François Le Duc

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François Le Duc
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Maître d’œuvre, entrepreneur en bâtimentVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

François Le Duc ou Leduc, dit Toscane est un architecte et entrepreneur français originaire de Normandie vers 1640, et mort à Saint-Maixent en 1698. Il aurait été inhumé dans le côté gauche de l'église abbatiale[1]. Il s'est illustré avec son fils, Pierre Le Duc, dans la restauration et la reconstruction de nombreux monastères du Poitou saccagés au cours des guerres de religion et à la construction de nouveaux couvents ou monastères nés du renouveau de la vie religieuse au XVIIe siècle.

Dans le Journal des choses mémorables de l'abbaye de Saint-Maixent 1634-1735, François Le Duc est dit normand de la ville de Caudebec[2]. Cependant, aucun document et acte de baptême ne permet de confirmer qu'il soit né à Caudebec.

Biographie[modifier | modifier le code]

François Le Duc est cité pour la première fois en 1668 à Saint-Jean-d'Angély où il se marie avec Jeanne Tirat, la fille d'un maître maçon. Son beau-frère, Jehan Tirat, habite à Saint-Jean-d'Angély[3].

Abbaye royale de Celles-sur-Belle[modifier | modifier le code]

La même année, il est chargé de la reconstruction de l'abbatiale de l'abbaye royale de Celles-sur-Belle selon les plans d'un architecte de la Congrégation de Saint-Maur. Il n'en restait plus que les murs latéraux et le clocher. L'abbatiale avait été bâtie à la demande de Louis XI. François Le Duc l'a reconstruite à l'identique. Un premier marché est passé entre les religieux et François Le Duc le pour « la réfection et rétablissement des voustes du sanctuaire et croizée de la grande églize dudict Celles et autres choses contenues dans le contrat »[4]. Ce travail commencé le 20 juin est terminé en une année. Un nouveau marché est passé le . La bénédiction solennelle de l'église a eu lieu en 1676. Par une lettre adressée en 1672 au secrétaire du supérieur général de la Congrégation on apprend que « Nous avons ici le Révérend Père Randon qui commence à travailler au plan de notre maison ». Le marché est passé à François Le Duc en 1679 et les travaux se terminent en 1682 mais seule la moitié du plan a été réalisée[5].

Abbaye Saint-Maixent[modifier | modifier le code]

Le , pose de la première pierre pour la réédification de l'abbatiale de Saint-Maixent, 108 ans après sa destruction par les protestants[6]. À la demande du R. P. prieur, le supérieur général de la congrégation a demandé à frère Robert Plouvié qui construisait le bâtiment de l'abbaye Sainte-Croix de Bordeaux de se transporter à Saint-Maixent pour tracer les dessins de l'église. Après avoir été envoyés pour être examinés et corrigés par les architectes de la congrégation et présence du R. P. supérieur général, les dessins acceptés ont été renvoyés au R. P. prieur avec pouvoir de les faire exécuter. Le prix fait pour dix piliers a été donné à François Le Duc et la pose de la première pierre fixée le 19 mai. Trois marchés successifs sont passés par François Le Duc. L'abbatiale Saint-Maixent complètement achevée est consacrée par l'évêque de Poitiers Hardouin Fortin de La Hoguette, le [7]. Son fils Pierre a été l'architecte des religieux de l'abbaye de Saint-Maixent avec lesquels il a signé des marchés, le pour le cloître, le réfectoire, la bibliothèque, l'hôtellerie, l'infirmerie et dix chambres pour les religieux, et le [8]. Des procès ont été faits par les religieux contre Pierre Le Duc auquel ils reprochent de ne pas respecter les plans et les alignements.

Couvent des Carmélites de Niort[modifier | modifier le code]

En 1674, il est chargé de construire le couvent des Carmélites de Niort. La première pierre avait été posée le par Louis XIV qui revenait de son mariage à Saint-Jean-de-Luz. La construction de la chapelle a été faite par Pierre Le Duc, en 1693 dont la première pierre a été posée le 17 août[9].

