Le Prince jaune

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Le Prince jaune
Titre original
(uk) Жовтий князьVoir et modifier les données sur Wikidata
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Le Prince jaune (Jovtyj Kniaz) est un roman-témoignage de Vassyl Barka (ou Vassil Barka) sur l'Holodomor, la grande famine qui a frappé l'Ukraine en 1932-1933. Il a été écrit entre 1958 et 1961 et est paru en 1963[1].

Résumé[modifier | modifier le code]

Le Prince jaune raconte l'histoire de Myron Danylovytch et de sa famille : sa femme Daria Oleksandrivna, ses trois enfants, Mykola, Olenka et Andrikjo, et sa mère. Ils vivent à Klénototcha, un petit village ukrainien.

Le paysan Myton est confronté à l'agent communiste intransigeant Grégory Otrokhodine, qui veut mettre en application la collectivisation[2].

Le père Myron essaie d'aider sa famille à trouver de quoi s'alimenter ; il «se bat pour chaque betterave pourrie», entreprend un long trajet pour essayer de ramener de la nourriture et meurt de froid au moment du retour[2]. Seul son fils cadet réussit à survivre et s'éloigne du village devenu désert, où les demeures s'étaient changées en tombes[2].

Le Prince jaune est «une incarnation du mal qui sème la souffrance et la mort parmi les gens»[2].

Thème[modifier | modifier le code]

Le roman traite de trois thèmes principaux : les souffrances d'une famille de paysans, qui sont en quête de pain ; la psychologie des personnages affamés, qui malgré leur modification intérieure, liée à l'obsession de la faim, préservent leur humanité ; l'évocation dans une perspective métaphysique de puissances ennemies de l'être humain[2].

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Entre 6 et 8 millions d'Ukrainiens perdent la vie dans cette famine "organisée" par Staline dans le but d'affaiblir la résistance nationale ukrainienne, en particulier la résistance opposée par la paysannerie[2]. Le blé, récolté en abondance, avait été confisqué par le gouvernement soviétique[2].

Citation[modifier | modifier le code]

Les enfants «prostrés, supportaient tout sans dire un mot ; leurs bras pendaient comme des branches desséchées. Ils ressemblaient à des vieillards, dont ils avaient la gravité. Jamais ils ne souriaient. Seuls leurs yeux brillaient d'un éclat si douloureux et si étrange qu'ils semblent ne plus appartenir à ce monde»[2].

Édition française[modifier | modifier le code]

Vassil Barka, Le Prince jaune, éditions Gallimard, collection Du monde entier, 1981, 364 pages. Traduit de l'ukrainien par Olga Jaworskyj, préface de Piotr Rawicz.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (uk) « Барка Василь Костянтинович: Життя та творчість на УкрЛібі » [« Vasyl Kostiantynovych Barka : Vie et Œuvre sur UkrLib »], sur www.ukrlib.com.ua (consulté le )
  2. a b c d e f g et h Olga Mandzukova-Camel, « La famine de 1932-1933 en Ukraine dans le roman le Prince jaune de Vasyl´ Barka », Revue des Études Slaves, vol. 68, no 1,‎ , p. 23–35 (DOI 10.3406/slave.1996.6305, lire en ligne, consulté le )