Hüda Kaya

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Hüda Kaya
Illustration.
Hüda Kaya en février 2019
Fonctions
députée à la Grande Assemblée nationale de Turquie
En fonction depuis
(8 ans et 10 mois)
Élection législatives de juin 2015
Président Recep Tayyip Erdoğan
Biographie
Date de naissance (63 ans)
Lieu de naissance Istanbul
Nationalité Drapeau de la Turquie Turquie
Parti politique Parti démocratique des peuples
Profession journaliste
Religion Islam

Hüda Kaya, née le à Istanbul, est une journaliste turque. À partir de juin 2015, elle siège à la Grande Assemblée nationale de Turquie en tant que députée du Parti démocratique des peuples.

Elle est souvent présentée comme une figure d'opposition à la politique de Recep Tayyip Erdoğan.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Née le à Istanbul, Hüda Kaya est fortement influencée par sa lecture du Coran. Elle s'engage tôt en politique. En parallèle, elle se marie avec un Turc d'origine irakienne. Ce mariage lui donne trois filles et un fils. Au bout de neuf ans, elle décide de divorcer, contre l'avis de son mari. Elle fuit ce dernier pour empêcher qu'il lui enlève ses enfants. En 1988, à l'issue d'une longue procédure judiciaire, le mariage est finalement dissous[1].

Emprisonnements[modifier | modifier le code]

Le , elle manifeste contre l’interdiction du foulard à l'école, et y est arrêtée avec son fils qui n'a que treize ans à l'époque. Un article qu'elle écrit à la suit de cette manifestation lui vaut de purger une peine de vingt mois de prison[1],[2].

En 1999, c'est sur la qualification d'actes terroristes que Hüda Kaya et ses trois filles sont arrêtées et jugées, le procureur réclamant la peine de mort. Finalement, elle est emprisonnée à quatre reprises entre 1999 et 2003 dans les prisons d'Ağrı et de Malatya. En sortant de détention, elle est confrontée à des difficultés financières qui la poussent à s'exiler une année au Pakistan[3], mais les attentats du 11 septembre 2001 rendent ce projet impossible[2].

La famille se réunit à Istanbul en 2005, mais Nurulhak, la fille aînée, meurt peu après dans un accident de la route[2].

Députée[modifier | modifier le code]

Le , elle est élue députée lors des législatives et siège à la Grande Assemblée nationale de Turquie en tant que représentante du Parti démocratique des peuples[4].

En tant que députée, elle dénonce les restrictions qu'elle endure au quotidien et dont son statut politique ne la protège pas[5]. Ainsi, le précédent, le gouvernement turc avait demandé l'interdiction pure et simple du Parti démocratique des peuples l'interdiction à vie d'un mandat politique d'un certain nombre de ses membres, dont Hüda Kaya[6].

En 2016, son fils Muhammad Jihad est placé en garde à vue ; lors de cette détention, il est torturé et sa colonne vertébrale est brisée[7].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Hüda Kaya est la fondatrice et l'ancienne présidente de l'association Kardelen, œuvrant pour l'éducation, la culture et la coopération . Elle est également membre et déléguée turque de l'Union internationale des femmes musulmanes ainsi que membre du Conseil du Congrès de l'Islam démocratique[3],[8].

En juin 2021, pour protester contre les restrictions de droits auxquelles les minorités sexuelles font face en Turquie, elle vient à l'Assemblée vêtue d'une robe aux couleurs de l'arc-en-ciel[9].

Quoique musulmane fervente, Hüda Kaya s'oppose explicitement et fermement à la reconversion de Sainte-Sophie en mosquée en 2020, s'appuyant dans son argumentation sur les sourates du Coran[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Who's who in politics in Turkey 2019, p. 128.
  2. a b et c (tr) Mahmut Amsici, « Hüda Kaya: 28 Şubat'ta yaşadıklarımızla bugünkü zulmü kıyaslamak mümkün değil », BBC,‎ (lire en ligne).
  3. a et b Who's who in politics in Turkey 2019, p. 129.
  4. (tr) « İstanbul Haziran 2015 Genel Seçimi Sonuçları », Yeni Şafak, (consulté le ).
  5. Nicolas Cheviron, « En Turquie, l’opposition de gauche pro-kurde est confrontée à “une hostilité énorme” », Mediapart,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Usman Khan, « IIUI to hold international conference on ‘Women role in Muslim societies’ », The News Tribe,‎ (lire en ligne).
  7. (tr) Son Güncelleme, « HDP'li Hüda Kaya’nın oğlunun gözaltında omurgası kırıldığı iddia edildi », My Net,‎ (lire en ligne).
  8. (en) « HDP indictment seeks political ban for 687 members, including Demirtaş, Buldan and Sancar », BIA News,‎ (lire en ligne).
  9. (en) « HDP MP Hüda Kaya goes to Parliament in rainbow colors », BIA News,‎ (lire en ligne).
  10. Aurélie Kieffer et Benjamin Illy, « Turquie : Sainte-Sophie instrument de l'islamo-nationalisme — Hüda Kaya, la députée de l’opposition qui ose dire non », France Culture,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Who's who in politics in Turkey 2019] (en) « Hüda Kaya : Writer, activist, politician », dans Süreyya Algül, Aslı Aydemir, Gökhan Demir, Ali Yalçın Göymen, Erhan Keleşoğlu, Canan Özbey, Baran Alp Uncu, Who's who in politics in Turkey, Tarih Vakfı, , 294 p. (lire en ligne), p. 128-129