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Lac Chibougamau

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Lac Chibougamau
Image illustrative de l’article Lac Chibougamau
Expédition de A.P. Low au Lac Chibougamau, 1892.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région administrative Nord-du-Québec
Géographie
Coordonnées 49° 50′ 08″ N, 74° 13′ 47″ O
Superficie 206 km2
Longueur 35,0 km
Largeur 15,2 km
Altitude 379 m
Hydrographie
Alimentation Rivière Blondeau, rivière France, rivière Nepton, rivière Énard
Émissaire(s) Rivière Chibougamau
Îles
Île(s) principale(s) Île du Portage, île Marguerite
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Lac Chibougamau
Géolocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
Lac Chibougamau

Le lac Chibougamau est un plan d'eau douce de la ville de Chibougamau, dans la région administrative du Nord-du-Québec, au Québec, au Canada.

Géographie

Couvrant une superficie de 206 km2, le lac Chibougamau est situé à une dizaine de kilomètres au sud-est de la ville du même nom, à 5,9 km à l'est du sommet de la montagne de la Tour (644 m d'altitude) et à 185 km au nord-ouest du lac Saint-Jean. D'une longueur de 35 km (dans le sens nord-sud) et de 15,2 km en largeur maximale, ce lac constitue la source de la rivière Chibougamau.

Îles

D'une forme irrégulière, le lac Chibougamau est parsemé de plusieurs dizaines d'îles dont les principales sont : Marguerite, Tommy, Boulder, des Commissaires et Merrill. Les îles secondaires sont : Okay, Refuge, Gordon, Dewar, Scott, Angover, Breakwater, Mermaid, Annie, Lorenzo, Rodolphe, Arthur, Line Phony, Bark Letter, du Graphite, de Granite, Shatter, LabourDay, Lookout, Sioui, Stanislas, Needle, Martine, Françoise, du Gabbro, Eugène, Henry, Last, Alphonse, Yvonne, Boulder et Take it Easy.

Principales baies

Autour du lac, les principales baies sont (en ordre dans le sens horaire, à partir du nord) : de la Magnétite, Bag, des îles, Finger, Nepton, du Club, Girard, Sunday, Poitevin, Dufresne, Corner, Line, Troisième baie, Deuxième baie, Première Baie, Inlet, Dulieux, Queylus, Anse aux Navets, Bug-in-a-Rug, du Commencement, de l'Hématite, Machin, Valiquette, de l'Ours, Cedar, du Portage.

Dans ses écrits, l'explorateur Henry O'Sullivan signale la douce déclivité des rives du lac, interrompue au nord par les monts "du Sorcier", Paint et Cummings. En 1895, cet explorateur indique que le "lac Shabokoma" aurait « une longueur totale de 42 milles, étendue d'eau quelque peu surprenante pour être restée inconnue jusqu'à ce jour. »

Principaux affluents

Les principaux affluents du lac Chibougamau sont :

Côté nord :

  • rivière France qui se déverse au fond de la baie McKenzie de la rive nord du lac ;

Côté est :

Côté sud

  • rivière Énard, drainant le lac Inlet et se déversant dans la baie Inlet ;

Côté ouest

Embouchure

L'embouchure du lac est situé sur la rive Ouest, au fond de la baie du Commencement. Les eaux traversent la chute Rainbow à l'embouchure du lac (soit entre l'extrémité nord-Est de la péninsule Gouin et l'extrémité Sud-Ouest de l'île du Portage). Puis le courant se dirige vers le sud-ouest en traversant la baie Nord-Est du lac aux Dorés dont le courant descend à son tour vers le sud-ouest par un court passage sous le pont de la Pointe Machin. Ce dernier lac est connexe (côté sud-ouest) au lac Chibougamau. Le lac aux Dorés est séparé du lac Chibougamau par la péninsule Gouin. L'embouchure du lac aux Dorés est situé au sud-Ouest au fond de la baie Malouf.