Abbaye royale de Saint-Michel-en-l'Herm[modifier | modifier le code]

L'abbaye est démolie par les protestants pendant les guerres de religion, en janvier 1569. Les moines reviennent s'installer dans l'abbaye quinze ans plus tard et relèvent les bâtiments.

En 1669, l’évêque de Luçon Nicolas Colbert fait venir la Congrégation de Saint-Maur pour restaurer l'abbaye royale de Saint-Michel-en-l'Herm. La reconstruction est confiée à François Le Duc. Il signe un premier marché de 5 000 livres le pour la construction du grand corps de logis, travail terminé le , puis second marché de 26 500 livres le pour construire les bâtiments du monastère[10]. Il adopte le style gothique.

Le , il rédige un devis pour des réparations à la flèche de l'abbatiale de Saint-Michel-en-L'Herm[11]. En 1696 il dirige les travaux de l'abbaye de Saint-Michel-en-L'Herm.

Église Saint-Léger de Melle[modifier | modifier le code]

Un marché est passé le entre François Le Duc et le seigneur de Saint-Romans-les-Melle, fondateur de l'église Saint-Léger de Melle pour la réparer pour la somme de 600 livres. Le , un acte constate que le travail a été fait correctement.

Monastère de la Visitation de Poitiers[modifier | modifier le code]

Le , François Le Duc a signé un marché pour construire le chœur de la chapelle du monastère de la Visitation de Poitiers[12]. L'année suivante, son fils Pierre s'est engagé à terminer les travaux. En 1697, il a passé le marché pour construire le couvent.

Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Luçon[modifier | modifier le code]

Sous l'épiscopat de Nicolas Colbert, le clocher s'écroule en 1665 en écrasant la première travée de la nef. Nicolas Colbert a fait reconstruire à ses frais le portail gothique par la façade rococo. C'est sous l'épiscopat de son successeur, Henri de Barillon, que François Le Duc a donné le dessin du clocher et a surveillé les travaux. La flèche n'a été terminée qu'après sa mort, en 1702. La flèche qui menaçait ruine est reconstruite à partir de 1828 en la modifiant par rapport au plan de François Le Duc. Abattue par un coup de vent en 1847, la flèche est reconstruite en suivant le plan de François Le Duc[13].

Église de Périgné[modifier | modifier le code]

La reconstruction du chevet de l'église est terminée en 1690.

Église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte[modifier | modifier le code]

En 1696, il s'est rendu à Fontenay-le-Comte pour visiter le clocher de l'église Notre-Dame. Cependant la première pierre a été posée en 1700 par le sénéchal Moriceau de Cheusse[14]. Comme François Le Duc est dit mort en 1698 par A. Richard, c'est son fils Pierre qui a dû reconstruire la flèche

Autres informations[modifier | modifier le code]

D'Hozier lui avait donné pour blason : de sinople à un grand duc d'argent[15].

Quand sa fille Madeleine meurt le , elle est dite fille du défunt François Le Duc. Il est donc décédé entre 1696 et 1700. Il n'a pas été possible de vérifier l'affirmation de la date de 1698 car les archives de l'abbaye sont incomplètes[16].

Famille[modifier | modifier le code]

Deux des fils de François Le Duc et de Jeanne Tirat (morte le ) ont embrassé la même carrière que leur père :

