Jean le Barrois des Barres

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Jean le Barrois
Biographie
Naissance
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Décès
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Activité

Chevalier

Capitaine de Gens d'Armes
Famille
Blason

Jean des Barres, dit le Barrois, né vers 1350 et mort vers 1400 est un chevalier, issu de la Maison des Barres[1] par la branche des seigneurs de La Guerche. Possessionné principalement en Bourbonnais et Nivernois, il fait toute sa carrière comme officier des ducs de Bourbon. Il est abondamment cité dans les récits contemporains comme la chronique de Jean Cabaret d’Orville[2], les chroniques de Jean Froissart[3] et le livre des faits[4] du maréchal Jean II Le Meingre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean le Barrois est le fils de Guillaume des Barres, seigneur de Cours-les-Barres, Givry, Bois-Roserain..., et de Marie de la Porte, dame de Bannegon. Il est le cousin germain de Jean de Châteaumorand et le beau-frère par alliance de Jean II le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France, dont il sera, avec son beau-frère Maurice Mauvinet, l’un des témoins du contrat de mariage[5] avec la fille du vicomte de Turenne. Il est seigneur de Bannegon, et aussi des fiefs nivernais de Neuvy-sur-Allier qui portera son nom, Cours-les-Barres, Givry, Chitry, Bois-Roserain, hérités des seigneurs de la Guerche.

Il épouse Philippa Mauvinet, fille de Maurice Mauvinet, chevalier, et de Florie de Linières, veuve du maréchal Boucicaut. Son fils Louis des Barres, fait chevalier en 1403 par Boucicaut II au retour du Siège de Constantinople, épousera Jeanne, la sœur de Pierre de Giac, chambellan de Charles VII.

Les campagnes[modifier | modifier le code]

Jean des Barres suit le duc Louis II de Bourbon partout où il porte les armes, le plus souvent aux côtés de son cousin Jean de Châteaumorand : campagne de Guyenne (1374), Siège de Nantes et chevauchée de Buckingham (1380), campagne de Flandres et bataille de Rosebecque, campagne du Poitou (1385), ost de l'Ecluse, expédition de Castille (1386), croisade de Barbarie et Siège de Mahdia (1390), expédition de Bretagne (1394), Bataille de Nicopolis d'où il a survécu puisqu'on le retrouve en 1399 en Guyenne auprès du connétable Louis de Sancerre, à la suite de la déposition du roi Richard II[6].

Les tournois[modifier | modifier le code]

Jean des Barres a souvent participé à des joutes, tournois et ahaties. Il combat dès 1377 au tournoi de Saint-Omer[7] contre le chevalier Vertaing. Au tournoi de Vannes en 1381, il rencontre Thomas de Hennefort et lui traverse l'épaule au premier coup d'épée. Devant le roi en 1388, à Montereau-Faut-Yonne, il bat l'anglais Thomas Erpingham au cinquième coup d'épée. Lors de l'entrée d'Isabeau de Bavière à Paris en août 1389, il est l'un des 30 chevaliers du Soleil d’or[8] participants aux tournois.

Les fonctions régaliennes[modifier | modifier le code]

Nommé chambellan du roi et capitaine de Châtillon-sur-Indre, la régence lui demande, avec Châteaumorand et le Gallois d’Aulnay, d’assurer le maintien de l'ordre et d’organiser le guet lors de la Révolte des Maillotins. En 1392, il est chargé de poursuivre Pierre de Craon qui avait attenté à la vie du connétable Olivier de Clisson, puis lors de la chasse aux Marmousets, il poursuit le même Clisson, arrête Bureau de La Rivière et engage Pierre le Bègue de Vilaines à se retirer en Castille.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason famille fr des Barres (Nivernais)

Blason des Barres, seigneurs de La Guerche : d'or à la croix ancrée de sinople ; cri "les Barres"

Plusieurs sceaux[9] de Jean des Barres sont répertoriés dans l’inventaire de la collection des pièces originales du Cabinet des titres de la BnF :

