Institut international de recherches pour la paix à Genève

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L'Institut international de recherches pour la paix à Genève (en anglais : Geneva International Peace Research Institute, GIPRI) est une organisation non gouvernementale basée à Genève qui défend des positions pro-Kremlin.

Historique[modifier | modifier le code]

En , un bureau est créé à Genève « à l'image du SIPRI »[1] (l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), il porte un nom similaire Geneva International Peace Research Institute (GIPRI), et est destiné à collaborer avec le SIPRI. Le directeur est André Gsponer (physicien), Roy Preiswerk préside son comité et Denis de Rougemont préside le comité d'honneur. Au sein du comité on trouve entre autres Monique Bauer-Lagier (conseillère aux États), Alexandre Berenstein (juriste), Édouard Dommen (économiste), Orio Giarini (membre du Club de Rome), Albert Jacquard (généticien). Une brochure cite deux projets en cours (en ) : les applications militaires des accélérateurs de particules, et les problèmes de sécurité de l'approvisionnement en énergie de la Suisse[1].

Dès sa création, l'institut doit faire face à des ressources trop limitées. Puis les personnes engagées s'opposent sur les options à prendre, et plusieurs démissionnent dont André Gsponer et Roy Preiswerk. À la suite du décès de ce dernier (remplacé à la présidence par Alexandre Berenstein), une « crise » mène à l'adoption de nouveaux statuts en  : l'association devient une fondation. L'association avait reçu de la ville de Genève un subside unique de 50 000 francs en 1982. En 1985, la fondation GIPRI reçoit la même somme de la ville, et autant du canton de Genève[2].

Depuis 1987, le GIPRI organise un « cycle d'enseignement intensif sur la paix » durant l'été. Des conférences publiques sont organisées par Pro-GIPRI. En 1991, le cours de trois semaines est organisé en association avec l'UNIDIR ; Pierre de Senarclens est l'un des intervenants. Au début des années 1990, l'Université de Genève contribue au cours d'été avec un subside annuel de 10 000 francs. De 1987 à 1996, ces cours ont réuni des participants de plus de 60 pays. En 1996, le fonctionnement du GIPRI nécessiterait une somme annuelle de 200 000 à 250 000 francs, mais il est « au bord de l'asphyxie » selon son président Jean-Pierre Stroot[3].

Objectifs[modifier | modifier le code]

Le GIPRI est une fondation indépendante de toute organisation politique ou religieuse, destinée à promouvoir l’étude, l'enseignement et la discussion interdisciplinaire des problèmes relatifs à la paix. Il se veut un lieu de rencontre pour toutes les personnes qui s'intéressent à ces questions : les citoyens, les responsables politiques tout autant que les spécialistes des sciences humaines ou naturelles.

Le GIPRI défend des positions favorables au Kremlin. Jusqu'à l'interdiction des chaînes de propagande RT et Sputnik en Europe lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, ses membres apparaissent régulièrement sur ces chaînes, où ils font preuve de complaisance envers la politique de Vladimir Poutine[4].

Organisation[modifier | modifier le code]

L'organe décisionnaire du GIPRI est le Conseil de fondation. Il comprend un maximum de quinze membres, suisses et étrangers, dont le mandat est de trois ans renouvelable. Les membres sont bénévoles, ils sont nommés par cooptation. Le Conseil élit un bureau qui est l'organe exécutif.

Le Comité d'honneur est composé d'hommes de sciences, de lois et de lettres. S'il ne dispose pas d'un pouvoir normatif, il exerce néanmoins une magistrature morale sur le Conseil de fondation. Jacqueline Berenstein-Wavre préside le comité d'honneur[5].

Une Commission scientifique donne son avis sur les projets de recherches, les travaux en cours et leurs conclusions.

La fondation est présidée par le docteur Gabriel Galice, élu par le Conseil de fondation en .

Membres notables[modifier | modifier le code]

Activités[modifier | modifier le code]

Le GIPRI promeut ses idées notamment par l'organisation d'évènements et des publications.

