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Grotte de Possiet

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Grotte de Possiet
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Géographie
Coordonnées
Carte

La grotte de Possiet est située dans la baie de Possiet au bord de la mer du Japon dans l'Extrême-Orient russe. Elle est remarquable car elle est occupée occasionnellement par des hommes depuis 5000 ans. La couche la plus ancienne représente le néolithique final, c'est un camp saisonnier de la culture de Zaisanovka. Les autres cultures représentées sont celle de Yankovskaya puis celle du peuple des Mohe (+500 à +700), celle du royaume de Balhae (700 à 1000) et celles des Jurchens (1100 à 1300).

Le site de la grotte est à mettre en relation avec celui du port voisin de Kraskino ; il a pu servir de lieu de cérémonie pour les gens qui participaient à un long voyage.

Description

Ce site a été découvert en 1925 par A. Razin puis a été examiné en 1977 et en 1988-91. C'est une grotte qui a été formée par l'érosion due aux vagues de la mer. Longue de 12 mètres et large de 6 à 8 mètres pour une hauteur de 4,5 mètres, elle présente 4,8 mètres de dépôts archéologiques.

Yankovskaya

Cette culture marque le début de l'âge de fer (-900 à -300). La grotte n'est encore qu'un camp saisonnier pour les pêcheurs. Il en reste des petits amas coquillier, des arêtes de poissons, des tessons et des outils cassés en pierre ou en os. Deux squelettes inhumés ont également été retrouvés.

Mohe

Cette couche est essentiellement composée de tessons de poterie, d'os d'animaux et de poissons. La plus grande partie de la poterie est faite à la main, seule 5 % est faite au tour. Par sa décoration et le traitement des surfaces particulièrement brillantes, un des groupes rappelle le matériel retrouvé près des fours de Troitsa.

Tout le long de la côte du Primorié, entre l'embouchure du Tumen et celle de la Peya, il existe de nombreux sites avec de la poterie des Mohe. Ce sont essentiellement des petits villages ou des campements saisonniers.

Balhae

Il est supposé que le chef-lieu du district de Yanzhou dépendant de Lunyuanfu, la capitale de l'est, se trouvait à Kraskino et que l'essentiel des relations avec le Japon et les ports du sud se faisait à partir de la baie de Posiet.

À cette époque, la plus grande partie des objets déposés a un caractère religieux. Il s'y trouve deux bols faits à partir de crâne humain, des colliers en os, une assiette ornée de symboles bouddhistes ainsi que deux fosses remplies de cendres, d'os, de coquillages, de tessons ainsi que des ossements humains portant des traces de coups mélangés à des os de chiens pillés.

Jurchens

C'est l'époque de la dynastie Jin. Quelques maisons existent alors. Elles sont équipées d'un ondol, un système de chauffage par le sol. Une natte en algue, une assiette en argent avec des symboles bouddhistes ainsi que des objets en bronze, en fer, en céramique ou en porcelaine d'origine jurchen ou Koryo ont été retrouvés.

Après la chute de cette dynastie, le site n'est plus occupé que de manière saisonnière par des pêcheurs et des chasseurs. Les traces les plus récentes datent du XVIe siècle.

Restes animaux

Les restes de nombreux gastropodes (Acmaea pallida, Batillaria cumingi, Cryptonatica janthostoma, Homalopoma sangarense, Turritella fortilirata, Littorina brevicula, Littorina mandshurica, Littorina squalida, Lunatia pallid, Neptunea polycostata, Neptunea bulbacea, Nucella heyseana, Tegula rustica, Rapana venosa) et bivalves (Anadara broughtoni, Anadara inaequivalvis, Area boucardi, Callista brevisophonata, Callithaca adamsi, Chlamys farreri, Corbicula japonica, l'huitre creuse (Crassostrea gigas), Crenomytilus grayanus, Glycymeris yessoensis, Mizuhopecten yessoensis, Mya arenaria, Panomya arctica, Protothaca euglypta, Ruditapes philippinarum, Saxidomus purpuratus, Spisula sachalinensis, Swiftopecten swifti) ont été extraits et analysés. Ils portent des traces d'ouverture et d'un traitement thermique ce qui montre qu'ils ont été mangés. Jusqu'au temps des Mohe, c'est la moule Crenomytilus grayanus qui est la plus commune. Ensuite, c'est la Spisula sachalinensis.

Les poissons les plus représentés sont :

Le hareng du Pacifique (Clupea pallasii), la morue du Pacifique (Gadus macrocephalus), Gymnocanthus herzensteini, Gymnocanthus pistilliger, Eleginus gracilis, des limandes (Limanda aspera, Limanda punctatissimus), Liopsetta pinnifasciatus, Liopsetta obscurus, Mugil soiuy, Osmerus mordax dentex, Sardinops melanostictus, le maquereau blanc (Scomber japonicus), Sebastes schlegeli, Sebastes taczanowskii, Strongylura anastomella, Myoxocephalus brandti, Myoxocephalus jaok, Takifugu niphobles, Takifugu xanthopterus, le colin d'Alaska (Theragra chalcogramma), le thon rouge (Thunnus thynnus), Tribolodon brandtii et Tribolodon hakonensis.

Parmi eux, la nourriture la plus commune est le hareng et le maquereau. Les périodes de pêche les plus importantes étaient juin-aout et novembre -janvier pendant le frai et la migration. La grande diversité des modes de vie de ces poissons montre que des techniques très variées ont dû être utilisées pour leur capture.

Voir aussi

  • Le site de Sopohang de l'autre côté du Tumen

Source

La baie de Possiet