Jérusalem-Ouest
Jérusalem-Ouest est la partie de la ville de Jérusalem qui se situe dans le territoire israélien à l'issue des accords d'armistice du 3 avril 1949 conclus entre l' État d'Israël, créé le 14 mai 1948 à Tel-Aviv à la suite de la déclaration d'indépendance lue par David Ben Gourion et le royaume hachémite de Transjordanie, alors dirigé par le roi Abdallah 1er, qui s'était fait proclamer " roi de Palestine " en avril 1948 à Jéricho. L'État juif y a établi ses ministères (sauf celui des Affaires étrangères, présent à Tel Aviv), la Présidence de l'État, la Cour suprême, le Musée national, son Assemblée unique(Knesset), la direction générale de la police, le grand centre hospitalier « Hadassah » (comprenant notamment sa synagogue décorée par Marc Chagall), le site aussi du Yad Vashem (mémoire de l'Holocauste des juifs lors de la 2ème guerre mondiale) , les sièges des fédérations de kibboutz et de moshav. Il en a fait sa capitale par une déclaration unilatérale du gouvernement israélien dès le [1] et un tel fait avait déjà été déclaré devant la Knesset par David Ben Gourion le 9 et le 13 décembre 1949 : aucun député n'avait alors protesté contre de telles déclarations. La quasi-totalité de la communauté internationale ne reconnaît pas cette décision particulière car Jérusalem et Bethléem devaient être un corpus separatum selon le plan de partage de la Palestine voté le 29 novembre 1947 par les membres de l'ONU. La quasi-totalité des ambassades en Israël seront établies à Tel Aviv à compter de 1949.
Des parachutistes de la 55e brigade d'infanterie commandée par le général Uzi Narkiss, ancien attaché militaire israélien en France et premier commandant de l'Ecole supérieure de guerre israélienne en 1965 , conquièrent la partie est de la ville dès le 7 juin 1967. L'État juif étend alors la juridiction administrative de Jérusalem-ouest sur l'ensemble de la ville et fait adopter dès le 27 juin 1967 une première loi sur les lieux saints et Jérusalem, mettant fin à la séparation entre les deux parties de Jérusalem et prévoyant un quasi-doublement de la superficie de la nouvelle ville de Jérusalem, passant à environ 71 kilomètres carrés alors que la superficie de Jérusalem-Ouest était d'environ de 38 kilomètres carrés de 1948 à 1967 et celle de Jérusalem-Est de 6 kilomètres carrés. Le 28 juin, la municipalité arabe de Jérusalem-Est est dissoute par les autorités israéliennes et Teddy Kollek, maire de Jérusalem-Ouest depuis les élections locales israéliennes de 1965, devient alors maire de la nouvelle municipalité de Jérusalem. Les anciens employés et cadres des services de l'ancienne municipalité de Jérusalem Est, régis par des lois et règlements jordaniens de juin 1948 à juin 1967, ont la possibilité de travailler, s'ils le désirent, au sein des nouveaux services de Jérusalem, sous compétence totale de l'Etat juif.
Le 30 juillet 1980, la Loi de Jérusalem est adoptée par tous les députés juifs de la Knesset et rejetée uniquement par les députés arabes israéliens ; il s'agit d'une loi fondamentale de l'État d'Israël, ne pouvant être modifiée qu'à une majorité des deux tiers des députés.Elle fait solennellement de Jérusalem la capitale « unifiée et indivisible » d'Israël. Cette action a cependant été condamnée par le Conseil de sécurité de l'ONU et a aussi été rejetée depuis par la communauté internationale. Le 7 novembre 2000, le gouvernement israélien décide que la municipalité de Jérusalem aura à présent une superficie de 125,1 kilomètres carrés. Le 6 décembre 2017, les États-Unis ont reconnu Jérusalem comme capitale de l'État juif et les Israéliens comme « compétents » sur toute la ville de Jérusalem, à l'occasion du transfert de leur ambassade à Jérusalem, sans toutefois préciser l'étendue et la surface de ladite compétence[2]. Ils transfèrent alors leur ambassade à Jérusalem, alors qu'elle était située à Tel Aviv, depuis la reconnaissance de l'État juif par les États-Unis effectuée dès le 14 mai 1948, le jour de la déclaration d'indépendance du pays. L'Australie fera de même, en transférant son ambassade au sein de Jérusalem, dans l'ancien secteur de Jérusalem Ouest, à la suite de la décision prise par le gouvernement des Etats-Unis.
Pour l'administration israélienne, l'appellation Jérusalem-Ouest n'a pas de sens dans la mesure où « il n’y a qu’un seul Jérusalem unifié »[3]depuis la conquête de Jérusalem-Est par l'armée israélienne le 7 juin 1967.
Références
- Vincent Lemire, « L'impossible capitale », sur lhistoire.fr, (consulté le ).
- « Quelle situation à Jérusalem depuis la décision de Trump ? », AFP, 22 janvier 2018.
- Clément Guillou, « Cyclisme : le Giro dit partir de « Jérusalem-Ouest » et suscite la colère de son hôte, Israël », sur Le Monde, .