Enseignement

Le GIPRI dispense des cours d'été sur les grands problèmes de la paix. Les cours, donné en français et en anglais, s'adressent tant aux étudiants avancés des sciences humaines et des sciences naturelles qui préparent un doctorat ou un diplôme de maîtrise, qu'aux personnes qui s'intéressent aux problèmes de la paix dans leur activité professionnelle.

Les cours sont dispensés par des enseignants de tous horizons : GIPRI, Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement, mais aussi universités, instituts de recherches et institutions internationales : famille de l'Organisation des Nations unies, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, Comité international de la croix-rouge, ainsi que par divers spécialistes des missions diplomatiques à Genève et des départements fédéraux à Berne.

Les cours sont également complétés par des tables ronde d’experts et par des visites dans les institutions internationales et missions diplomatiques permanentes.

Recherche et activité pédagogique

Les principales actions pour la paix du GIPRI sont la recherche et la publication. Au niveau pédagogique, le GIPRI accueille des stagiaires en fin de formation et organise, outre son cours d'été annuel, des conférences ainsi que des colloques. Les membres du GIPRI participent régulièrement à des conférences sur des sujets d'actualité.

Publications[modifier | modifier le code]

Les Cahiers du GIPRI sont la principale publication du GIPRI :

  • Cahier du GIPRI n°1 (2004), Droit, éthique et politique, Abdou Diouf, Aminata Dramane Traoré, Denis Collin.
  • Cahier du GIPRI n°2 (2004), Frontières entre police et armée, Michel Liechti, Giovanni Arcudi, Marisa Vonlanthen.
  • Cahier du GIPRI n°3 (2005), Guerre en Irak, crise internationale – les dimensions historiques, politiques et juridiques d’un conflit, Jean-Pierre Stroot, Gabriel Galice (dir.).
  • Cahier du GIPRI n°4 (2006), Capitalisme, système national/mondial hiérarchisé et devenir du monde, Michel Beaud.
  • Cahier du GIPRI n°5 (2007), Scénarios d’avenir pour le Burundi et l’Afrique des Grands Lacs, Angelo Barampama, Roger Eraers (dir.).
  • Cahier du GIPRI n°6 (2007), La guerre est-elle une bonne affaire?, Mayeul Kaufmann, Claude Serfati, Gabriel Galice, Jacques Fontanel.
  • Cahier du GIPRI n°7 (2009), Les causes des guerres à venir, Gabriel Galice (dir.).
  • Cahier du GIPRI n°8 (2010), Quel avenir pour l’Irak?, Yvonne Jänchen (dir.).
  • Cahier du GIPRI n°9 (2013), Regards croisés sur la guerre et la paix, Gabriel Galice (dir.).

Occasionnellement, le GIPRI publie également des Bulletins Spéciaux ou des Hors-Série:

  • Bulletin Spécial (2003), Le GIPRI et l’Irak, Gabriel Galice, Nicolas Sarkis, Laurent Calligé, Jean-Pierre Stroot.
  • Hors-Série (2008), De l’Eau et de la Paix – Conflit et Coopération Israélo-palestiniens, Laurent Calligé (dir.).

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

En 1988, le GIPRI est reconnu « Messager de la paix » par les Nations unies. En tant qu'organisation non gouvernementale, il est doté, depuis 1996, du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC). À ce titre, il est une institution qui s'inscrit dans la Genève internationale de la paix[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Journal de Genève, 12 et 17 juin, 29 octobre et 7 novembre 1980.
  2. Journal de Genève, 16 et 18 avril 1983, 31 janvier et 22 octobre 1984. Chroniques de Serge Bimpage.
  3. Journal de Genève, 18 février 1988, 23 juillet 1991, 18 septembre 1996 (article de Jean-Pierre Stroot, président du Conseil de fondation GIPRI).
  4. a b et c « La guerre en Ukraine vue de Genève – Les positions pro-Kremlin d’un institut pour la paix créent le malaise », sur Tribune de Genève (consulté le )
  5. « Présentation générale du GIPRI », site du GIPRI.

Liens externes[modifier | modifier le code]