Guerre du trait d'union

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La « guerre du trait d'union » est le nom du conflit qui a opposé les représentants de la République slovaque à ceux de la République tchèque, au sein des instances fédérales de la République fédérale tchèque et slovaque au sujet du nom officiel et du nom courant du pays, la Tchécoslovaquie. Ce conflit s’est déroulé entre novembre 1989 quand commence la révolution de Velours et s’éteint avec le « divorce de Velours », le premier janvier 1993, et la dissolution des instances fédérales du pays.

Racines et déroulement

L’enjeu, caché dans un détail typographique, est celui de l’égalité de traitement des nations slovaque et tchèque. On pourrait dire qu’il commence dès la création de la Tchécoslovaquie, en 1918, et de la place secondaire réservée aux Slovaques dans les instances étatiques.

Les Slovaques veulent voir remplacer le mot Tchécoslovaquie (Československo) par la Tchéco-Slovaquie (Česko-Slovensko) où le nom de leur pays serait à égalité au sein d'un mot composé, solution linguistique qui n'est pas sans rappeler le nom de l'ancien occupant, l'Autriche-Hongrie (Rakousko-Uhersko en tchèque). Le 29 mars 1990, le parlement tchécoslovaque déclare que le nom au long est sans tiret en tchèque (Československá federativní republika) et avec un tiret en slovaque (Česko-slovenská federatívna republika)[1],[2].

Le pays est rebaptisé en avril 1991 par une loi constitutionnelle. La République socialiste tchèque et la République socialiste slovaque, les deux États qui forment la fédération, deviennent respectivement la République tchèque et la République slovaque.

La vie politique en Tchécoslovaquie est marquée par une séparation de plus en plus nette entre Tchèques et Slovaques, les partis politiques de chaque moitié du pays ayant peu ou pas de présence dans l'autre moitié. Tchèques et Slovaques ne s'accordent pas sur la forme de gouvernement du pays, Prague souhaitant un contrôle renforcé, tandis que les Slovaques désirent davantage de décentralisation. Le 24 juin 1992, Vladimír Mečiar est élu chef du gouvernement slovaque et, le 2 juillet, Václav Klaus devient chef du gouvernement tchèque. La nomenclature toponymique concernant la Tchécoslovaquie/Tchéco-Slovaquie est une solution de courte durée qui s’éteint au premier janvier 1993 avec la dissolution du pays fédéral.

Conséquences

La « guerre du trait d’union » continue au-delà du premier janvier 1993. Les Tchèques accusent les Slovaques de « révisionnisme historico-linguistique » en ayant imposé[3] la graphie tchéco-slovaque et Tchéco-Slovaquie, y compris pour la période « tchécoslovaque » (comprendre : entre 1918 et 1989) du pays où elle est anachronique.

Le « divorce de Velours » du premier janvier 1993 a projeté sur le devant de la scène la première partie du composé Tchéco-Slovaquie, imposer l’usage du mot Česko, « Tchéquie ».

Notes et références

  1. [PDF] (cs) Československá federativní republika, Sbírka zákonů, Ročník 1990, Částka 19[1], page 362, "Ústavní zákon 81/1990 ze dne 29. března 1990 o změně názvu Československé socialistické republiky", 29 mars 1990 (loi constitutionnelle sur le changement de nom de la République socialiste tchécoslovaque)
  2. (sk) Česko-slovenská federatívna republika, Zbierka zákonov č. 19/1990, [2], p. 362, "Ústavný zákon 81/1990 Zb. z 29. marca 1990 o zmene názvu Československej socialistickej republiky", 29 mars 1990 (loi constitutionnelle sur le changement de nom de la République tchécoslovaque)
  3. Réforme orthographique de 1991.