  • l’un, appendu à une quittance au receveur des aides pour la guerre en date du 25 octobre 1383 (Tome 203, Dossier 4491, Pièce 4.) est un sceau rond de 18 mm, cire rouge, avec l’empreinte d’une croix recercelée, avec la légende suivante : S • M • IEhAN DES BARRES •
  • un autre, appendu également à une quittance au receveur général des aides en date du 3 août 1384 pour un hommage de la terre de Bannegon (Tome 203, Dossier 4491, Pièce 5.) est un sceau rond de 25 mm, cire rouge, représentant un écu penché, à une croix recercelée, timbré d'un heaume de profil, cimé d'un palmier, supporté par deux bouquets de palmes, avec la légende suivante : …h …S BAIRES ChLR

Un autre hommage de la terre de Bannegon, rendu à l'abbaye de Saint-Sulpice-lès-Bourges le 28 mai 1385 (Ad 18 - Tsc 439), présente un sceau de cire rouge de 26 mm, avec l'empreinte d'un écu à la croix recercelée, penché, timbré d'un heaume de profil à gauche, cité d'un plumail ; dans le champ, des palmes, avec la légende suivante : S.JEHAN DES BARES CHLR

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La vassalité des Barres de Bourbonnais commence en 1220 lorsque Pierre des Barres reconnait tenir en fief d’Archambaud, sire de Bourbon, sa forteresse de Breuil, qu'il vient de reconstruite près d’Ainay, et promet de la lui livrer quand il en sera requis. De son côté, le sire de Bourbon s’engage par serment à la lui rendre 40 jours après que ses affaires seront terminées[10]; en 1227 Pierre des Barres reconnait[11] avoir reçu en augmentation de fief de son cousin Archambaud, sire de Bourbon, sa maison-forte de Voroz; la veuve de son fils Eudes des Barres, Marguerite dame de Bois-Roserain, épousera Guillaume de Bourbon, seigneur de Bessais, fils d’Archambaud.
  2. La dénomination retenue pour ce « Jean des Barres » privilégie une composition de deux éléments « Barrois » et « Barres » séparés par la préposition « des », ainsi qu’il est le plus souvent rapporté par Froissart. L’orthographe varie fortement : un ou deux « r », un « i » ou un « y ». Froissart écrit aléatoirement : monsigneur le Barrois des Bares; messires Jehans li Barois des Bares; che gentil chevalier le Barrois des Barres, etc. « Barroys », « dit le Barrois » sont aussi utilisés dans les chroniques contemporaines. Les descendants de ce chevalier, et en premier lieu son fils Louis des Barres le Barrois, porteront souvent ce double nom, un maître d’hôtel de François 1er étant bien connu sous le nom de Loys des Barres dit le Barroys.
  3. Selon l’Inventaire des titres de Nevers de l’abbé de Marolles[12], le fief de Bois-Roserain fait l’objet d’un aveu au comte de Nevers, dès 1229, de la part de Pierre des Barres, frère de Guillaume, seigneur de La Guerche. Bois-Roserain restera dans la famille jusqu’à sa mise en décret et sa vente après la mort, vers 1590, de François des Barres, seigneur de Neuvy-Bannegon, chef des ligueurs en Berry auprès de Claude de La Châtre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Etienne Pattou, racineshistoire, 2006-2020 (lire en ligne)
  2. Jean Cabaret d’Orville, La Chronique du bon duc Loys de Bourbon
  3. Les chroniques de sire Jean Froissart
  4. Le Livre des faicts du bon messire Jean le Maingre, dit Boucicaut, maréchal de France et gouverneur de Gennes
  5. Etienne Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, A. Dezallier, (lire en ligne), vol. 2, p. 219
  6. « Les chroniques de sire Jean Froissart, Livre IV - chap. LXXIX »
  7. « Tournoi de Saint-Omer 1377 (armorial Urfé, Paris, BnF, ms.fr.32753 pages 149-150) »
  8. « Les chroniques de sire Jean Froissart, Livre IV - chap. I »
  9. « Base numérique des sceaux conservés en France »
  10. Titres de la maison ducale de Bourbon, Paris, Henri Plon, , P.4622, cote 2966-juillet 1222
  11. Titres de la maison ducale de Bourbon, Paris, Henri Plon, , P. 4632, cote 4164-octobre 1227
  12. « Inventaire des titres de Nevers de l’abbé de Marolles », imprimerie de paulin fay - nevers 1873

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

La Maison des Barres, sur l'histoire de la famille

Jean de Châteaumorand