes de sa vie et autant d'îles réelles ou imaginaires (îles Kerguelen, îles Fortunées, île de Pâques, îles Borromées) ainsi que l'Inde, faisant en particulier l'éloge du voyage, « non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver[1]. »

Présentation

Cet essai Les Îles a beaucoup impressionné Albert Camus et a eu un impact sur sa vocation d'écrivain. Camus dans la préface qu'il rédige pour la réédition de cette œuvre parue en 1959, revient sur ce sentiment pénible d'étrangeté intérieure : « Ce livre, sans nier la réalité sensible qui était notre royaume, la doublait d'une autre réalité qui expliquait nos jeunes inquiétudes. Les transports, les instants du 'oui' que nous avions vécus obscurément... » rappelaient à Grenier en même temps leur goût impérissable et leur fugacité qui expliquaient « ses subites mélancolies. »


Jean Grenier évoque ainsi les éléments qui font l'essence même de ces instants privilégiés autour desquels le livre est bâti. Dans le chapitre intitulé L'attrait du vide, il nous livre quelques-uns de ces instants privilégiés : « Quel âge avais-je ? Six ou sept ans je crois. Allongé à l'ombre d'un tilleul, contemplant un ciel presque sans nuages, j'ai vu ce ciel basculer et s'engloutir dans le vide : ça été ma première impression du néant, et d'autant plus vive qu'elle succédait à celle d'une existence riche et pleine [...] Dans ce trou béant, tout absolument tout risquait de s'engloutir. [...] Il en résultait une quasi parfaite indifférence, un apathie sereine -l'état du dormeur éveillé. » (cf Les Iles pages 25-26)

Ce qui apparaît dans cet extrait, c'est le sentiment d'une certaine vision de l'absurde qui sourd ici, l'état du dormeur éveillé d'un individu "étranger" à lui-même, qui montre bien l'impact qu'il a pu produire sur le jeune Camus.

Éditions

  • Paris, Gallimard, coll. « Les Essais », 1933
  • Nouvelle édition (augmentée), préface d'Albert Camus, Paris, Gallimard, 1959
    • rééditions : coll. « L'Imaginaire », n° 11, 1977 et Gallimard,

Notes et références

  1. Source tirée du livre p. 84

Bibliographie

Liens externes