Le hameau Obalski est situé au sud du lac Chibougamau, le long de la voie ferrée.

Toponymie

En 1831, l'arpenteur Joseph Bouchette utilise les appellations "Utsissagomo" et "Vomiting Lake" pour désigner ce grand plan d'eau. Confirmé dès 1870, la présence de ressources minérales soulève l'intérêt dans la région. En parallèle, au XIXe siècle, les activités récréotouristiques, notamment la chasse et la pêche, sont mis en valeur[1].

En 1871, l'arpenteur Walter McOuat note : « Nous n'avons rien vu de semblable aux schistes chlorités des lacs Chibogomou et Wakinitchee [Waconichi] ». En 1907, Joseph Obalski, inspecteur des Mines du Québec, utilise la graphie actuelle Lac Chibougamau[1].

L'orthographe actuelle du lac figure dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914 et 1925). En 1914, la Compagnie de la Baie d'Hudson y déménage son dépôt des lacs Obatogamau. Finalement, en 1942, le poste cesse ses opérations[1].

Dans l'histoire, la graphie du lac a connu plusieurs variantes : Shabagamog, Shabugama, Shibogama, Shobokoma, Chibougamou, Chibogamo, Shobogoma, Chibougamoo, Shabogama, Chibiogouma[1].

Le toponyme lac Chibougamau a été officialisé le à la Banque des noms de lieux de la Commission de toponymie du Québec[1].

Exploitation minière

James Richardson y découvre en 1857 des indices de minerais dans les environs de la «Paint Mountain». Publié en 1870, son rapport pour la Comission géologique du Canada évoque le potentiel minier de la région. D'autres explorations, comme celle d'A.P. Low en 1892, confirment le potentiel minier du secteur[2].

En 1903, le prospecteur Peter McKenzie découvre du minerai de cuivre sur l'île du Portage. C'est sous son impulsion et celle de l'ingénieur français Joseph Obalski, que commence la prospection intensive en vu de l'exploitation des ressources. Dès 1909, le gouvernement provincial débloque des fonds pour la construction d’un chemin de fer reliant Saint-Félicien au secteur, et crée la Société minière de Chibougamau. En 1910, son premier président, James Barlow, conclut que le potentiel minier est insuffisant pour justifier les coûts de la construction d'une voie ferrée. Le rapport Barlow et le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 ralentissent les projets d'exploitation minière dans le secteur[3].

L'après guerre marque le retour de la prospection intensive et le début de l'exploitation des ressources minières dans la région du Lac Chibougamau. Cette exploration et cette prospection mèneront à la constitution d'un campement minier, qui deviendra en 1954, la Ville de Chibougamau[4].

Dans la culture

L'époque de la prospection autour du lac Chibougamau est évoquée dans le roman L'Appel du Chibougamau, de Larry Wilson[5].

Le récit de Frederick G. Pauli intitulé A Record Of A Trip Through Canada's Wilderness To Lake Chibogamoo And To The Great Lake Mistassini, publié en 1907, relate une expédition en canot de Saint-Félicien vers les lacs Chibougamau et Mistassini[6].

Voir aussi

Articles connexes

Références

  1. a b c d et e « Fiche descriptive: Lac Chibougamau », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  2. « Biographie – RICHARDSON, JAMES (1810-1883) – Volume XI (1881-1890) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  3. Normand Perron, Le Nord-du-Québec, (ISBN 978-2-7637-2863-6 et 2-7637-2863-4, OCLC 987799396, lire en ligne)
  4. Gilles Boileau, « Chibougamau, dernière frontière », Histoire Québec, vol. 5, no 1,‎ , p. 36–39 (ISSN 1201-4710 et 1923-2101, lire en ligne, consulté le )
  5. Larry Wilson, L'Appel du Chibougamau, (lire en ligne)
  6. (en) Harvard University, A Record of a Trip Through Canada's Wilderness to Lake Chibogamoo and to the ..., Priv. print. [C.J. Post, jr.], (lire en ligne)

Liens externes