  • Pierre Le Duc, baptisé le [17], a épousé le Madeleine Martin, fille d'André Martin, architecte. En 1692, il est associé avec son beau-père et dresse le plan de la chapelle des Feuillants de Poitiers. En 1692 et 1694, il passa avec son beau-père des marchés pour la maçonnerie et le charpente de la nouvelle église abbatiale Saint-Cyprien de Poitiers. En 1696, il contracte avec son beau-père des marchés des abbayes de Sainte-Croix, Saint-Cyprien et les Carmélites. En 1700, il est en procès pour terminer l'église de l'abbaye Saint-Cyprien. Il a eu plus tard un procès pour terminer l'abbaye Saint-Maixent. En 1700, il remanie l'aile gauche et la partie centrale du château des Ouches, près de Melle, appartenant à la famille Frottier de la Coste. En 1739, il est condamné à faire des réparations à l'abbaye de Montierneuf. Il est mort le .
  • François II Le Duc, né le [3], est reçu maître maçon le . Il s'est marié le dans l'église Saint-Porchaire de Poitiers avec Marie-Anne Naudin, en présence de Jeanne Tirat, sa mère « fondée de procuration de son mari pour autoriser ledit mariage ». En 1713 il est en procès avec les Bénédictins. Il est mort avant le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. A. Richard, Archives historiques du Poitou, 1886, p. 376 note 2
  2. Alfred Richard, « Chartes et documents pour servir à l'histoire de l'abbaye de Saint-Maixent II. Document DCXII. Journal des choses mémorables de l'abbaye de Saint-Maixent 1634-1735 », Archives historiques du Poitou, Typographie Oudin, t. XVIII,‎ , p. 376, note 2, 432, 438 (lire en ligne)
  3. a et b E. Traver 1934, p. 678.
  4. E. Traver 1934, p. 680-681.
  5. E. Traver 1934, p. 682.
  6. Octave Hipault, « L'église abbatiale de Saint-Maixent , documents relatifs á sa reconstruction au XVIIe siècle », Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres,‎ 1926-1930, p. 446-463
  7. Traver 1934, p. 684.
  8. Archives historiques du Poitou 1886, p. 432, 438 et notes
  9. E. Traver 1934, p. 679-680.
  10. Louis Brochet, Histoire de l'Abbaye royale de Saint-Michel-en-l'Herm, avec documents et dessins inédits, Fontenay-le-Comte, Auguste Baud imprimaire-libraire, (lire en ligne), p. 76-77
  11. E. Traver 1934, p. 678 note 3.
  12. Augustin Eugène Letard de La Bouralière, « L'ancien monastère de la Visitation de Poitiers. Note concernant les artistes qui ont travaillé au monastère de la Visitation de Poitiers. 15 juin 1687 », Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest 1904-1905-1906, 2e série, t. X,‎ , p. 230-232 (lire en ligne)
  13. R. P. Ingold, « Luçon et Saint-Michel-en-L'Herm. Cathédrale », dans Paysages et monuments du Poitou. Vendée, t. XI, Paris, Imprimerie topographique de la Société des Librairies-Imprimeries réunies, (lire en ligne), p. 19
  14. René Vallette et O. de Rochebrune (photogr. Jules Robuchon), « Fontenay-le-Comte. Église Notre-Dame », dans Paysages et monuments du Poitou, t. X, Paris, Imprimerie topographique de la Société des Librairies-Imprimeries réunies, (lire en ligne), p. 13
  15. E. Traver 1934, p. 679.
  16. Crozet 1951, p. 872
  17. Crozet 1951, p. 871

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • E. Traver, « Le Duc dit Toscane. Un architecte en Poitou au XVIIe siècle », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 3e série, t. 10,‎ 1934-1935, p. 677-692 (lire en ligne)
  • René Crozet, « François et Pierre Le Duc, architectes en Poitou, et leurs œuvres (fin du XVIIe-début du XVIIIe siècle) », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français,‎ , p. 48-50 (lire en ligne)
  • René Crozet, « Notes sur François Le Duc dit Toscane et son fils Pierre, architectes en Poitou », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 4e série, t. 1,‎ 4e trimestre 1951, p. 870-876 (lire en ligne), compte-rendu par Jacques Thirion, « Les architectes François et Pierre Le Duc », Bulletin Monumental, t. 110,‎ , p. 377-378 (lire en ligne)
  • Hélène Rousteau-Chambon, Le gothique des Temps modernes. Architecture religieuse en milieu urbain, Paris, Picard, , p. 327

Liens externes[modifier | modifier le code]